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La nuit sera singulière au Relecq-Kerhuon, à-partir de 19h12 pétaradante seront gonflés des ballons de baudruche par milliers. Une séance d'amusement généralisé est annoncée par monsieur le Maire en personne, par voie d'affichage et sur son propre site internet. Le challenge consiste à gonfler la bagatelle de 13 004 ballons voire plus et d'ainsi exploser le record détenu par les habitants de Noisy-Le-Sec. En jeu une place au panthéon, celui du livre Guinness des records. Une autre condition vient corser le jeu pour l'homologation : mille personnes doivent y participer. Le verdict du comptage sera sans appel.
Pixar
Rendez-vous est fixé place de la Résistance par Le Fourneau, centre national des arts de la rue. La compagnie Oposito se charge du spectacle. Que les protecteurs de la nature se rassurent : aucun ballon ne sera lâché et ne viendra donc alimenter les poissons dans notre mer déjà pas si belle à voir. Il ne sera pas dit non plus que la municipalité du Relecq-Kerhuon nourrit la controverse engendrée par la campagne publicitaire célébrant la sortie du film « Là-Haut » en 2009. Vrai que les lâchers de ballon avaient alors coloré les cieux aux couleurs des studios Pixar. Vrai aussi que les vessies magiques donnaient de leur lanterne aux sourires enchantés des petits et grands. Mais las, des associations telles que Robin des bois ont fait flèche de tout bois pour tenter de dégonfler un phénomène qui tendait à se généraliser à la moindre festivité en petit ou grand comité.
Pas d'hélium
En tout cas, gonflage ou lâcher, il se murmure que nombre de relecquois et voisins brestois ou guipavasiens se sont émus à l'annonce de l'événement. "Les ballons ne seront pas gonflés à l'hélium, sitôt comptabilisés ils seront stockés dans un local clos puis crevés", rassure-t-on du côté de la mairie. Un défouloir collectif s'ensuivra donc avec piétinement de baudruches sur des rythmes endiablés, le tout à l'abri des bourrasques marines. "Théatre de rue, couleur et bonne humeur hors du temps" sont au programme, c'est marqué sur l'affiche. Et le maire Yohann Nédelec de jubiler en écho sur son site internet : "un prétexte pour venir passer une soirée déjantée et de grand délire, ça vous parle ?". Reste à savoir si mille pélerins seront "tentés par le prétexte" et "bloqueront" leur soirée pour paraphraser le volubile édile. Resteront itou les déchets à envoyer ensuite par camions à l'usine de retraitement des déchets au Spernot. Ceci est une autre paire de manches, et d'aucuns seraient tentés d'argumenter que tout cela est bien joli mais que ça a un coût financier et environnemental. La barre des 13 004 baudruches est placée. A n'en pas douter, le Relecq-kerhuon c'est pas pareil, un slogan à faire vivre, nous dit le tadig Nedeleg sous la rose au poing. Avec un maire aussi détonnant on veut bien le croire !
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