À l'occasion du déplacement de François Hollande à Rennes pour un meeting, le Mensuel de Rennes a interrogé le candidat PS sur la réunification de la Bretagne. « Je ne suis pas partisan de modifier les frontières. Il faudrait vraiment une demande unanime de tous les élus pour essayer une procédure ». « La France des régions, j'y crois. Je veux un nouvel acte de la décentralisation » a ajouté François Hollande.
Sur le fond des propos de François Hollande, il n'y a rien d'étonnant. Sa position est celle de la majorité des élus PS, confortablement installés dans les administrations régionales actuelles. Il est, par contre, très étonnant pour un candidat à une élection présidentielle, démocrate, d'avoir une telle conception de la démocratie. Selon lui il faudrait une demande « unanime de tous les élus pour essayer [et seulement essayer…] une procédure ».
La démocratie, c'est le pouvoir politique par et sous contrôle du peuple, sans distinction dues à la naissance, la richesse, ou la compétence, …(principe d'égalité démocratique). Mettre comme condition à la résolution de la question territoriale de la Bretagne, « l'unanimité de tous les élus » , c'est refuser la démocratie, admettre un pouvoir oligarchique au dessus du peuple. S'il fallait attendre une unanimité (et non une majorité) des élus pour toutes décisions politiques, aucune ne serait prise ou il y aurait un parti unique.
Les propos de M. Hollande illustrent parfaitement la justesse de notre revendication lorsque nous réclamons « démocratie pour la Bretagne » .
Quant à la France des régions que nous propose François Hollande elle ne permettra pas de réelles avancées, et s'appuiera encore et toujours sur des régions découpées de façon à rester faibles et peu démocratiques.
Depuis les promesses de réunification non tenues de François Mitterrand jusqu'à l'opposition de François Hollande, la situation institutionnelle semble bien convenir au PS. Il semble clair qu'il n'y ait rien à attendre de François Hollande et des responsables du PS sur le sujet. Ils ne bougeront le petit doigt que quand la pression populaire sera suffisante.
(voir le site) 6 avril 2012 à 21 h 09