L'en tête de la lettre du Conseil général du Finistère laisse rêveur. Comment peut-on oser mettre en objet : "Promotion de la langue bretonne - suppression de l'aide aux associations" ?
Elles travaillent depuis des dizaines d'années pour promouvoir la langue bretonne, dans la littérature, l'édition, le théâtre ...
Bien moins subventionnées que l'audio-visuel en breton, avec un nombre de bénévoles impressionnant (journalistes, auteurs, élus associatifs nombreux qui donnent de leur temps...), elles ont reçu une lettre sans préavis avec en conclusion : "J'ai le regret de vous informer que votre association ne bénéficiera plus de subventions". De milliers d'euros de subventions, il ne reste plus rien.
Sans aucune information préalable, ce courrier a fait l'effet d'un coup de poing chez les associations concernées.
Pourtant, le ton semble favorable : " Le Conseil Général dans le cadre de son projet stratégique a souligné encore cette année la pratique du breton comme facteur de lien social entre les générations". Le montant est important, puisque 2 200 000 euros seront consacrés, comme les années précédentes, en 2012 mais il sera question de "prioriser la politique linguistique" , avec une aide plus importante à "l'initiation scolaire dans le secteur public et à la promotion de la langue dans le secteur de la petite enfance".
L'esprit est de "garder" les associations les plus "efficaces" et de rayer les autres de la carte. Pour l'édition, exit toutes celles qui font de l'édition pour adultes (et celles qui s'occupent des adolescents, exit Priz ar Vugale et Priz ar Yaouankiz) au profit des réseaux d'écoles et de classes bilingues, et pour le théâtre, exit C'hoariva, qui fédère 15 troupes bretonnantes, organise stages et festivals.Comment peut-on faire l'éloge de la langue bretonne un jour et supprimer les assos qui sont sur le terrain le lendemain ?
Pour promouvoir la langue bretonne, c'est certain, il faut supprimer les aides aux associations ...