Après le saccage de locaux associatifs, le 28 février à Brest, les perturbations de rassemblements écologiques citoyens, le 22 mars à Goasmoal sur l'Elorn, les menaces et les intimidations..., le lobby agro-alimentaire productiviste a "mis le paquet" lors de la détérioration d'une portion de la voie expresse RN12 après avoir bloqué la circulation pendant plusieurs heures. En voulant imposer leur loi, celle de la violence, en n'acceptant pas leur part de responsabilité dans la pollution de la ressource en eau, en ne respectant pas les mesures de protection de ce patrimoine commun, cette catégorie d'agriculteurs, d'éleveurs et leurs complices d'un système voué à l'échec, creuse un fossé entre elle et la société, et jette le discrédit sur une activité, une profession dont la mission est de nourrir les hommes tout en respectant l'environnement.
La situation, pour faire face aux sanctions européennes annoncées, n'a pas évolué, malgré tous ces actes de violence intolérables, malgré la venue du ministre sur le terrain et la réunion technique pour les agriculteurs du 23 juillet à Lesneven.
A l'issue de cette réunion, le préfet indique que "nous devons démontrer notre bonne volonté d'ici septembre". Ce délai ne suffira pas pour "remonter la pente" sur laquelle la France, et particulièrement la Bretagne, s'est engagée et qui est la cause des menaces et sanctions. Aujourd'hui, l'agriculture productiviste est incompatible avec la protection de la ressource, et des mesures agro-environnementales ne suffiront pas à infléchir durablement la courbe des nitrates.
La France et la Bretagne doivent s'inscrire dans une démarche d'agriculture durable, respectueuse de l'environnement. Il faut refuser la fermeture des captages et prises d'eau, ne pas établir d'interconnexions des ressources pour compenser ces fermetures et mettre en place des périmètres de protection efficaces pour les lieux d'approvisionnement en eau. Il faut également réunir tous les acteurs concernés, y compris les associations de défense de l'environnement et de consommateurs, pour faire face aux sanctions européennes annoncées.
Nous avons adressé au préfet du Finistère une motion reprenant tous ces arguments, à l'occasion de la Journée Mondiale de l'Eau le 22 mars 2007. Nous n'avons pas reçu de réponse, et nous ne sommes pas invités aux réunions de concertation, ce que nous déplorons.