Association Observatoire du littoral des îles et de la Mer d'Iroise (OLIMI)
Siège : 46 route de Saint-Renan
29810 Plouarzel
Tél : 06 12 87 31 01
Lettre ouverte
Monsieur le Président de la République
Palais de l’Élysée
55, rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris
Plouarzel le 12 Décembre 2011
Objet : Atteinte aux traditions côtières bretonnes et aux libertés individuelles
Monsieur le Président de la République,
Au mois de février 2011, le service départemental de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage a transmis à l'ensemble des maires des communes littorales du Finistère une lettre de rappel législatif rappelant que l'accès au domaine public maritime est interdit aux véhicules terrestres à moteur conformément à une loi de 1991 et une ordonnance de 2006.
Quelques personnes, dont des retraités âgés ont été verbalisés pour avoir enfreint cette loi alors que ces pratiques étaient encore tolérées il y a peu. La Bretagne est une terre de traditions et depuis la nuit des temps ses habitants du bord de mer se rendent sur les plages et dunes pour récolter le goémon ou transporter leurs embarcations. Auparavant ces travaux se faisaient au moyen de chevaux ; de nos jours, le modernisme s'étant imposé, les usagers utilisent des tracteurs ou d'autres engins motorisés afin de poursuivre la pratique de ces traditions. Pour mémoire, le goémon est un amendement naturel destiné à l'enrichissement des sols et évite ainsi le recours à des fertilisants chimiques ! Quel est le tort fait à l'environnement ? L'absurdité de cette situation est ubuesque : une interdiction d'accéder au domaine public maritime au nom de la préservation de l'environnement alors que cette démarche de récolte du goémon s'inscrit dans le respect même d'utilisation des ressources naturelles à des fins agricoles ou privées (jardins, potagers …).
Trois Députés du Finistère Marguerite Lamour, Jacques Le Guen et Christian Ménard ont transmis une question au gouvernement sur ce sujet. A ce jour, seul, Christian Ménard a reçu une réponse autoritaire et en complet décalage avec nos traditions qui statue sur l'obligation de respecter les lois de la République. La République serait-elle intolérante et dénuée de discernement voire de bon sens quant au droit coutumier et d'usage de ses habitants qui entretiennent par leurs actions le bien commun qu'est la frange littorale.
C'est pourquoi, monsieur le président, nous vous saisissons de cette requête et nous vous demandons de bien vouloir apporter un examen attentif et particulier à cette situation afin que nous puissions poursuivre librement et simplement nos activités traditionnelles côtières dans le respect de l'environnement qui nous est très cher.
Veuillez agréer, monsieur le président de la République, l'expression de notre très haute considération.
Le président de l'OLIMI29
Bernard Le Bihan