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- Communiqué de presse -
Maryvonne Blondin et les langues régionales : réponse au Chef de l'Etat
Le discours de Nicolas Sarkozy fait réagir la sénatrice
Par Fanny Chauffin pour ABP le 24/02/12 16:56

Nous avons reçu :

"Maryvonne Blondin, sénatrice socialiste du Finistère, dénonce avec vigueur les propos tenus par le chef de l’État lors de son discours de Marseille du 19 février 2012 concernant la Charte européenne des langues régionales.

Dans une course insensée et périlleuse liée à l'amour de la nation, le président-candidat s'en est pris violemment à un danger imaginaire à savoir une véritable reconnaissance juridique des langues régionales, et ce par la ratification de la charte européenne éponyme, voulue notamment par François Hollande. Selon ses mots, « Quand on aime la France, on ne propose pas de ratifier la Charte des langues régionales qui n'a pas pour but de faire vivre les langues régionales dans lesquelles je crois, mais de reconnaître des droits linguistiques à toutes les minorités et de les placer sous le contrôle d'une Cour européenne qui jugera sans tenir compte de notre histoire nationale et de notre tradition républicaine ».

Relevons une erreur et une méconnaissance dans les propos de Nicolas Sarkozy. Erreur manifeste tout d'abord, lorsque le président dénonce le pouvoir de nuisance à l'unité de la nation que constitue la Charte des langues régionales, en octroyant des droits linguistiques. En effet, la Charte se place uniquement sous l'angle de la protection du patrimoine culturel européen dont les langues régionales ou minoritaires sont un élément de richesse. Les mesures envisagées par ce texte sont des engagements de protection et non des mesures qui visent à l'expression des droits linguistiques imprescriptibles de leurs locuteurs.

Puis le président fait allusion à une Cour européenne – laquelle ? - qui mettrait la France sous contrôle en cas de ratification de la Charte. Cette indéfinition qui renforce délibérément l'inconnu et alimente le fantasme d'une menace extérieure, est très dangereuse. Passée cette imprécision, soulevons la méconnaissance. En aucune manière la Cour européenne des Droits de l'homme, car ce doit être elle dont il s'agit, dans son travail formidable en faveur de la promotion et de la reconnaissance des droits de l'homme, néglige les traditions et particularités constitutionnelles et historiques des États. Pour s'en convaincre, prenons simplement un exemple récent parmi de nombreux autres, dans la jurisprudence de la Cour de Strasbourg.

Concernant la question linguistique, la Cour dans sa décision Birk-Levy c/ France du 21 septembre 2010, rappelle ainsi que « l'intérêt, pour chaque État, d'assurer un fonctionnement normal de son propre système institutionnel revêt incontestablement un caractère légitime. Eu égard au principe de respect des particularités nationales, la Cour n'a pas à prendre position sur la langue de travail d'un parlement national ». En effet, « ce choix, dicté par des considérations d'ordre historique et politique qui lui sont propres, relève en principe du domaine de compétence exclusive de l’État ». La Cour respecte constamment les particularités de chaque État. Monsieur le président, ratifier la Charte des langues régionales et soumettre le contrôle de son application à la Cour européenne ne remettra nullement en cause notre histoire nationale et notre tradition républicaine. Soyez-en certain.

« Comprendre c'est avant tout unifier » disait Albert Camus dans Le Mythe de Sisyphe. Si François Hollande cherche à unifier, à rassembler les Français, dans le respect des diversités, de la richesse de ses territoires, condition de l'ambition républicaine, Nicolas Sarkozy continue à diviser, en opposant, en stigmatisant."

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Youtubeuse, docteure d'Etat en breton-celtique à l'Université Rennes 2 / Haute Bretagne, enseignante, militante des droits humains à Cent pour un toit Pays de Quimperlé, des langues de Bretagne avec Diwan, Aita, GBB, ...., féministe, enseignante, vidéaste, réalisatrice, conteuse, chanteuse, comédienne amateure, responsable depuis vingt ans du concours de haikus de Taol Kurun, des prix littéraires Priz ar Vugale et Priz ar Yaouankiz, ...
[ Voir tous les articles de de Fanny Chauffin]
Vos 8 commentaires
JBB Le Vendredi 24 février 2012 20:21
Moui... Et qu'est-ce qu'il dit, justement, le François Hollande, çà ce sujet ? Lui avez-vous posé la question, mme Blondin ?
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A P Le Vendredi 24 février 2012 21:31
J'ai du mal comprendre le Breton comme langue étrangère .....je dois m'égarer !!!Pas prêt de modifier l'article 2 madame la Sénatrice pourtant ce serait facile maintenant que le sénat est à gauche !!
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Iffig Cochevelou Le Vendredi 24 février 2012 23:54
On revient en 81, à la veille des élections , on a vu la suite. Sarkozy est hors course mais
tant que Hollande n'affirmera pas qu'il s'engage à s'aligner sur les pays Européens en matière de langue minorisée (Grande-Bretagne , Espagne....), je ne ne pourrais lui faire la moindre confiance.
C'est clair, c'est simple !
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YouennB Le Samedi 25 février 2012 04:24
Enseigner le Breton langue etrangere en Bretagne est un non sens. Il faut continuer a developper les ecoles par immersion comme Diwan et que la region aide beaucoup plus Diwan qui a des charges lourdes surtout dans les 5 premieres annees d une ecole. Le Breton est la langue nationale du peuple Breton. Le Francais est la langue d un pays dont la Bretagne fait partie. A ce tire les Bretons doivent savoir parler Francais mais ils doivent egale;ent savoir parler leur langue nationale le Breton.
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Beatrice M. Le Samedi 25 février 2012 11:18
Très intéressant ce communiqué de presse. Donc si nous résumons la pensée de Mme Blondin : Sarkozy est vraiment bête de ne pas ratifier la charte car celle-ci ne donne aucun droit aux locuteurs et on est assuré que la cour européenne des droits de l\'homme ne viendra pas chercher des noises à l\'Etat français.
On aurait pu naivement penser que la sénatrice Blondin en charge du breton dans le Finistère défendrait la ratification de la charte parce que cela pourrait permettre l\'amélioration de la situation de la langue bretonne mais non, elle nous explique tranquillement qu\'il faut ratifier la charte parce qu\'avec la charte les Bretons n\'auront aucun droit, l\'Etat n\'aura aucune obligation et on est sur que l\'Europe continuera à regarder ailleurs. Formidable. En effet, Mme Blondin peut être tranquille car celui qui avait fait le rapport sur la charte au premier ministre Jospin n\'est autre que son voisin Bernard Poignant le maire de Quimper, grand amoureux de la langue bretonne s\'il en est puisqu\'il avait en effet déclaré dans la presse à l\'époque \"il faudra m\'arracher les dents avant que le breton ne devienne langue officielle\". Le 31 mars les Basques manifesteront à Bayonne pour l\'officialisation du basque. Les Bretons eux manifesteront à Quimper \"pour nos langues\", vaste programme qui ne risque pas de déplaire à grand monde. Gageons que la sénatrice Blondin sera au premier rang pour nous dire \"votons tous pour le changement pour que tout reste pareil\". Heureusement que l\'UDB est là pour nous sauver avec la fameuse déclaration de Naig Gars dans Ouest France de la semaine dernière \"Quand François Hollande aura ratifié la chartre il n\'y aura plus qu\'à dérouler\". On en rit encore. Dérouler quoi Mme Le Gars ? Le fil de l\'hypocrisie ?
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Louis Le Bras Le Samedi 25 février 2012 12:26
Je trouve l'argumentaire de Mme Blondin plus inquiétant pour la langue bretonne que le discours tenu par N. SARKOZY lui-même !! Chapeau !!
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Alter Ego Le Samedi 25 février 2012 16:06
Rions un peu avec François Hollande : "Je suis pour que les langues régionales soient reconnues et parlées. Si je suis président de la République, j'aurais à envisager avec le Parlement, une modification de la Constitution pour ratifier la charte des langues régionales. (...) En rappelant, néanmoins, que la seule langue officielle est le français."
Au fait, on en est où de la "réparation historique" mentionnée par Mitterrand il y a une trentaine d'années?
Béatrice M. : très bonne intervention.
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Jili Herviaux Le Samedi 25 février 2012 17:14
oui Mme Blondin ,mais quand votre partie a été au pouvoir ou au pouvoir actuel dans la région vous n'avez rien fait non plus pour la langue bretonne et encore moins pour la réunification ; un politique reste un politique quelque soit son parti tous les mêmes!!
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