C'est l'une des plus grandes baies des Côtes d'Armor avec ses quatre kilomètres qui s'étendent de Saint-Efflam à Saint-Michel-en-Grève. Malmené par la mauvaise publicité faite aux algues vertes, le littoral plestinais est, pourtant, l'un des atouts majeurs de la commune.
Les algues vertes ? Le territoire de Plestin-les-Grèves n'est pas directement touché par le phénomène. « Mais, par ricochet, nous sommes évidemment concernés puisque des communes voisines le subissent » , reconnaît André Lucas. Agriculteur en retraite, Plestinais depuis soixante ans et installé dans le fauteuil de maire depuis 1995 (au Conseil municipal depuis 1983), il a vu la situation se dégrader. « Mais le tourisme, ici, est toujours d'actualité. »
Depuis la mort du cheval, sur la plage de Saint-Michel-en-Grève le 28 juillet 2009, causée par l'inhalation d'hydrogène sulfuré dégagé par la décomposition des laitues de et après une visite expresse du 1er ministre sur le site en août dernier, le Gouvernement a annoncé des mesures. Un centre de traitement des algues vertes, à Plestin-les-Grèves, est une hypothèse. « C'est un projet à l'échelle de la Communauté de communes. Il est à l'étude. »
Dans ce coin du Trégor, le tourisme est une activité importante. Il faut dire que le territoire plestinais jouit de nombreux atouts en la matière. Avec ses plages de sable fin, ses falaises et criques. Mais aussi des sites protégés, comme la Lieue de Grève (longtemps traversée par la seule route reliant Saint-Michel à Saint-Efflam, ex-voie romaine) et son étonnante Croix de Mi-Lieue, détruite en 1944 et remplacée en 1993. Ou encore le Grand Rocher qui culmine à 84 m et dont le site abrite près de 300 espèces végétales mais aussi une réserve de chauve-souris. Il faut également parler du Hogolo, bâtiment thermal datant de l'an 50, conservé dans une dune littorale et qui, aujourd'hui, sont les seuls thermes gallo-romains restaurés et ouverts au public. L'estuaire du Douron et sa vallée offrent de nombreuses découvertes dans un écosystème particulier, avec la possibilité de randonner pour aller à la rencontre de manoirs, fontaines et chapelles. Sans oublier Beg Douar, port-abri accueillant une centaine de bateaux en échouage avec vue imprenable sur la baie de Saint-Efflam, ou encore Toul an Hery, ancien port de commerce entouré de vieilles demeures d'armateurs aujourd'hui dédié à la plaisance. « Nous y étudions la mise en place de mouillages groupés. »
Camping municipal, centre de Kerallic, gîtes... constituent une offre d'hébergement intéressante pour accueillir les touristes. 400 à 500 résidences secondaires sont réparties sur le territoire. « Cela représente à peine 20 % des 2 600/2 700 foyers de Plestin » , explique le maire qui met en avant une commune « active » toute l'année. Grâce à son office culturel Ti an Holl, à la Médiathèque, au cinéma, à l'espace culturel opérationnel le mois prochain, un tissu associatif dense, des services à la population. Sur le plan économique, le commerce et l'artisanat constituent un volet important. « Nous avons aussi des zones d'activités, avec notamment des PME intéressantes sur la zone du Châtel. L'agriculture est, comme partout, en recul : il reste une trentaine d'exploitations. Un aménagement foncier est en cours. La problématique liée aux algues vertes a débouché sur une réflexion visant à diminuer les taux de nitrates. Pour y parvenir, il faut faire évoluer le système de production vers l'herbe, ce qui implique des parcellaires proches des exploitations. En parallèle, il faut mener une réflexion sur le bocage et les zones humides. »
Véritable bassin de vie, Plestin-les-Grèves joue son rôle de centre entre Lannion et Morlaix. « Notre marché du dimanche matin est réputé d'intérêt régional. » Les événements de la commune sont d'envergure : citons le salon du livre, les courses hippiques, le festival Vent de grève, Dañs Treger, le festival Armoricourt, les veillées bretonnes. La commune a signé la Charte Ya d'ar brezhoneg en 2006 et 30 % des enfants sont scolarisés en bilingue. Plestin combine tradition et vie moderne pour créer du lien entre les quartiers, entre les hommes.
article publié dans armor magazine