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- Chronique -
Le premier CD de Soñj, "La Déclaration", Gwenaël Kerleo et Yann Crepin
En ces temps, souvent, abruptes, rudes, hypothétiques, comment ne pas vous faire bénéficier, le mot étant, ici, utilisé au plus proche de son acception, de ce fort lumineux et salvateur moment musical baigné de sérénité, de paix et d’espoir… Une suave et irrésistible aspiration vers la lumière pour un printemps nouveau, un cheminement en quête d’un gaélique Tir na Nog ouvrant sur la Terre de l'éternelle jeunesse !
Gérard Simon Par Culture et Celtie le 23/11/16 9:41
Murmures d'une nuit d'été CD "La Déclaration" - Duo "Soñj" - KERLE

En ces temps, souvent, abruptes, rudes, hypothétiques, comment ne pas vous faire bénéficier, le mot étant, ici, utilisé au plus proche de son acception, de ce fort lumineux et salvateur moment musical baigné de sérénité, de paix et d’espoir…

Une suave et irrésistible aspiration vers la lumière pour un printemps nouveau, un cheminement en quête d’un gaélique Tir na Nog ouvrant sur « la Terre de l'éternelle jeunesse » !

Au travers de ses 12 limpides compositions originales, « Soñj », nom de ce nouveau duo, vient vous enjôler et emporter votre âme vers des « paysages », profondément, tranquilles et apaisants. Un aérien voyage de plus de 36 minutes dans les spires d’un néo-celtisme sous-jacent, pérégrination à renouveler, pour vous ressourcer, le plus fréquemment possible…

Comme une véritable « déclaration de paix »… voici le premier album « La déclaration », homogène réalisation de « Soñj » qui n’est autre que la formation créée, il y a, maintenant, plus de deux ans, par la harpiste Gwenaël Kerleo et le pianiste et flûtiste, Yann Crepin.

« Soñj » ? Comme le précise, l’une de nos amicales et bretonnantes relations artistiques : « Vaste programme. En, breton, ce mot revêt de nombreux sens et a beaucoup d’importance : pensée, idée, opinion, souvenir, intention, méditation… ».

Il nous semble y avoir, beaucoup de tout cela dans cet opus. En tous cas, il y a, sans nul doute, une vision.

Un premier concert en 2012 dans une chapelle historique rennaise fusionnera les trajectoires musicales de ces deux excellents compositeurs interprètes de très proche sensibilité artistique qui prennent réciproquement et rapidement conscience de leur complémentarité expressive.

Les cordes pincées et les cordes frappées vont alors s’unir en totale harmonie que vous constaterez, ici, et qui vous convaincra dès la première plage du programme. proposé.

C’est au printemps 2016, saison prémonitoire, sans doute, que la harpiste Gwenaël Kerleo et le flûtiste, pianiste, Yann Crepin ont enregistré, en duo, ce premier album, « La Déclaration ».

Gwenaël Kerleo

Née en Côte d’Ivoire, dès l’âge de 2 ans, retrouvant Brest, Gwenaël découvre le son de la harpe par des musiques de Kora rapportées d’Afrique et par l’écoute des albums d’Alan Stivell !

À 9 ans, elle entreprend l’étude de la harpe celtique sous la houlette d’Hervé Queffeleant. Celui-ci, avec son frère Pol, également inspirés par la renaissance de la harpe celtique portée par Alan Stivell, fonde, en 1970, le célèbre groupe de harpistes bretons : An Triskell.

De grande sensibilité musicale, Gwenaël est, aussi, initiée à la composition, par Hervé.

Inscrite en « Classes Horaires Aménagées Musique », Gwenaël poursuit son cursus au Conservatoire de Brest. À 17 ans, elle représente la Bretagne, à Paris, dans le cadre des très célèbres Jeunesses Musicales de France.

En 1994, elle publie, « Tir na Nog », album où l’artiste propose des reprises de traditionnels irlandais et bretons, comme, entre autres, « The king of fairies », « Suite irlandaise », « Brian Boru », « Marv Pontkallek »… Édité au format cassette, car le disque compact n’est encore, à l’époque, que peu répandu, ces 14 titres sont confidentiellement distribués chez les disquaires de la région brestoise, et vendus à l’issue des concerts.

Décidée à se consacrer à la composition, son premier album « Terre celte » parait en 1996 et conduit la harpiste dans les studios de France Musique, ce qui démontre, déjà, la qualité de son jeu.

Un peu plus jazzy, « Chemin de brume » sort en 2000. Après des premiers concerts à l’étranger, c’est avec l’intime album solo « Yelenn », paru en 2003, qu’elle va, au delà de son fidèle prime auditoire, conquérir le cœur du public slave. Elle sillonne, alors, avec sa harpe celtique, d’Est en Ouest, la Russie. A cette même époque, de chapelle en chapelle, Gwenaël parcourt, également, la Bretagne.

Puis, dépassant l’aventure en solo, Gwenaël rencontre les meilleurs musiciens bretons, dont Kévin Camus, excellent joueur de uilleann-pipes que l’on a, notamment, largement apprécié, aux côtés d’Alan Stivell.

Sorti en 2008, l’album « Pevar », lui ouvre les portes des grands festivals bretons, de « l’Interceltique » aux « Vielles charrues », en passant par le Festival de Cornouaille.

Avec 12 titres extraits des premiers albums « Terre Celte » et « Chemin de Brume », parait, en 2010, « Retour en terre celte ».

En 2012, Gwenaël ose chanter ! Son album « Quai N°7 », nouvellement paré de sa très belle voix, nous enthousiasme et nous avons un très grand plaisir à vous le présenter sur nos pages en ligne. (voir le site)

Puis Gwenaël Kerleo conquiert de nouveaux publics en Slovaquie, Pologne, au Japon, Paraguay…

Nous la retrouvons, donc, en 2016, avec ce 6e album original : « La Déclaration », jouant sur une électro-harpe élaborée par le très célèbre et international facteur breton, fondé en 1972 par deux frères, Joël et Gérard Garnier, sis à Mouzeil (44 - Bzh) et dirigé par le harpiste Jakez François : Camac ! (voir le site)

Yann Crepin

De son côté, Yann Crepin, flûtiste, est diplômé et médaillé du Conservatoire de Rennes. Élève de Marie-Jo Lamotte, pianiste et compositeur, Yann partage son enfance entre Rennes et Beg-Meil, réputé lieu-dit de la commune de Fouesnant, en Finistère sud.

Tout comme Gwenaël, il est, aussi, inscrit en « Classes Horaires Aménagées Musique ». Il côtoie, notamment, Yann Tiersen et Yvan Cassar.

Perfectionné dans son instrument principal, la flûte, par Ida Ribera, il est présenté au virtuose Jean-Pierre Rampal.

Parallèlement à sa passion instrumentale, Yann Crepin achève des études en Sorbonne, puis devient professeur de lettres, en lycée.

Au-delà du classique, il est influencé par d’autres univers musicaux.

Il se passionne pour le piano et, à la suite d’un concert au TNB de Rennes, pour les créations pianistiques de Didier Squiban.

L’univers celtique le séduit, la harpe l’inspire et Kristen Nogues, Myrdhin, et particulièrement, Gwenaël Kerleo, captent son attentive oreille.

« C’est un morceau qui s’appelle « Entrelacs » et c’est un morceau dont les premières notes ont été composées par Yann, le pianiste et le jour où il m’a joué ces notes là, en fait, au piano, j’ai eu l’impression que c’était les notes que, moi, j’avais composées… Et là je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire, ensemble » dira Gwenaël devant la caméra de France 3 Bretagne, tandis, qu’en fin de reportage, Yann ajoutera :

« On a mis 3 notes… 4 notes et, puis de notes en notes, on a fait des thèmes. Ensuite on a rapiécé, on a recollé tous ces thèmes et on a construit des morceaux ».

Voici deux interventions essentielles qui résument, à elles seules, dans quelle osmose artistique, perceptible dès les premiers phrasés, l’album « Le déclaration » a été concocté, avec de parfaits équilibres instrumentaux et pleine harmonie, entre harpe, piano et flûte traversière.

Cet album est, indiscutablement, le fruit d'une authentique rencontre entre deux musiciens d’exception, certes, mais aussi, entre deux sensibilités soeurs.

Pas un seul instant, l’un ne masque l’autre de son talent et la conversation musicale est d’une rare courtoisie, tout en étant très dense, fort riche, très colorée, avec ses effluves de basses profondes et ses « notes de tête ».

C’est dans ce même esprit d’équilibre quasi-pictural et de complémentarité expressive, que le cercle créatif s’agrandit, lorsque Kévin Camus, insère, avec une certaine retenue, le flux plaintif de son uilleann-pipes dans les résistants roulis et tangages du piano qui martèlent « Dañs ar Vag », avant que tempête cessante, se retrouvent les fluidités apaisées des deux instruments à cordes. Magnifiques instants !

Toujours, dans ce même esprit d’artistique collectif, que dire du sublime grand final « Transe armoricaine » où tous les instruments fusionnent à merveille, en guise de salut final vers l’auditeur comblé et « emporté », sur les percussions efficaces mais maîtrisées de l’excellent Yvon Molard ! Ah que le shuntage final décroissant est frustrant… Comme en fin de concert, on en redemande !

Du premier titre « Murmures d’une nuit d’été », où harpe et piano scintillent comme des étoiles sur un ciel bleu nuit vierge de nuage, jusqu’à la dernière plage, sus mentionnée, où tout se finit trop tôt, cet album vous entraîne alors dans des espaces sonores, quasi visuels…

C’est le cas, notamment, pour « Entrelacs », en plage 2, où les deux instruments se croisent et s’entremêlent le long d’un axe directeur, rappelant la définition picturale ou architecturale de l’ornement :

En peinture et en sculpture, les entrelacs sont des ornements picturaux, de bas reliefs ou de gravure évoquant des cordes sans extrémité et enchevêtrées, en général, symétriques où se répétant, le long d'une frise, avec des croisements visibles qui permettent de suivre chaque corde le long de son tracé.

On retrouve, d’ailleurs, très largement cette technique dans les motifs celtiques.

Des images, aussi, dans les « Sicilienne finistérienne », qu’elle soit première ou deuxième variation, où l’on peut retrouver l’évocation de quelques bribes de tarentelle ou de clavecin sicilien, nous évoquant, aussi, dans certains passages, l’univers musical d’un autre flûtiste breton, Arnaud Ciapolino, dont nous vous avions présenté l’album « Serenità », en juillet 2015. (voir le site) Rythmes siciliens aux sonorités bretonnes, celtiques !

Comment ne pas vous évoquer, en plage 9, ces plus de trois minutes de plein extase : « La Déclaration - deuxième histoire ».

Cette pièce est d’une beauté sans nom. Ces volutes de flûte qui s’étirent en pleins et déliés sur la portée d’une harpe appliquée qui semble ouvrir le chemin, posant, précisément, ses pas sur un sentier menant jusqu’à la plénitude. C’est à la fois magique et rassurant.

C’est pour nous la pièce majeure de ce merveilleux album où chaque titre semble se nourrir de l’autre, constituant une suite indissociable où les âmes créatrices de ces deux sublimes musiciens s’unissent pour une ode à l’existence espérée.

Pour l’avenir, après avoir déjà joué avec l’orchestre symphonique de Bretagne, le duo travaille sur un projet d’enregistrement avec l’orchestre. Nous sommes preneurs !

Bien évidemment, nous vous conseillons, vivement, d’acquérir, au plus vite, cet album qui apporte, encore, une nouvelle pierre à l’édifice de la très belle et variée expression musicale bretonne, celtique, universelle, celle que nous aimons, enracinée et ouverte.

L’enregistrement est excellent et nous saluons, ici, pour les titres « Murmures d’une nuit d’été », « Entrelacs » et « Anabasis », le travail de Nicolas Rouvière et celui d’Éric Peron pour toutes les autres pièces, ainsi que le mixage et mastering de ce très distinct et dynamique opus.

En bonus à ces 12 joyaux, vous retrouverez sur cet album, 2 vidéos.

« Kerouann et Leanïg », au titre dont « l’intrigue » est narrée à l’intérieur de la jaquette du CD, sur une page aux couleurs violines de la harpe de Gwenaël, par le scénariste et conteur professionnel, Jean-Marc Derouen.

C’est le portrait d’un duo piano et harpe… ou harpe et piano !

Filmées en intérieur, de bien belles et fluides images en noir et blanc qui mettent en exergue, la concentration et l’intense pénétration artistique des deux musiciens qui les unissent, réalisées par Jérôme Classe.

Cette fois, en duo harpe et flûte, filmé en bordure de côte bretonne par Jérôme Classe assisté de Gabriello Bonnano et Christian Henry, avec des prises de vue, précisément captées à Meneham, hameau de la commune de Kerlouan, dans le Finistère nord.

Un vent persistant s’engouffre au travers du peigne de cordes tendues de la harpe pour décoiffer élégamment la chevelure d’une nymphe de blanc vêtue et s’adjoindre au souffle puissant et régulier d’un celtique trouvère : C’est « La déclaration »,

Nous espérons, nous aussi, par cette chronique, chers Gwenaël et Yann, vous avoir fait… notre très sincère « Déclaration » !

Gérard Simon

Les titres du CD "Soñj. La Déclaration".

01 - Murmures d'une nuit d'été - 02:57

02 - Entrelacs - 02:18

03 - Anabasis - 01:22

04 - La Déclaration - 04:42

05 - Kerouann et Lénaïg - 02:47

06 - Dañs ar vag - 04:17

07 - Sicilienne finistérienne (Première variation) - 01:59

08 - Retour à Ouessant - 02:57

09 - La Déclaration (Deuxième histoire) - 03:10

10 - Sicilienne finistérienne (Deuxième variation) - 02:03

11 - Une histoire - 04:39

12 - Transe armoricaine - 03:09

En Bonus vidéo, 2 clips "Kerouann et Lenaïg" et "la déclaration", réalisés par Jérôme Classe.

Également visibles sur le site Internet de Gwenaël Kerleo, rubrique "Vidéos" :

(voir le site)

CD "Soñj - La Déclaration "

Parution : octobre 2016

Réf : 4016100

Distribué par : Coop Breizh : (voir le site)

© Culture et Celtie

Illustration sonore de la page : Gwenaël Kerleo "Murmures d'une nuit d'été" - Extrait de 1'02.

Site Internet de Gwenaël Kerleo : (voir le site)

D'autres extraits sonores sur le site de Culture et Celtie, l'e-Magazine :

(voir le site)

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