Devant 2000 délégués du SNP (Scottish National Party), Alex Salmond a réaffirmé ce samedi après-midi à Inverness que l'indépendance était le but du SNP et du gouvernement écossais. Dans un discours fortement applaudi, le leader du SNP a souligné d'une part le sérieux et l'efficacité du gouvernement SNP notamment dans le domaine social et économique, d'autre part le droit inaliénable du peuple écossais à décider lui-même de son avenir.
Cette convention intervient après le succès électoral historique des nationalistes écossais en mai dernier qui leur permit d'obtenir la majorité absolue au Parlement écossais à Édimbourg. Cette victoire exceptionnelle s'est ressentie dans l'ambiance quelque peu euphorique qui règne à la convention d'Inverness depuis jeudi avec une forte participation des membres du SNP et la présence d'une vingtaine de délégations étrangères.
Conforté par les sondages qui, à la fois, le donnent comme l'homme politique écossais le plus populaire et soulignent un fort soutien au SNP, Alex Salmond semble avoir défini la stratégie à suivre pour amener l’Écosse vers l'indépendance : pariant sur l'efficacité de sa politique sociale et économique, le gouvernement nationaliste évite de précipiter l'organisation du referendum sur l'avenir de l’Écosse malgré les demandes répétées des partis unionistes et développe un discours pédagogique mettant l'accent sur les atouts écossais et les inconvénients de la situation actuelle.
Tout en privilégiant l'indépendance qui, dans l'esprit d'Alex Salmond, se comprend par la création d'un parlement totalement souverain tout en gardant le même chef d'état que l'Angleterre ainsi que la même monnaie, le SNP s'oriente vers un référendum basé sur 2 questions :
1/ pour l'indépendance et la création d'un Parlement souverain ;
2/ pour l'extension maximale des droits du Parlement écossais actuel (option dénommée « Devolution Max » ) ;
ce qui, quel que soit le résultat du référendum, signifierait un très large renforcement des pouvoirs d’Édimbourg.
Face à cette stratégie, Londres sous la houlette du Premier ministre David Cameron, tente de fédérer les 3 partis unionistes (Conservateurs, Libéraux-Démocrates et Travaillistes) pour tenter de reprendre en main l'organisation du référendum en question en imposant une simple question « Pour l'indépendance, oui, non » afin d'éviter d'avoir à céder de nouveaux pouvoirs en cas de victoire du non. La stratégie particulièrement intelligente de l'équipe d'Alex Salmond est en train d'obliger à une certaine union sacrée londonienne qui ne fera qu'apporter des munitions aux nationalistes écossais.
C'est dans ce contexte que British Petroleum a annoncé, il y a quelques jours, sa décision d'investir fortement en Mer du Nord où, d'après la compagnie pétrolière, de nouvelles découvertes permettent de penser que les réserves pétrolières pourraient fournir du pétrole jusque dans les années 2050. Cette annonce a renforcé le discours nationaliste au grand dam de David Cameron qui allait répétant que sans pétrole, l’Écosse indépendante s'appauvrirait….