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- Chronique -
Le premier album de Madelyn Ann : « Nevez-amzer »

Le premier album de Madelyn Ann: « Nevez-amzer ».

Gérard SIMON pour Culture et celtie le 8/05/23 18:16
Madelyn ANN - "Fiñv" (Bouge) - Extrait de 01:09. CD Madelyn ANN "Nevez amzer"
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Jaquette du CD Nevez amzer de Madelyn ANN

Du pop-rock… atmosphérique, subtilement soutenu d’électro ; nés de la plume et portés par la spécifique et expressive voix d’une femme actuelle et déterminée, des textes originaux intégralement créés et chantés, en langue bretonne, mais, rassurez-vous, dont la substance est, pour les non-locuteurs, pleinement accessible grâce à leurs traductions en français, judicieusement proposées dans le livret annexé au CD ; de très attractives compositions mélodiques originales, tour à tour, rythmiques ou planantes… C’est ce que nous propose Madelyn Ann qui vient de publier son premier album, titré « Nevez-amzer » (Printemps).

Cet événement discographique vocal, musical et… linguistique, s’inscrit dans la droite ligne de l’antérieure publication d'un E.P., déjà très remarqué, intitulé « War-Vor » (A la mer).

Celui-ci a, d’ailleurs reçu, en 2021, le « Prix de la création musicale en langue bretonne », décerné par l’Office Public de la Langue Bretonne et France 3 Bretagne, une récompense qui a pour objectif de mettre en exergue la culture bretonne actuelle, plus particulièrement, née de la jeune création en langue bretonne.

Ils ne sont pas si nombreux, les artistes qui, originellement, originalement, créent en langue bretonne, en s'éloignant du chant et de la musique traditionnels. Pour certaines créations, côté féminin, citons, par exemple, Nolwenn KORBELL, GWENYNN, Annie EBREL… et pour les hommes, KRISMENN, Brieg GUERVENO, Gweltaz ADEUX, DOM DUFF…

Aussi, alors qu’elle avait débuté, chantant en anglais, gaélique irlandais, dans des formations folk ou celtiques, cette écriture et ce chant en breton n’étaient pas une évidence pour Madelyn qui a appris la langue, en 2017, inspirée par son compagnon qui la parlait, lui-même, avec ses parents, puisque antérieurement acquise de ses grand-parents, originaires du Kreiz-Breizh (Centre-Bretagne).

« Depuis toute petite, j’ai une fascination pour les cultures celtiques et, en particulier, la Bretagne, notamment, au travers du Festival Interceltique de Lorient ou du Festival de Cornouaille de Quimper. Toutefois je n’avais aucun pied dans la musique traditionnelle, mais la langue me plaisait beaucoup et j’avais envie de l’apprendre […/…] J’ai eu envie d’apprendre et de composer en breton, dans le même temps ; donc, ça été une grosse motivation, pour moi », confie la chanteuse, reçue au micro de France Bleu.

Il faut, de surcroît, préciser que Madelyn Ann est native de Cherbourg, en Normandie.

C’est à la suite d'études en biologie marine et après quelques temps passés dans l'enseignement, qu’elle est venue s’installer en Bretagne, à Camaret, plus précisément, au bout de la presqu'île de Crozon, à, quand même, quelques encablures de ses attaches « grand-parentales » qui sont, comme pour celles de son partenaire de vie, également enracinées, dans le Centre-Bretagne.

En effet, le grand-père de Madelyn était originaire de Kergloff (29) près de Carhaix, où il vivait dans une petite maison, nid de 10 enfants. C’est, en fait, un émigré qui s'est installé, très jeune, en Basse-Normandie, pendant la seconde guerre mondiale.

En écoutant les chansons de Madelyn Ann, les bretonnants intègres, voire « quasi-intégristes », exigeants sur la rigoureuse accentuation et prononciation des mots armoricains de Basse Bretagne, auront l’élégance de s'abstenir de leurs commentaires étriqués et de saluer, plutôt, la performance de la chanteuse qui n’a pour but que de se perfectionner, pour, encore mieux, servir et perpétuer cette langue essentielle qui, faut bien l’avouer, demeure, toujours en progressif danger d’extinction.

Demande-t-on, par exemple, à Jane BIRKIN, dont par ailleurs, Madelyn ANN, a assuré une mémorable première partie au Festival de Cornouaille de Quimper en 2022, de, sans confondre le genre des mots, prononcer impeccablement le français ?

C’est, aussi, cela le charme parlé ou chanté, voire un attendu marqueur identitaire.

Saluons, donc, sa généreuse et opiniâtre démarche qui sert la pérennité.

A propos d’une langue bretonne qui amène sur des territoires différents et qui permet d’écrire autrement, l’artiste crozonnaise, ajoute, lors du même entretien radiophonique précité : « On se permet de dire des choses que l’on n’aurait pas dites ou assumées, en français et qui sonnent mieux avec le breton ; ça ouvre le champ des possibles ».

Si, de sa propre main, Madelyn Ann confie ses convictions, sentiments et ressentiments, à la langue bretonne, ses substantiels textes sont mis en musique par les musiciens qui, avec déférence, mais efficience, l’accompagnent, magistralement.

Il est temps de citer ces talentueux instrumentistes qui escortent la chanteuse… ou qui font de ce quatuor un véritable groupe, d’où émerge une charismatique et, merveilleusement, féminine voix lead.

Nous avons, donc :

- Madelyn ANN : chant,

- Gaëtan FAGOT : guitare, basse, synthétiseur, piano, programmations et chœurs,

- Olivier LE HIR : guitare, synthétiseur, piano, programmations,

- Brendan COSTAIRE : batterie, percussions.

Pour cet enregistrement studio, se joignent à cette distribution, deux musiciens additionnels, Nicolas MOREAU et Pierre LE GAC qui ont enregistré leurs parties au Garage Hermétique de Nantes (Voir site) .

C’est Pierre LE GAC qui a assuré le mixage de ces séquences et des prises principales réalisées par Eric CERVERA de Near Deaf Experience (Voir site) et Gaëtan FAGOT de SORBET Prod (Voir site) .

Grâce à la conjonction de leurs savoir-faire techniques, le disque se révèle, ainsi, il faut le souligner, fort bien produit.

« Nevez-amzer » propose 10 titres originaux, soit 34 minutes durant lesquelles se succèdent, ou fusionnent, l'énergie de la pop, du rock et des sonorités plus aériennes, parfois, proches de l’ambient.

Délicieusement réverbérées, les guitares répliquent au chant en colorant les chansons de rock atmosphérique.

Côté vocal, dès les premiers couplets, on peut penser, bien sûr, à la chanteuse Deborah HARRY du groupe new yorkais BLONDIE (Heart of glass, Rapture, Call me…), plus encore, à l’écossaise Elizabeth Davidson FRASER, dite, Liz FRASER, du groupe COCTEAU TWINS, mais, surtout à Kate BUSH que Madelyn ANN, fervente admiratrice, caractérise, ainsi : « Une artiste que je vénère. Une femme et une voix que j'adore ».

De voluptueuse inspiration et de « couleur », ne pourrait-on pas rapprocher « The Sensual World » de l’auteure-compositrice-interprète, pianiste, claviériste, et productrice britannique, du single de la camarétoise, « Chom ennon » (Reste en moi) ?

Venons-en, bien ancrés dans les temps présents, aux thèmes de prédilection, au cœur de cet opus, abordés par Madelyn Ann.

Citons, principalement, « l’impérialisme » masculin, la place des femmes en ce monde, les sentiments amoureux, les blessures de la vie, le consumérisme outrancier et l'écologie.

Sur une profonde ligne synthétique suivie d’un tempo métronomique Madelyn ANN ouvre « Nevez-Amzer » avec « Fiñv » (Bouge). Faisant sonner le breton comme de l’anglais, quelque peu réverbéré, son chant se révèle, d’entrée, aussi puissant que mélodieux, aérien… lumineux.

Une belle et incitative pièce introductive sur « lie de guitares » qui apparaît comme une invitation à la danse et à la pleine expression corporelle pour une fille qui ne bénéficie pas de tous les critères de beauté naturelle mais qui, décomplexée, a le droit d’abandonner son corps et son âme au cœur de la nuit et de la musique…

Un contre-pied à l’image féminine parfaite, abusivement véhiculée par les magazines et les réseaux, dits sociaux, qui font, à ce sujet, notamment chez les jeunes, bien des ravages psychologiques.

Plus syncopé, plus électro, « Roz » (Rose) narre, en plage 2, un problématique choix féminin entre deux amoureux. Un cœur qui balance entre l’un ou l’autre…

Et si c’était, l’un et l’autre ?

Pa welan anezhan o tostaat davedon, n’am eus ket aon

Met hiziv, n’eo ket mad, ma c’halon,

ma spered zo o stourmañ

Rak breman, un dibab, etrezo, e0 ret din d’0ber

Met rfouzon ket piv dibab I An eil ouzh egile ?

[…/…]

Quand je le vois s’approcher de moi je n'ai pas peur

Mais aujourd'hui, ce n'est pas bien,

mon cœur et mon esprit luttent

Car maintenant, un choix, entre eux, je dois faire

Mais je ne sais pas qui choisir ! L‘un et l’autre ?

[…/…]

Suit, sur quelques récurrences mélodiques et rythmiques, un vigoureux et culpabilisant « Brevezhiñ » (Consommation), une chanson dénonçant la société de consommation et son impact sur nos modes de vie, donc, par voie de conséquence, sur la planète.

[…/…]

Emaomp vont da zebriñ ar blanedenn a-bezh

Emaomp da zebriñ an ac’rchant hag an douar

[…/…]

[…/…]

Nous allons manger la planète entière

Nous allons manger l’argent et la terre

[…/…]

Mises en espace sur la voie stéréophonique de droite, de très beaux arpèges de guitare électrique préfacent, en 4e piste,

« Ganit » (Avec toi), l’histoire d’une solidarité entre femmes, probablement entre mère et fille, après, la douleur d’une désillusion amoureuse.

Madelyn Ann accentue la proximité du thème, qu’elle étend au quotidien difficile des femmes en susurrant, même, dans le souffle et sur des boucles électro, quelques paroles, avant de reprendre son tonique phrasé sur le « chant électrique » des guitares.

[…/…]

N’eo ket aes hiziv an deizh, da vezañ ur plac’hig,

en ur bed ken dister

Ar baotred savet fall, hag ar stourm pemdeziek,

se zo lod ar merc’hed

Red eo dit bezañ kreñv, evit chom en da sav,

evit mont betek penn

Rez ket bill ma dousig, amaén e vin ganit,

da ziskouezh an hent dit

[…/…]

[…/…]

Ce n’est pas facile, aujourd’hui, d’être une fille,

dans un monde si désordonné

Les garçons mal-élevés et la lutte quotidienne,

voilà le quotidien des filles.

Il te faudra être forte, pour rester debout,

et pour aller jusqu’au bout

Ne t'inquiète pas ma chérie, je serai là,

avec toi, pour te montrer la route.

[…/…]

Un texte particulièrement substantiel, accusateur et, ô combien, légitime, vous saisit en plage 5.

De façon très concrète, nous dirions particulièrement figurative, il dénonce, le comportement inadmissible des hommes, du moins de certains, toujours trop nombreux, qui se conduisent avec les femmes comme des prédateurs, des rois, des maîtres, des dominants.

Madelyn Ann interprète un interpellant « Preizh » (Proie). « Une chanson pour faire entendre ce qu’il ne faut plus taire », ajoute-t-elle sur ses pages officielles, en ligne :

[…/…]

Karout a rez pa vez an holl verc’hed dirak da zremm

Emaout o sellet eus oute evel ma vijes ar roue

E-barzh da rouantelezh savet nemet evit ar baotred

Emaout oc’h ober evel ma vijes ar mestr

Sellout a rez ouzhin evel ma vijen ur preizh

lijout a rafe dit ma dastum evel ar frouezh

P’eus ket gwelet ne oa ket skrivet digorr war ma fenn

Ma c’halion zo ken kallet hag ur men

av da benn uheloc’h ha sell eus ma daoulagad,

’eus ket komprenet mad, n’on ket heñvel eus ur c’hast

Sonjal a rez emaout en ur c‘hoad evel ur chaseour

A zo o redek war-1erc’h un heizez a zo ken flour

[…/…]

[…/…]

Oh paourkezh paotred

Gwasoc’h evit al loened

Oh paourkezh merc’hed

’hwi zo evel o boued

[…/…]

Tu aimes quand il y a toutes les filles devant ton visage

Tu les regardes comme si tu étais le roi

Dans ton royaume bâti seulement pour les hommes

Tu fais comme si tu étais le maître

Tu me regardes comme si j’étais une proie

Tu aimerais me ramasser comme les fruits

Tu n‘as pas vu qu'il n'était pas écrit « ouvert » sur ma tête

Mon cœur est aussi dur que la pierre

Lève ta tête plus haut et regarde mes yeux

Tu n'as pas bien compris, je ne suis pas une putain

Tu penses que tu es dans un bois comme un chasseur

Qui court après une biche tellement douce

[…/…]

[…/…]

Oh pauvres hommes

Pires que les animaux

Oh pauvres femmes

Vous, vous êtes comme leur nourriture

Même si la voix de Madelyn, tentant la lumière, s’élève dans les aigus, l’électro prédominant maintient, tout au long de l’exposé musical à la rythmique affirmée, une sombre atmosphère de gravité, en parfaite adéquation avec la teneur du propos.

En termes de contenu, nous oserons détourner, quelque peu, Molière, en qualifiant, ainsi, le texte écrit par la chanteuse :

« Qu’en termes pertinents, ces choses là sont dites ».

Mais, eu égard à ces précédents et fort justifiés propos, ne pensez pas, un seul instant, que Madelyn est en proie à quelconque misandrie. « Abrité derrière la langue bretonne », le charnel, érotique… et poétique « Chom ennon » (Reste en moi), vous en apportera, en piste 6, s’il en est besoin, la preuve, en vous laissant un libre champ d’interprétation entre charnel et/ou spirituel.

Au cœur des refrains, la voix est enjôleuse, sensuelle à souhaits. Au cours du pont, les guitares caressent de leur timbre velouté la ligne rythmique.

[…/…]

War an draezhenn, an amzer druz

Hon daou gorf o veajiñ

E-barzh ur vrumenn flour ha tomm

Da groc’henn a beg ma hini

Chum ennon a-hed an noz

Chum ennon betek ar fin

Chum ermon ! Chom ennon !

Ha plijadur ! Ha plijadur !

Ha plijadur hep finebe !

[…/…]

Sur la plage, le temps humide

Nos deux corps qui voyagent

Dans une brume douce et chaude

Ta peau qui colle la mienne

Reste en moi toute la nuit

Reste en moi jusqu'à la fin

Reste en moi ! Reste en moi I

Et du plaisir ! Et du plaisir !

Et du plaisir jusque la fin !

A noter que c’est ce titre, « Chom ennon », qui a fait l’objet du premier single et du clip officiel (Voir vidéo)

Pour la septième chanson de l’album, un déchirant message adressé par une petite fille à son père, pris, à jamais, par l’Ankou, vous cueille.

C’est un piano/voix qui ouvre la pièce avant que, dans un crescendo, déferlent rythmiques et guitares qui semblent porter jusqu’à l’au-delà cette « prière ». Dans le dernier tiers du morceau, en « re-re », sur les deux voies stéréophoniques, un double effet vocal de Madelyn, simplement souligné d’électro, marque la quête et la solitude de l'enfant, avant que la chanteuse redouble de puissance pour projeter sa voix qui émerge, sans difficulté, de l’ample orchestration.

Dans la forme et le fond, une magnifique pièce.

Le voici, le titre éponyme, « Nevez-Amzer » (Printemps).

Cette 8e chanson nous invite à voir notre vie sentimentale, quotidienne, résidentielle, aux contours, certes, toujours perfectibles, sous un autre jour. Un « printemps », un renouveau de notre façon d’appréhender, d’apprécier l’existant, plus qu’envisager une quête éternelle, hypothétique, et effrénée vers d’autres horizons,, parfois, chimériquement espérés.

En quelques mots, une nouvelle approche pour ne pas passer à côté d'un bonheur existant.

Pour cette pièce, piano, guitares et, même, batterie, semblent chanter autour de Madelyn, tandis que les nappes de programmations et les chœurs donnent un côté symphonique à cette composition emplie de sérénité et d’espoir qui se termine, en envoi, comme pour un gospel.

[…/…]

E-pad an noz e soñjan sevel ur vuhez all

E-pad an deiz e welan, ma buhez n’eo ket fall

Traoù zo da wellaat

met bravoc’h eo an deiz war-lerc’h

Pa welan ‘lec’h m’emaon,

n’on ket evit bezañ en ur lec’h all

Ar mor hag at maezioù, hag ar frankiz a zo e pep lec’h

A-drugarez da se, ma soénjoù fall az a diwar-well

Oh é nevez-amzer, nevez-amzer, nevez-amzer !

[…/…]

Pendant la nuit je rêve de bâtir une autre vie

Pendant le jour je vois que ma vie n’est pas si mai

Il y a des choses à améliorer

mais plus beau est le jour d‘après

Quand je vois où je vis,

je ne veux pas vivre dans un autre endroit

La mer et la campagne, et la liberté sont partout

Grâce à cela mes mauvaises pensées disparaissent

Oh é printemps, le printemps, le printemps !

En plage 9, des couleurs guitaristiques encore plus rock, un chant qui monte dans les aigus, « Kant mil den » (Cent mille hommes) dénonce la domination de l’homme sur la nature.

Un authentique et viscéral cri de désespérance :

[…/…]

Ur wech e oa ur wech e oa ul Ioen

redek eman dre an hanternoz

Abaoe pegeit emaint o klask un douar bleunius

Abaoe pegeit emaint o redek war e-lerc’h

Ha kant mil den zo deuet a-benn da zont

Ha kant mil den o deus distrujet an holl

War lerch o deus pedet ur seurt doue

Ha siwaz e oa re ziwezhat oh

Ha siwaz e oa re ziwezhat oh

[…/…]

Il était une fois un animal

Il courait vers le nord

Depuis combien de temps cherche-t-il une terre fleurie ?

Depuis combien de temps court-il après elle ?

Et cent mille hommes ont réussi

Et cent mille hommes ont tout détruit

Après ils ont prié une sorte de dieu

Et hélas il était trop tard

Et hélas il était trop tard

L’album se conclut, jusqu’au suspens final, dans la douceur, la limpidité et la clarté, avec la fusion réverbérée des flux des programmations, des nuances caressantes de la voix de Madelyn, des cristallins claviers, des ondes des guitares, sur un contenu tempo de batterie.

« Dour » (Eau) raconte la mélancolique introspection d’une femme dont le visage se reflète sur le miroir d’une rivière.

Qui, en fait, est-elle ?...

Si vous êtes arrivés jusqu’à la lecture de ce présent paragraphe, c’est que vous ne nous tiendrez pas trop rigueur des « arrêts sur images » (plutôt sur textes), cette fois, systématiques que nous avons marqués sur chaque titre proposé dans ce, très bien écrit, arrangé et produit, premier album de Madelyn Ann.

Ainsi, au-delà de ce fort attrayant et ciselé programme musical aux sonorités, clairement, électro-pop-rock, concocté et servi par de remarquables musiciens et le chant nuancé et puissant d’une femme affirmée, nous désirions, absolument, mettre en lumière, la substance textuelle charpentant cette belle page qui, sans nul doute, marquera le registre de la jeune création en langue bretonne.

Dans la perspective de l’acquisition de cet opus que nous vous conseillons, plus que vivement, et de la lecture du livret qui l’accompagne et l’éclaire, il nous paraissait utile, précisément, pour les non locuteurs de la langue bretonne, de vous donner accès au contenu, qui par sa qualité, abonde richement le contenant.

Même si Madelyn Ann extrait de son carcan coutumier, une ancestrale langue et choisit, pour sa musique, de ne pas intégrer d'instruments traditionnels, n’y a-t-il pas, au fil des thèmes développés, certaines résonances avec l’univers néo-celtique ?

En tous cas, il y a, au coeur de ce projet, cette belle et digne langue bretonne… et ça, c’est bénéfique et nécessaire pour sa pérennité dans notre monde contemporain.

Mersi bras, à Madelyn Ann, d’avoir, au travers des textes originaux qui nourrissent son excellent album, transité d'avide et fervente apprenante... à généreuse passeuse !

Gérard SIMON

Illustration sonore de la page : Madelyn Ann - "Fiñv" (Bouge) - Extrait de 01:09.

Le site officiel de Madelyn Ann : (Voir site)

D'autres extraits sonores sur Culture et celtie, l'e-MAGazine (Voir site)

Les titres du CD de Madelyn ANN - "Nevez-Amzer" :

01 - Fiñv (Bouge) - 03:49.

02 - Roz - (rose) - 03:48.

03 - Bevezhiñ (Consommation) - 03:54.

04 - Ganit - (Avec toi) - 03:50.

05 - Preizh - (Proie) - 03:34.

06 - Chom ennon (Reste en moi) - 03:26.

07 - Tad (Père) - 04:15.

08 - Nevez-Amzer (Printemps) - 03:50.

09 - Kant mil den (Cent mille homme) - 03:18.

10 - Dour (Eau) - 03:35.

CD de Madelyn ANN - "Nevez-Amzer" :

Parution : 24 mars 2023.

Réf : CM2877

Production : AZTEC Musique (Voir site)

Distribution : PIAS - (Voir site)

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