C'est avec satisfaction que la fédération ALTO a accueilli le rapport DURON sur les grands projets d'infrastructures.
Elle y relève que « les besoins d'entretien et de modernisation de l'existant doivent constituer la toute première priorité en matière d'investissement » , que « Le modèle de développement ferroviaire est à revisiter » ainsi que le constat d'une absence de réflexions sur les alternatives possibles à la grande vitesse ».
La commission « Mobilité 21 » présidé par le député Philippe Duron élimine donc de nombreux projets de lignes à grande vitesse jugés inappropriés, terriblement coûteux, et ne présentant que peu d'intérêt pour un vrai transport ferroviaire adapté à tous.
Ce rapport met en évidence ce que la FÉDÉRATION ALTO a toujours considéré comme essentielle, la priorité de la régénération du réseau existant à la place d'une politique du tout TGV.
Reste qu'aujourd'hui la LGV Bretagne – Pays de la Loire aurait été considérée comme non prioritaire si elle n'avait déjà été bien avancée.
Une observation que le rapport DURON a mis en évidence, estimant que la rentabilité socio économique de la LGV Bretagne –Pays de la Loire n'était pas convaincante. C'est ainsi que pour son prolongement vers le réseau BREST et QUIMPER le financement plaidé par les collectivités a été rayé du SNIT (Schéma National des infrastructures de transport)
L'heure des comptes est arrivée et il faudra bien que les régions administratives BRETAGNE et PAYS de la LOIRE s'expliquent sur des choix que leurs contribuables seront tenus d'assumer ! La FÉDÉRATION ALTO avait pourtant mis en avant l'impérieuse nécessité de la régénération du réseau ferroviaire du grand ouest en soulignant le peu de crédibilité des études socio économiques avancées lors des différentes phases d'études sur le projet LGV.
Cet aspect reste totalement à l'ordre du jour. C'est bien par exemple sur une totale mise à niveau du tronçon LE MANS – RENNES qu'il faudra prioritairement s'attaquer. Et il prend à nouveau toute sa réalité au travers du rapport DURON, tout autant qu'un aménagement du réseau RENNES BREST et QUIMPER. Les financements devront être maintenant partagés sans plier aux injonctions des politiques Bretons, pour qui s'en souvient, un PARIS – BREST en 3 heures était vital pour cet ensemble régional.
Alibi RENNAIS qui a fait long feu et dont les édiles de l'extrême pointe Bretonne disent à bon escient aujourd'hui qu'ils se sont faits « rouler dans la farine » en soutenant la thèse de 3 heures de PARIS à BREST. Et doublement aujourd'hui, car la prise en charge de financements dédiés pour les aménagements vers BREST – QUIMPER et NANTES tombe à l'eau avec le rapport DURON. Le pari de la LGV pour la région administrative BRETAGNE a bien été gagné, mais pour RENNES, comme la FÉDÉRATION ALTO l'a toujours dénoncé.
Même si l'ex président de région, Jean Yves LE DRIAN, comme pour apaiser avant des échéances électorales, affirme : « on continue dans le calendrier que les Bretons se sont donnés » la dure réalité s'ouvre enfin au grand jour. En effet la commission DURON juge que le coût pour la collectivité est sans commune mesure avec les gains attendus notamment en termes de temps de parcours. Elle classe ce projet en seconde priorité si celui ci était toutefois révisé…sous entendu à la baisse.
Le projet LGV Bretagne _ Pays de la Loire à 4 milliards d'euros largement financé par les contribuables Bretons et Ligériens sous partenariat public – privé, coûtera fort cher à la collectivité. Sous forme de concession, c'est bien RFF qui hérite d'un endettement supplémentaire qui d'ici 2030 passera de 31 milliards d'euros, à 60 Milliards ! Une gabegie qui interpelle sur les capacités de la gestion régionale d'alors. Nous voyons aujourd'hui les limites du donnant donnant « ligne LGV – Aéroport de Notre dame des Landes » dont l'ensemble des arguments de construction tant environnementaux, économiques et politiques, sont remis en cause. Espérons qu'il en soit ainsi définitivement.
Toujours est-il qu'aujourd'hui Sarthe et Mayenne sont livrés aux engins de terrassement dont la saignée qu'ils laissent n'est pas sans conséquences pour l'avenir.
La FÉDÉRATION ALTO continue de demander la régénération des lignes existantes comme elle l'a toujours fait. Le récent accident de Brétigny fait dire malheureusement que les efforts de régénération du réseau ne sont toujours pas à la hauteur des enjeux.
Le Vice Président
Lionel PENAUD