Eaux de ballasts & OGM Ce lundi, 9 février direction Londres, au siège de l’OMI, l’Organisation Maritime Internationale, où s’ouvre une conférence diplomatique sur les eaux de ballast.
Le problème est grave, concerne tous les navires de commerce, est connu depuis fort longtemps, n’est toujours pas résolu. De quoi s’agit-il ?
Les navires de commerce ne peuvent pas naviguer à vide sans se lester. Pour ce faire, après avoir déchargé leur cargaison, ils pompent de l’eau de mer dans des compartiments appelés ballasts. A l’arrivée au port, ils rejettent l’eau de mer.
Un pétrolier de 150 000 tonnes va ballaster jusqu’à 50 000 tonnes pour retourner à vide au port de chargement. Ce sont des milliards de tonnes d’eau qui sont ainsi transférées annuellement.
La plupart des organismes présents dans l’eau de mer du départ ne supportent pas le voyage. Parmi ceux qui l’ont supporté, beaucoup ne pourront d’adapter au nouveau milieu naturel, mais les rescapés, souvent sans prédateurs, perturbent plus ou moins gravement les écosystèmes locaux.
Différentes solutions ont été proposées, du renouvellement des ballasts en pleine mer, à des ondes, des rayons ou des produits chimiques. Dans ce dernier cas en particulier, le remède peut être pire que le mal.
A la lumière de ce problème, on ne peut qu’être inquiets si on fait le parallèle avec les OGM.
Pour les eaux de ballasts, on voit des écosystèmes perturbés gravement par des formes de vie naturelles qui changent de milieu.
Imaginons les dégâts lorsque le vent emmènera ici et là, ballottés entre les basses et hautes pressions, des organismes artificiels dont on ne connaît pas le comportement dans la nature.
On peut toujours se consoler en disant que les dirigeants de Monsanto et consorts seront poursuivis un jour ou l’autre pour crimes contre l’humanité, mais ce serait tellement mieux de ne pas laisser ces sales gamins jouer avec les allumettes au seul motif de se faire un peu plus de pognon.
Les talus n’arrêteront pas plus la prolifération des OGM que la frontière française le nuage de Tchernobyl.
Il y a quelque semaines, lors d’un dîner précédant une conférence près de Cherbourg, une personne travaillant à l’usine de retraitement de déchets nucléaires de La Hague, m’a dit sur le ton de la confidence : «Alors que l'on parlait de l’arrêt du nuage à la frontière française, les alarmes se sont déclenchées à La Hague. Les techniciens ont cherché la cause de l’alerte. Tout était en ordre. Ils ont conclu que seule une cause extérieure pouvait avoir déclenché l’alarme. Il ne leur a pas fallu longtemps pour identifier le coupable : le nuage de Tchernobyl qui n’avait pas obtempéré au refus d’entrée dans notre beau pays et se baladait du côté de la Manche.