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- Rapport -
Trois jours contre une carrière : les élus de Quimperlé et Arzano ont dit non
Les adhérents d'Ellé vivante ne chôment pas : en moins de 10 mois, ils ont organisé trois conférences, plusieurs rassemblements, des réunions nombreuses avec les riverains, les associations régionales et
Par Fanny Chauffin pour ABP le 6/05/10 18:56

Les adhérents d'Ellé vivante ne chôment pas : en moins de 10 mois, ils ont organisé trois conférences, plusieurs rassemblements, des réunions nombreuses avec les riverains, les associations régionales et voisines ... Et cette semaine a connu un coup d'accélérateur avec le rassemblement autour de la route sacrifiée (élargissement de 4 mètres, pour un passage d'un camion toutes les quatre minutes), réunion avec les élus et Mr le Nardan de l'entreprise Pigeon, et pour finir, une conférence avec Grain de sable, association du Maine et Loire qui se bat contre l'implantation d'une carrière menée par le même groupe.

Mercredi 5 mai, en mairie d'Arzano, à l'occasion de la deuxième réunion de présentation du projet de carrière, par l'industriel carrier Pigeon-Cointo, la question cruciale des transports et des dangers en matière de sécurité routière a déclenché une belle unanimité de la part des maires d'Arzano et de Quimperlé (les deux communes que toucheraient obligatoirement le trafic des poids lourds). Une netteté dans le refus qui a comblé d'aise les nombreux observateurs venus soutenir les trois représentants d'Ellé vivante, confié à la présentation. « Avec un tel passage de camions dans le bourg, ce ne sera plus vivable. On ne circulera plus. Nous vous avions dit que sur cette question ce n'est pas possible sur Arzano… » a indiqué Marie-Isabelle Doussal après s'être montrée très inquiète sur les dangers d'une répétition des explosions en matière de sismologie. A défaut d'avoir pu conduire son conseil municipal à s'exprimer nettement et publiquement sur le dossier, la semaine dernière, le maire d'Arzano a donc indiqué officiellement sa sensibilité. Elle est contre ce projet. Un progrès sensible et très important. En rappelant combien l'entrée de Quimperlé constituait un secteur sensible depuis la réalisation de plusieurs lotissements familiaux et l'extension de la maison de retraite de Bois-Joly, Alain Pennec, le maire de Quimperlé s'est montré tout aussi tranchant. « On ne peut pas être d'accord sur ce problème-là » a-t-il lancé à Jean Le Nardant, le directeur général du groupe Pigeon pour réfuter l'idée du passage des poids lourds sur le secteur quimperlois (110 camions/jours selon les calculs refaits en réunion pour éclairer plus nettement le dossier de présentation de l'industriel qui minimisait le trafic à « 37 passages en moyenne, 55 passages maxi. » ).

Le cri du cœur

Correction faite, on arrive bien aux 24 000 allers-retours évoqués par l'association Ellé Vivante ces derniers jours, pour un traitement de 300 000 tonnes/an… Même si le carrier annonce « 50 % du trafic vers Quimperlé, 50 % autres vers Arzano » , l'addition des dangers et des nuisances semblent tellement insupportables. Une dame élevait la voix pour faire entendre les craintes des riverains quimperlois de Saint-Jalmes, au bas de la route d'Arzano : « Quelle importance accorde-t-on aux habitants sur un tel dossier ? Comment allons nous vivre ? Nous sommes déjà en souffrance avec le trafic existant aujourd'hui. C'est insupportable… » Un cri du cœur soldé par un tonnerre d'applaudissements dans la salle. Visiblement, même avec de la bonne volonté, l'industriel a négligé totalement cette dimension humaine de son projet. Il banalise ce torrent de camions et les dangers qui vont avec. Emboîtant le pas d'Alain Pennec pour refuser totalement ce dossier, Erwann Balanant, adjoint au maire de Quimperlé, en a d'ailleurs dénoncé cette forme de « cynisme industriel » . Activé par « la loi du marché et la concurrence industrielle » selon Jean Le Nardant, le groupe Pigeon n'est vraiment pas le bienvenu en « Bretagne sud » où il rêve de s'implanter coûte que coûte. Malgré cela, il veut persister à garder le pied dans une porte qui se referme de plus en plus. D'où l'importance de se mobiliser et de continuer à dire « non jamais. »

Youtubeuse, docteure d'Etat en breton-celtique à l'Université Rennes 2 / Haute Bretagne, enseignante, militante des droits humains à Cent pour un toit Pays de Quimperlé, des langues de Bretagne avec Diwan, Aita, GBB, ...., féministe, enseignante, vidéaste, réalisatrice, conteuse, chanteuse, comédienne amateure, responsable depuis vingt ans du concours de haikus de Taol Kurun, des prix littéraires Priz ar Vugale et Priz ar Yaouankiz, ...
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