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Erik Marchand, la langue bretonne et la politique culturelle de la Région
Point de vue d'un chanteur de tradition bien dans son siècle. Initié au kan ha diskan par Manu Kerjean, Marcel Guillou, il chante avec Yann-Fañch Kemener, il se passionne pour la Roumanie où il va régulièrement, apprend le roumain
Par Fanny Chauffin pour ABP le 21/04/12 23:06

Point de vue d'un chanteur de tradition bien dans son siècle


Qui ne connaît pas Erik Marchand ? Initié au kan ha diskan par Manu Kerjean, Marcel Guillou, il chante avec Yann-Fañch Kemener, il se passionne pour la Roumanie où il va régulièrement, apprend le roumain et est à l'origine de nombreux échanges qui se concrétiseront par des CD remarqués (avec le Taraf de Caransebes et Titi Robin entre autres), et le festival de clarinettes de Glomel. Soucieux de transmission et de musique populaire modale, il invente le concept de Breizh Akademi qui voit depuis trois ans se révéler des jeunes artistes talentueux à la grande boutique de Langonnet.

A Bannalec ce mercredi, il expliquait sa conception de la langue bretonne. Il reproche aux bretonnants des années 30 d'avoir voulu créer une " novlangue " mais pense qu'aujourd'hui on a retrouvé cette langue populaire à travers les façons de parler des néo-bretonnants qui intègrent des formules de nombreux pays de Bretagne. Le rapprochement avec les Roms, qui veulent délaisser aujourd'hui leur langue pour l'anglais afin de réussir leur vie professionnelle, explique dans une certaine mesure ce qui s'est passé en Bretagne dans les années 1950.

Il précise aussi que la Région a su prendre en compte ses cultures " populaires " et qu'elle a pris sa place aux côtés des musiques savantes.

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Youtubeuse, docteure d'Etat en breton-celtique à l'Université Rennes 2 / Haute Bretagne, enseignante, militante des droits humains à Cent pour un toit Pays de Quimperlé, des langues de Bretagne avec Diwan, Aita, GBB, ...., féministe, enseignante, vidéaste, réalisatrice, conteuse, chanteuse, comédienne amateure, responsable depuis vingt ans du concours de haikus de Taol Kurun, des prix littéraires Priz ar Vugale et Priz ar Yaouankiz, ...
[ Voir tous les articles de de Fanny Chauffin]
Vos 10 commentaires
Spastik Lullaby Le Samedi 21 avril 2012 23:18
Intéressant, soit... mais je risque de tomber de tomber moi aussi dans le panneau si je dis qu'on a un peu l'impression de lire un bulletin de scolarité, on croirait lire que "l'élève Erik Marchand fait des efforts, qu'il essaie de se rattraper".
Fanny, c'est quoi le but de l'article au juste ?
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jean Landais Le Dimanche 22 avril 2012 07:52
Ca fait des années qu'Erik Marchand raconte pas mal de fadaises dès qu'il parle politique.... Et puis , quand même, il y a de quoi s'étonner de voir quelqu'un qui défend et promeut la langue bretonne avec talent se retrouver dans un parti (PC) particulièrement jacobin sans parler désormais du Front de Gauche, mouvement ethno-centré français populiste......
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Pêr M Le Dimanche 22 avril 2012 10:56
Je ne parlerai pas au nom de quelqu'un d'autre. Mais je connais un peu le PCF et la notion de "discipline de parti" qui y règne. Beaucoup, en interne, avouent, plus ou moins à mi-mot, qu'ils ne voteront JLM que par "discipline de parti". Cet individu ne fait pas l'unanimité au sein du FDG, loin de là.
Le PCF fut longtemps très bien implanté en Centre Bretagne, et il y constitue toujours une survivance, avec quelques militants et figures plus ou moins historiques qui suivront, quoi qu'il en soit, la consigne... même si c'est sans grand enthousiasme. Combat d'arrière-garde et nostalgie d'un temps révolu, vous avez dit ?
Un parti politique, c'est une machine pour la conquète du pouvoir, une organisation. Cette notion n'est que peu compatible avec la liberté de conscience. Ce qu'on demande avant tout à un militant, c'est de "faire le job" et d'éviter les états d'âme. Suivre la "ligne du parti", pour résumer.
Un parti politique en campagne, c'est comme une armée
en état de guerre. Un parti n'a pas grand chose de commun avec une structure démocratique. D'aucuns diraient qu'il s'agit d'une prison pour la conscience. C'est un peu vrai, et c'est un peu triste... car pour la Bretagne et sa culture, ses langues (breton et gallo), sa personnalité propre... voter JLM, cela ressemble au fait de se tirer une balle dans le pied.
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Iffig Cochevelou Le Dimanche 22 avril 2012 11:25
Ces artistes et ils sont nombreux en Bretagne, ne défendent que leurs interets , la langue bretonne n'est qu'un moyen de gagner leur croute. On ne peut leur reprocher cela, et souvent il s'agit d'un travail de qualité; cependant on ne peut concevoir la défense de la langue sans une certaine autonomie, ce n'est pas toujours simple même dans des régions autonomes comme par exemple le Pays Basques, lorsque ce sont les partis "centraux" qui reprennent le pouvoir. Sans autonomie poussée, pas de salut pour notre culture, et en soutenant Mélanchon d'abord et les partis français , ils savent ce qu'ils font ! Il faudrait que le mouvement culturel breton s'en souvienne.
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Reun Allain Le Dimanche 22 avril 2012 11:52
Moi aussi, je fais partie de ceux qui apprécient le talent d’Erik et son concept de Breizh Akademi qu’il met en scène à la Grande Boutique à Langonnet avec des musiciens d’origines diverses et les jeunes artistes bretons ont là une incomparable occasion de se révéler. J’ai eu l’opportunité d’écouter sur scène Izhpen 12, ce fut un véritable bonheur et j’espère trouver la même occasion pour la prochaine production. J’arrête là mes compliments et je pourrais en rajouter des lignes et des lignes.
Dans le même temps je peux dire que se déroule en ce moment, la campagne électorale la plus triste et décevante que j’aurai pu connaître. Les fêtes de plein air organisées par Mélenchon ne m’ont pas spécialement fait sauter de joie. Ecouter ses discours de haine devant une population crédule ne me parait pas être un bon signe pour le futur. Qu’il s’affirme de gauche est une chose mais cela ne le différentie en aucune manière du FN sur sa vision de sa France éternelle. Il est exactement dans cette même idéologie s’appuyant sur la nostalgie d’une république donneuse de leçons au monde, se considérant comme une exception messianique, colonisatrice, civilisatrice des autres peuples à commencer par ceux qui en province n’avaient pas accès aux lumières de Paris. Marine Le Pen et Jean Luc Mélenchon sont sur cette même fréquence. On pourrait dire en termes de physique qu’ils vibrent tous les deux en résonance sur la « fréquence nostalgie ». Le plus grave ne tient pas à leurs personnes elles mêmes mais au fait que demain s’il y avait promesse de dictature se réclamant de la terreur révolutionnaire pour régler les problèmes sociaux et économiques, la sommes des voix pour M Le Pen et JL Mélenchon pourraient s’additionner. Il est clair en tous cas que les leçons de l’histoire sont déjà oubliées pour beaucoup. Certains états-nation possèdent dans leurs mythes fondateurs l’ADN du totalitarisme, l’Allemagne d’Hitler, l’Italie de Mussolini, l’Espagne de Franco et demain … la France de qui ?
C’est avec une grande déception que j’avais appris qu’un artiste breton que j’admirais tant se soit mis au service d’un personnage aussi méprisant que Mélenchon. Je sais que le monde de la production intellectuelle bretonne est traversé par de multiples influences y compris jusqu’à se laisser séduire par les thèses de Françoise Morvan. Le terme de «novlangue» est typiquement la signature de la « Libre Pensée ». Je mets ces mots entre guillemets car de pensée car chez eux il n’y rien de libre et le terme « Secte » employé par Mélenchon à l’encontre de Diwan est plus approprié pour qualifier ce type d’officine.

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SPERED DIEUB Le Dimanche 22 avril 2012 13:07
Reun Alain vous êtes un visionnaire mais je mettrais un bémol sur le travail artistique d\'Erik Marchand dans le sens ou il fait un métissage à marche forcée alors que si métissage il doit y avoir il se produit de par les circonstances de rencontres naturelle de plusieurs peuples
N\'oublions pas que Gilles Servat chanteur de qualité mais aux tendances parfois un peu trop moralisatrices dans son genre a participé à la fête de l\'humanité au coté de Jean Luc Mélenchon
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Pêr M Le Dimanche 22 avril 2012 13:43
Artistiquement, M. Marchand est un grand. Un des meilleurs dans le milieu de la musique d'essence traditionnelle en Bretagne, voire en Europe. Et ils sont peu chez nous à pouvoir prétendre au titre. Y.F Kemener, D. Prigent, Annie Ebrel... Des gens, imprégnés jusqu'à l'âme de la vrai tradition bretonne, de sa langue, et qui ont su, à partir de ces bases et sans jamais les trahir, proposer un art novateur, original et de très haute qualité.
Soyez enthousiastes, nom d'un chien, sachez reconnaître le talent lorsqu'il s'offre à vous et à votre porte !
Respect à vous, messieurs et mesdames, car si la Bretagne continue de vivre, c'est grâce à vous.
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Pêr Leon Le Dimanche 22 avril 2012 19:13
Le débat entre tenants d'une langue populaire et langue standard, langue parlée ou littéraire, qui dure depuis des années est surtout une marque d'ignorance ( ou de manque d'un minimum de réflexion)de ce qu'est une langue. Le breton n'échappe pas aux règles qui régissent les autres langues en ce qui concerne les différents niveaux de langage. Quand on parle avec ses amis dans un bar, avec son médecin, quand on rédige une lettre d'amour où une thèse scientifique, un commentaire sur ABP ou un SMS, on n'utilise pas le même vocabulaire quelle que soit la langue utilisée.
Ainsi on peut renvoyer dos-à-dos les tenants fanatiques de l'une ou l'autre puisqu’elle doivent coexister naturellement.
Depuis quelque temps on assiste tout de même à une offensive des partisans du « breton populaire » qui n’est pas la marque d’une simple ignorance mais d’une vision politique. Vouloir déjà créer la confusion entre langue standard écrite comme le français en possède une et une langue standard parlée qui n’existe pas , tout comme le français d’ailleurs.
Une telle attitude déni le droit à la langue bretonne de s’exprimer dans tous les domaines de la vie sociale on intellectuelle et veut la cantonner aux simples échanges entre voisins.
Je suppose que quand Erik Marchand se plonge dans la lecture du Capital il ne s’offusque pas de la traduction française, estimant que celle-ci est très éloignée du français utilisé quotidiennement à Poullaouen. De même quand il feuillette une revue de musique au jargon spécialisé.
Tout ces arguments cachent une vision simple, régionaliste, de gens qui aime la langue bretonne comme d’autres aiment le kig-ha-farz, un simple attachement sentimental. C’est là qu’est la ligne de fracture entre ceux qui voudraient permettre au breton d’avoir un statut comparable aux autres langues, grandes ou petites, et qui pour eux sont de dangereux nationalistes qui pourraient créer le chaos. Plutôt que ce fatal engrenage ils préfèrent la paix chinoise, serbe ou française.
Quand à cet engouement pour le FDG, j’avoue être totalement sidéré de voir des anciens soixante-huitards, ceux que le PCF qualifiaient de gauchistes. Promoteurs d’idées neuves, écologistes, féministes, antimilitaristes, antinucléaires, internationalistes, tout ce que le PC nationaliste, pro-nucléaire, productiviste, vomissait.
Ceux qui votent pour ce FDG savent bien que les trois quarts de ses militants sont issus de l’appareil du PC. Et avec ça le culte de la personnalité.
En clair la victoire du courant stalinien sur le courant libertaire.
Triste
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Pêr M Le Dimanche 22 avril 2012 21:31
L'analyse de Pêr Leon est parfaite, en particulier lorsqu'il évoque cette ligne de fracture sur la question linguistique.
La langue bretonne doit être en mesure de pouvoir tout exprimer. Elle le fait d'ailleurs depuis fort longtemps. Elle ne s'est pas non plus coupée de ses racines populaires, mais a aussi su les dépasser. kendalc'homp ganti !
Il est 21H16. La baudruche Mélenchon, cette construction artificielle du système et des médias, s'est en grande partie dégonflée. L'électorat ouvrier n'a pas été dupe, qui a voté à 35% pour une autre candidate. L'escroquerie a été démasquée, et c'est une bonne chose.
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Pêr M. Le Dimanche 22 avril 2012 22:06
Et puisque je viens de voir la vidéo, la comparaison entre la Bretagne et "les communautés roms" faite par M. Marchand est également d'une très grande pertinence.
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