Publié le 7/05/22 17:43 -- mis à jour le 08/05/22 08:16
Aux dernières élections régionales en juin 2021, l’UDB avait fait liste commune avec EELV au sein de la liste Bretagne d’avenir. EELV-région Bretagne avait accepté l’autonomisme et le fédéralisme de l’UDB et même la défense de la langue bretonne. Le mot « autonomie » figurait sous Bretagne d’Avenir à côté « d’écologie » et « solidarité ». La tête de liste était la Bretonne de coeur Claire Desmares-Poirrier de EELV.
Tout aurait pu se passer pour le mieux sauf que La France insoumise et Europe Ecologie - Les Verts ont conclu un accord historique dans la nuit de dimanche à lundi en vue des élections législatives des 12 et 19 juin prochains. Un accord dans lequel le centralisme jacobin de Mélenchon s’est imposé suite à ses 22% au premier tour des présidentielles. Le fédéralisme et le choix de l’Europe de EELV sont passés à la trappe.
En échange de ces reniements, EELV aurait obtenu une centaine de circonscriptions dans lesquelles LFI et le PS (aussi membre de ce Front de gauche) ne présenteraient pas de candidats. Une trentaine seulement de ces circonscriptions seraient gagnables par EELV selon France Bleu, mais pas en Bretagne, principalement dans les grandes villes comme Lyon, Bordeaux et Paris.
Jacobins et Girondins dans le même sac ?
Mélenchon est un grand défenseur de la république pure et dure. Il avait déclaré en 2009 que DIWAN était une secte ( voir l'article ) déclarant que le breton moderne « était la langue de la collaboration » (faisant allusion au grammairien Roparz Hemon ayant unifié la langue pendant la guerre) et que, lui, « "était fier d'être jacobin, ne parlant que la langue française... ». Des positions à l’opposé des convictions udébistes.
En 2021, ce sont les députés de la France Insoumise qui se sont le plus illustrés par le rejet de la loi Molac, avec 12 députés qui ont voté contre, soit les trois-quarts de leur groupe parlementaire.
L’UDB comme EELV sont pour plus d’Europe alors qu’en 2017, Jean-Luc Mélenchon envisageait bien une «sortie de l’Union européenne».
L’UDB n’en est pas à sa première déconvenue avec des alliances avec des partis « nationaux ». Au siècle dernier, ce parti appelait régulièrement à voter pour le PS aux seconds tours des élections et avait fait partie de la majorité Le Drian au Conseil régional. Cette stratégie d’alliances qui, certes, ont pu apporter des élus a toujours laissé les autres partis bretons sur la touche. Joannic Martin du Parti breton exprime son amertume « Un choix qui n'avait anticipé ni la débâcle de Jadot et d'Hidalgo à la Présidentielle, ni le rassemblement de la gauche autour de La France Insoumise, un parti jacobin. Un choix stratégique hasardeux qui ne s'avère pas payant puisqu'au final, les autres mouvements de gauche s'entendent autour d'une conception centralisée de la France, l'UDB se retrouve isolée. Il n'y aura pas d'accord entre le PB et l'UDB. Nous serons donc face à face en juin». Le PB présentera 33 candidats et l’UDB 25.
Pour Gael Briand, élu UDB du groupe Breizh a-gleiz au Conseil régional « LFI a fait une OPA sur la gauche et ‘cède’ des circonscriptions qu'elle n'avait de toute façon pas gagnées. Cela va à l'encontre du combat de l'UDB pour l'autonomie... L'UDB reste sur sa ligne de gauche bretonne et cela me convient parfaitement. Nous sommes cohérents et portons des sujets que cette alliance ne porte pas ». Pour Nil Caouissin aussi de Breizh a-gleiz « On ne s'y retrouve pas. Maintenant c'est à chacun de faire campagne et de défendre son projet. »
Pour Christian Guyonvarc’h, il n’y a pas de danger tant que EELV en Bretagne reste fidèle à ses engagements : « Que le choix d'alliance d'EELV au second tour des législatives.au côté de LFI soit en contradiction avec le programme des régionales, c'est une évidence, mais tant que EELV confirmera au Conseil régional de Bretagne son engagement en faveur du fédéralisme et de l'autonomie de la Bretagne, la coopération pourra se poursuivre.
De son côté Claire Desmares-Poirrier, élue EELV au Conseil régional, a déclaré : « Avec Breizh a-gleiz, on a été élu sur un mandat commun de défense des langues de Bretagne et de réunification » ... « Je tiendrai ce mandat. Et l’accord EELV-LFI ne change rien à ce que je fais au Conseil régional. Je continuerai de défendre le fédéralisme et l’Europe ».
Le communiqué d’EELV-les Verts
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Pour moi un signe que ce Parti n'a aucune intention de laisser de l'autonomie ou de réunifier la Bretagne c'est d'un côté le maintien d'une organisation de leur Parti au niveau de la Région Pays-de-la-Loire, de l'autre un jacobinisme qui s'est instauré dans leur fonctionnement à l'occasion des dernières élections régionales avec l'ordre pour certaines listes de se retirer au 2ème Tour comme en PACA pour faire gagner le candidat LAREM.
On voit bien aussi que ce Parti cartonne dans de grandes métropoles riches avec un électorat Bobo très très éloigné des questions d'autonomie et de fédéralisme...le maire de Grenoble, Bordeaux, Lyon, Sandrine Rousseau incarnent une ligne et ont un profil tout à fait compatible avec LFI (beaucoup moins Jadot en revanche).
Mais plus largement le vrai problème est cette question du "fédéralisme" qui ne veut pas dire grand chose. A partir du moment où vous avez une logique de pouvoir à un échelon parisien, et encore plus à un niveau européen, les parties prenantes n'ont aucun intérêt à laisser les gens et les peuples faire ce qu'ils veulent dans leur coin...d'ailleurs EELV à Bruxelles ne fait que voter les textes qui veulent retirer leur pouvoir aux peuples et nations. On rentre systématiquementy dans une logique "d'appareil", de structure, avec juste des duplications locales plus ou moins fidèles. Sans la Guerre de sécession, y aurait-il un fédéralisme US ?? Sans indépendantisme irlandais et écossais, y aurait-il une dévolution au Royaume-Uni etc etc le fédéralisme ou la dévolution n'est que la conséquence d'un rapport de force avec des séparatistes en fait. Sans séparatisme, il n'y a jamais de dévolutions CQFD La dévolution, n'est qu'un stade intermédiaire, une sorte de processus transitionnel, non abouti. Cela ne peut pas être un objectif. Ce n'est pas un choix de technocrate le fédéralisme. Or les projets écologistes, et de la gauche en général SONT technocratiques, globalistes par définition.
page de gauche : l'UDB présente 25 candidats. Page de droite : le PB présente 33 candidats.
Un des partis, celui de la page de gauche, s'affirme de gauche et soumis aux partis jacobins soumis aux... Insoumis. Là, il est un peu orphelin. Comment vivra-t-il ses alliances dans les municipales ?
L'autre parti, celui de la page de droite, se veut rassembleur; sans aucune soumission, et affiche sa fibre cologiste (mais pas écolo).
Où est l'avenir de la Bretagne ? L'UDB ne pourrait-elle pas regarder vers le PB, et réfléchir sérieux aux prochaines régionales ?
Le principal problème est le nanisme des mouvements/partis autonomistes/fédéralistes dans l'hexagone et en Bretagne en particulier. Personne capable de négocier et d'exiger de JLM un changement radical d'attitude vis-à-vis des minorités.
Breton toujours français jamais
2 candidats -PB et UDB ...Intéréssant
Mais je ne voterais pas pour une organisation qui appellera à se désister au second tour pour une ou un candidat qui n'a rien à faire de la réunification.
A noter que le candidat parachuté de LFI de la Sarthe à St Nazer a refusé de discuter dans la rue,de ce sujet à St Nazer le 6 Mai.
A quand des élections à un tour?
L'oppression contre le peuple breton est un fait politique puisque la France nie notre existence tout simplement .
Il y a un premier tour , mais au second maison !
Ober a ran van gant ar re-se !
Cette stratégie menée depuis des années affaiblit sa crédibilité. Elle est d’abord de gauche jacobine puisque qu’elle s’est allié avec des partis qui n’ont rien fait pour détruire le centralisme .
Il suffit de voir le succès du SNP en Ecosse pour comprendre que la soumission de l’UDB à la gauche parisienne est un échec total.SNP ne s’est jamais inféodé au Labour.
Et plus généralement aux lecteurs éventuels :
L’on peut s’interroger sur ces options politiques et électorales, et aussi poser la question : « Ces dirigeants écossais voulaient-ils vraiment l’indépendance ? Ou bien est-ce là aussi, comme en BRETAGNE chez certains (beaucoup ?), un choix idéologique politique à vocation électorale seulement axé sur l’utilisation de paradigmes régionaux, de sentiments et convictions régionalistes présents chez une part plus ou moins importante de la population ? Option politicienne qui n’obtient et n’a jamais vraiment obtenu de "progrès" en BRETAGNE, ce dont ils ne sont pas sans s’en douter !
Alors que penser de l’élection d’homme et de femmes qui semblent bien, toujours dans cette ‘dynamique » ? Jusqu’à preuve du contraire dites-vous peut-être? Mais elles sont flagrantes, elles passent et repassent, d’élections en élections, et vous ne les considérez pas comme telles, et nous servez continuellement les mêmes brouets analytiques ; Ce qui peut très bien se perpétrer à chaque élection et être perpétué à chaque renouvellement des nouvelles promesses !
Le « succès » aujourd’hui du NUPES, s’il devait se répéter, s’étendre et s’amplifier, pour moi prépare les « échecs » de demain en France. Et en BRETAGNE les enfiler comme des perles...de culture!
En fait c’est le « Nous Seuls « du Sinn Fein contre le « Nous tous « de Macron.
Désolé Alter Écho , mais je ne comprends rien de ce que vous écrivez.
Objets inanimés avez-vous donc une âme ? Peut-être, mais cela n’a rien apporté à celle de la BRETAGNE
Le totem de bois illusoire, brûle enfin! Et l’UDB ne peut nier que ça sent le roussi, pour elle.
Mais il a tant de totem à squatter.
Une vrai honte que cet argent publique des rennais soit mis dans cette statue representant le colonialisme français en Bretagne. Que fait l'UDB ?
C'EST AINSI QUE PARIS NOUS REMERCIE ! En outre, la reconnaissance du peuple breton par le biais culturel , sa langue et historique la réunification de la Bretagne niées !
Nous sommes responsables de ce que nous faisons en confiant nos intérêts à ceux qui veulent nous faire disparaitre .
C'est navrant mais nous existons toujours et il nous faut espérer !
Gallus(posubl) eo da welout ar bobl vreizhad da ober e hent davet ar frankiz ! Yaus( positif) on !
Vous auriez aimé /vu qui ??
Je suis pas vraiment pas convaincu que cela change grand chose. Au contraire, ils sont souvent plus royalistes que le roi et bien détaché de leur région d'élection.
Avez-vous vu le résultat de ces Ministres hauts-placés sous Hollande ??