C’est avec stupéfaction que nous avons appris la décision de la nouvelle commune de Theix-Noyalo (issue de la fusion des communes de Theix et Noyalo au 1er janvier 2016, 7660 habitants) de se désengager de la charte « Ya d’ar brezhoneg » ( « Oui à la langue bretonne » ). C'est une première à l'échelle de la Bretagne !
L’adhésion à cette démarche avait été votée par le conseil municipal de Theix en 2010 pour promouvoir l’utilisation de la langue bretonne dans la vie publique, dans une commune où plus de 200 élèvent suivent un apprentissage bilingue breton-français de la maternelle au collège (école publique Marie Curie, école privée Sainte-Cécile et collège Notre Dame la Blanche). Renoncer à cette démarche revient donc à priver les enfants de la commune de pouvoir utiliser la langue qu’ils apprennent à l’école dans leur vie quotidienne.
L’argument pour la fusion des deux communes de Theix et Noyalo était de pouvoir continuer à proposer des services de qualité aux habitants. Nous constatons pourtant qu’une des toutes premières décisions de la nouvelle commune est de renoncer à offrir des services publics en langue bretonne, alors même que le coût financier pour obtenir le niveau 1 de la charte « Ya d’ar brezhoneg » (qui en compte 4) est dérisoire. Un des arguments avancés par la mairie (que nous avons contactée), serait «le coût trop élevé de la charte pour trop peu de demandes de traductions par la ville», soit 600 € par an , ce qui revient à 8 centimes d’euro par habitant !!!!
Yves Questel, avait en outre annoncé dès son élection au poste de maire de la commune de Theix-Noyalo en janvier que sa « feuille de route ne sera pas l'addition mais le prolongement par l'association et la mutualisation des politiques mises en œuvre à Theix et Noyalo depuis 2008 » .
Suite aux blocages de plusieurs propositions de loi en faveur des langues régionales (la dernière en date du 14 janvier dernier, après le refus du Sénat de ratifier la charte européenne des langues régionales le 28 octobre 2015), il apparaît donc que la survie de la langue bretonne ne dépend en grande partie que des collectivités territoriales bretonnes.
Ces dernières disposent en effet, par leurs compétences de multiples leviers d’actions pour développer la langue bretonne. Ce renoncement, unique en Bretagne, par la nouvelle commune de Theix-Noyalo participe donc à la disparition de la langue bretonne.
Nous dénonçons donc cet abandon et invitons les élus de Theix-Noyalo à se ressaisir et à mettre en place une réelle politique linguistique volontariste en faveur de la langue bretonne (à savoir un engagement à revenir sur leur décision, signer un objectif de niveau 3 de la charte avec l'office public de la langue bretonne, nommer un élu en charge de la langue et confier le suivi de cette charte à un agent, afin de demander...plus de traductions !).
Nous appelons la nouvelle commune à se rapprocher de la ville toute proche de Plescop (5 300 habitants, parvenue à la labélisation du niveau 3 de la charte), et qui a mené un audit financier de la politique linguistique de la ville en 2014. Bilan: 1 078 € par an, soit 0,023 % des charges annuelles de fonctionnement de la ville, 20 centimes par habitant !
Nous invitons également tous les habitants de Theix- Noyalo sensibles au devenir de la langue bretonne, à faire signifier leur mécontentement auprès de leurs élus devant une décision, prise en outre en catimini (pas de délibération en conseil municipal)!
Tél. ville de Theix-Noyalo : 02 97 43 01 10
Fax : 02 97 43 21 11
Courriel : mairie [at] theix-noyalo.fr