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Reproduction des cartes de Jerôme de Verrazzano, 1529 et de Esteva Gomez, 1527
Reproduction des cartes de Jerôme de Verrazzano, 1529 et de Esteva Gomez, 1527
Carte de Jérôme de Verrazzano, 1529
Carte de Jérôme de Verrazzano, 1529
- Chronique -
"La Terre des Bretons" ou les Bretons en Amérique au XVIe siècle
Dans "Histoire maritime de la Bretagne avant 1532", j'avais déjà abordé la question de la "Terre aux Bretons". Il m'a semblé intéressant de consacrer un article spécial à
marc Patay Lejean pour ABP le 18/04/14 13:14

Dans "Histoire maritime de la Bretagne avant 1532", j'avais déjà abordé la question de la "Terre aux Bretons", cf. notes.

Il m'a semblé intéressant de consacrer un article spécial à cette question importante pour la Bretagne, et assez mal connue. On apprendra par exemple que le drapeau breton figurait près de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick actuels, sur une carte datant de 1529 (images), cinq ans avant le voyage de Cartier !.

Lors de son premier voyage vers les "Terre neuves" en 1534, ces terres dont parlait déjà en 1514 une charte des Moines de l'abbaye de Beauport, Jacques Cartier mit 20 jours pour effectuer la traversée, pas davantage qu'Éric Tabarly en 1964, pour rallier Boston depuis Plymouth, sur une distance il est vrai un peu plus longue. Autant dire que Cartier connaissait bien la route de Terre-Neuve qu'il atteint en un temps record. D'ailleurs, "lorsqu'en 1532 Jean Le Veneur, évêque de Saint-Malo et abbé du Mont Saint Michel, propose à François Ier une expédition vers le Nouveau Monde, il fait valoir que Cartier est déjà allé au Brésil et à la Terre Neuve", (voir le site) . Peut-être a t-il accompagné Verrazzano en 1524.

Cartier atterrit au cap Bonavista, près des premières pêcheries européennes de l'île de Baccalieu (ou des morues). En Amérique du Nord, il fut cependant précédé par des peuples asiatiques qui traversèrent le détroit de Béring, plusieurs milliers d'années auparavant. Puis ce furent les Vikings aux alentours de l'an mil, dont on a trouvé des témoignages archéologiques au nord de Terre-neuve, à l'anse aux Meadows. Vinrent enfin les fameux découvreurs Cabot, Corté-réal, Fagundes.

Le voyage de Jean Cabot est sujet à caution ; journal de bord et cartes ont disparu, on ne sait où il atterrit, tout est confus et très spéculatif et sa seule qualité semble d'être au service du roi anglais Henry VII !

Lucien Campeau (1), historien canadien, met en doute ses découvertes et Anthiaume (5) de même ; concernant la mappemonde de son fils Sébastien Cabot, datée de 1544, il écrit "sur la description du Nouveau Monde,… Cabot a employé des matériaux français. Les contrées qu'il affirmait avoir aperçues, ou visitées, comme le Labrador, Terre Neuve et le Canada, il ne les représente certainement pas d'après ses recherches ou découvertes personnelles. Ses contours de Terre Neuve et du Canada dérivent d'une carte dieppoise, fort semblable à celle de Desliens (1541)".

Quoi qu'il en soit, il aurait atterri lui aussi près de Bonavista, latitude de Saint-Malo … quand à Fagundes, en 1520/1521, il nota Pitiguoem, l'ancien nom de l'île des Aves (Funk), soit l'île des Pingouins (têtes blanches) que seuls les Bretons ont pu dénommer ainsi et qu'a dû lui signaler un Breton de son équipage. Le grand pingouin, disparu, portait une tache blanche sur la tête. Selon Anthiaume, le long de la côte de l'Île du Cap Breton, Fagundes rencontra des pêcheurs bretons. Il a donc été devancé par les Bretons aux abords de Terre-Neuve. Cartier lui-même découvrit une toponymie européenne, souvent bretonne, lors de ses voyages, l'île Saint Pierre par exemple, où il vit des bateaux bretons.

On notera que ces découvreurs traversaient l'Atlantique à latitude constante, de 48° (Saint-Malo) à 51° nord, latitude de Bristol !, port de départ de Cabot, bien qu'il soit plus naturel d'abattre vers le sud pour bénéficier de conditions météo plus clémentes et de vents portants ; en effet vers le Groenland et même à l'île des Pingouins (Funk), près de Terre-Neuve où des ours blancs ont été aperçus, on pouvait rencontrer des glaces. Cette latitude est en réalité la route idéale pour atterrir à Terre-Neuve et l'on peut douter que seul le hasard ait présidé à ce choix.

Quant à l'éventuelle confusion entre Bretons armoricains et Britanniques, citons Lucien Campeau : Cette proposition n'est soutenue par aucune source historique valable, alors qu'un faisceau imposant de convergences et de preuves appuie l'interprétation traditionnelle du terme Bretons. Les Anglais eux-mêmes, encore en 1521, confessent n'avoir ni maîtres ni mariniers anglais exercised & labored in the same parties, for to guyd there shipps & other charges than we knowe of.

Enfin, révélation étonnante, d'après Lucien Campeau toujours, le Cap et la Terre des Bretons se trouvaient à l'origine au sud de Terre-Neuve, comprenant "le cap de Raze, la baie des Trépassés, le cap et la baie de Sainte-Marie, la baie de Plaisance, la péninsule de Burin et l'archipel de Saint Pierre et Miquelon", et non pas de l'autre côté du détroit de Cabot où ces dénominations ont été déplacées vers 1521, pour faire place aux territoires concédés à Fagundes, et respecter le traité de Tordesillas, ce qui sous-entend que les Bretons se trouvaient à Terre-Neuve avant ce dernier …

Quelques citations :

XVIe, Au commencement du XVIe siècle, les Terres Neuves ne comprenaient pas seulement l'île de Baccalaos, de Bakeljauw, nom flamand de la morue, mais aussi le Cap des Bretons, l'île des Bretons, l'île de l'Assomption, l'île Saint-Jean, les îles Ramées, Brion, etc.

Presque toutes les terres arrosées par les eaux du golfe Saint-Laurent, dont une bonne partie s'appelait Entrée des Bretons, étaient dites bretonnes, voir carte de 1550 de Pierre Desceliers. La terre ferme elle-même, dans cette partie comprise depuis le fond de la baie Française (Fundy) en descendant vers les Virginies, portait aussi le nom de Terre des Bretons et quelquefois de Terre Française (Terra Francisca). Ainsi, la carte d'Henri II, dite du Dauphin, place la terre française ou bretonne à l'endroit de cette côte que l'on devait bientôt reconnaître sous le nom de Norembègue.

Une copie de cette carte, conservée au British Museum, à Londres, mentionne la "Tierra de los Bretones".

On trouve les mêmes désignations dans Gastaldi (1548 ou 1550), Agnese (1554) et Ruscelli (1561). La carte de Rotz (1542), antérieure de deux années à celle de Cabot, signale le "Cabo Bretones".

Jehan Alfonce, l'illustre pilote de Roberval nous fait connaître dans sa Cosmographie, toutes ces îles et terres bretonnes, que personne avant lui n'a décrites avec autant d'exactitude, "La Nouvelle France de Cartier à Champlain, Dionne".

Paul Gaffarel écrit : "les Bretons se sont également de très bonne heure lancés dans l'Atlantique. Sur presque toutes les cartes qui datent de la première moitié du XVIe siècle, les côtes de l'Amérique du Nord sont indiquées avec des dénominations françaises, et il est un nom qui se retrouve partout, même sur les cartes qui n'ont pas été composées en France, celui de cap des Bretons, "cabo de Bretaos, Terre des Bretons, Tierra de los Bretones".

Ainsi, sur la carte dressée avant 1520, dont l'original est à Munich dans la bibliothèque du roi, et dont une belle copie est déposée à Paris, on lit, dans la contrée qui correspond à la Nouvelle-Écosse : "Terra y foy descubierta per Bertonnes".

Sur la carte que le capitaine Dure a présentée au congrès des Américanistes de Madrid en 1881 figure également le "golfo de Bretones" à l'embouchure du Saint-Laurent, et dans l'intérieur des terres, une villa ou du moins une habitation nommée "Bretan".

Sur la carte dressée en 1527 par le vicomte Maggiolo (1478–1530), est marqué le "cap de Bertoni" ;

sur la mappemonde de Gerolamo de Verrazzano (1529), la "Terra de los Bertones" ;

idem sur le Portulan de Malartic, composé vers 1534 par Baptista Agnese, voir Paul Gaffarel, (1843-1920), Le portulan de Malartic, 1889. Histoire de la découverte de l'Amérique depuis les origines jusqu'à la mort de Christophe Colomb, Paul Gaffarel et (2).

S'il faut en croire un document un peu vague de 1514, les Bretons allaient peut-être aux pêcheries de Terre-Neuve dès le milieu du XVe siècle ; et d'ailleurs, sur l'atlas d'Andréa Bianco (1436), figure une île Stocafixa (de l'allemand stockfish : filet de morue) placée dans l'Atlantique vers l'endroit occupé par Terre-Neuve". Anthiaume

On ignore l'époque certaine où les Normands et les Bretons commencèrent à fréquenter les bancs de Terre-Neuve. Cette date semble très reculée, d'après l'affirmation de Lescarbot que "de toute mémoire et dès plusieurs siècles nos Dieppois, Malouins, Rochelois et autres mariniers du Havre de Grâce, de Honfleur et autres lieux, font les voyages ordinaires en ce païs là pour la pêcherie des morues". Marc Lescarbot, "Histoire de la Nouvelle France."

1504, "Les Bretons, les Basques, les Normands découvrirent le grand banc en 1504. Ils s'attribuent aussi la découverte du Brésil, bien longtemps avant qu'Améric Vespace y vint aborder". Encyclopédie méthodique. Commerce. Nicolas Baudeau

"1504, une tempête jeta des pêcheurs bretons sur les côtes du Canada". Histoire de la marine de tous les peuples depuis la plus haute antiquité ... par Auguste Jean Baptiste Bouvet de Cressé.

1504, quelques cartes (3) soulignent la primauté des découvertes du peuple breton à Terre-Neuve, (britonibus primum détecta), "La mesure d'un continent : atlas historique de l'Amérique du Nord, 1492-1814, par Raymonde Litalien, Jean-François Palomino, Denis Vaugeois."

1504, "Or quelle n'est pas la surprise, pleine d'intérêt, d'y trouver la mention d'une voyage de Cartier en Amérique avant 1525. Voici l'inscription qu'on y lit: "Nouvelle-France, (abondante en bêtes sauvages), que découvrirent les Normands de France, en l'an 1504, pendant qu'ils se livraient à la pêche des morues avec les Bretons vers les îles Baccalaos, où, lorsque peu après vint Giovanni Verrazano, envoyé par le roi de France, il fut tué par les Barbares. Mais, ensuite, Jacques Cartier parcourut toute cette terre", "Cartier au Canada en 1524, Gustave Lanctot, Revue d'histoire de l'Amérique française", (6)

1504, Pierre Crignon, cosmographe, écrit en 1539, dans Le discours d'un grand capitaine de mer français du lieu de Dieppe : "les Bretons et Normands ont découvert la dite terre (Terre-neuve) il y a 35 ans … Pour cette raison cette terre est appelée le cap des Bretons", ce nom de Cap Breton préexistait avant l'arrivée de Cartier.

1504, Dans le livre, Le Parfait Négociant de 1679, il est dit : "en l'année 1504, les Bretons, Basques et Normands découvrent la côte des Molues, que l'on appelle le Grand Banc".

Le nom de Cap Breton se rencontre sur les mappemondes de Miller, Maggiolo, Colomb, Ribeiro, Verrazzano, Viegas, La Riccardiana, Desliens, L'Harleienne, Pierre Desceliers, Freire, Vallard, Homem, Mercator, Ortelius, etc. Le golfe de Saint-Laurent s'appelle "entrée des Bretons" dans la cosmographie de Jean Alfonse. La Terre des Bretons est souvent située en Nouvelle-Écosse actuelle mais à l'origine, elle devait être à Terre-Neuve.

1508, «la Bonne Aventure» de Bréhat, 1510, la «Jacquette» du Dahouet, 1523, la «Catherine» de Binic, à Terre Neuve.

1510, "Ainsi voit-on, en 1510, des marins bretons venir vendre à Rouen le poisson qu'ils avoient esté quérir et pescher es parties de la Terre Neuve, les Bretons avaient peut-être visité les Bancs même avant les entreprises de Cabot", Anthiaume.

1510, Une lettre de rémission nous montre les marins de Dahouet pêchant en 1510 à Terre-Neuve et vendant au retour leurs morues à Rouen. Dès juin 1510 les pêcheurs malouins faisaient sécher les morues au Sillon, comme ils ont fait longtemps après.

1510, Toutefois on peut, sans crainte de se tromper, assurer que les Bretons ont pêché la morue à Terre-Neuve avant les Normands. Ainsi voit-on, en 1510, des marins bretons venir vendre à Rouen «le poisson qu'ils avoient esté quérir et pescher es parties de la Terre Neuve», La Borderie.

1511, sur l'ordre de la reine Jeanne de Castille, Juan de Agramonte emploie deux pilotes bretons «qui connaissent bien ces régions» lors de son expédition à Terre-Neuve, Jacques Cartier, par Yves Jacob.

1514, un portulan portugais, vers 1514, reproduit par Kuntsmann, indique vers le Canada : "terre découverte par les Bretons". The Cambridge History of the British Empire: 1858-1918. The Indian ..., vol. 5, chap 2, publié par H. H. Dodwell.

1514, 14 décembre, entente entre les habitants de Bréhat et les moines de l'abbaye de Beauport où il est question de pêche à Terre-Neuve et autres lieux, depuis «60 ans et au-dedans» (soit en 1454, avant Christophe Colomb, si cela concerne Terre-neuve toutefois !), Jacques Cartier, par Yves Jacob et (voir le site) ". Cette date de 1454, nous ne sommes donc pas sûrs qu'elle concerne Terre-Neuve en propre.

1519, La carte n° IV de l'Atlas de Kunstmann, carte de Pedro Reinel de 1519, porte cette légende : « Terra que soy descuberta por bertones ». Le pilote français Jean Alfonse était familier des lieux (1520. Le golfe de Saint-Laurent s'appelle « entrée des Bretons » dans sa cosmographie).

En 1520 on signalait la présence aux pêcheries «dos Bacallaos» d'un Breton, Nicolas Don, avec trente matelots. L'année suivante, le 3 août, John Rut, un Anglais, rencontrait dans la baie de Saint-Jean un autre navire breton. Rappelons encore à ce propos que les Espagnols, dans leurs premières expéditions vers l'Amérique du Nord, employaient toujours des pilotes bretons. "Voyages des Français au Canada, dans l'Amérique Centrale et au Brésil dans les premières années du XVIe siècle de Paul Gaffarel (et 2)."

1524, Verrazzano atteint «cette terre que découvrirent jadis les Bretons et qui se trouve par 50°»; car "Le 6 mai, la Dauphine est rendue au 50° de latitude nord, à la Terre des Bretons" ; il se rend plus haut encore, semble-t-il, jusqu'au 54°, mais la barrière continentale se dresse impitoyable ; Verrazzano note d'ailleurs que les Portugais ont suivi ce littoral «plus au nord jusqu'au cercle polaire arctique, mais sans en apercevoir l'extrémité».

Anglais et Portugais avaient déjà longuement exploré la «terre des Bretons» et la «Terre neuve », c'est sans doute pour cette raison que Verrazzano, en laissant la côte du Maine, ne prend plus la peine de noter ce qu'il voit. Marcel Trudel, Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 15, n° 4, 1962, p. 477-508. "

1524, Jean de Verrazzano aperçut une partie des Florides, déjà reconnues par Jean Ponce de Léon. Dans son mémoire il en parle comme d'une île déjà découverte par les Bretons. Histoire maritime de France, vol.1, Léon Guérin.

1527, "In late July Mary Guilford set sail for St. John's. They entered St. John's harbour on 3 August where they had reported encountering eleven Norman fishing vessels, one Brittany fishing vessel and two from Portugal", témoignage de John Rut en 1527, voir (voir le site) et en.wikipedia.

1527, sur une mappemonde espagnole de 1527, Cap et Terre des Bretons (4).

1529, La carte de Jérôme de Verrazzano, (image) frère de l'explorateur, exécutée en Italie et datée de 1529, conservée à la Bibliothèque du Vatican, marque, au lieu de Francesca, Nova Gallia et à l'entour, des drapeaux français. "La région voisine, qui comprend le détroit de Cabot dans la Nouvelle Écosse, montre l'écusson et les hermines du duché de Bretagne". A. Anthiaume.

Le drapeau breton se trouve au dessus de la baie de Fundy.

1536, Richard Hore (Hoore), marchand et navigateur amena un groupe d'Anglais de bonne famille visiter Terre-Neuve en 1536 ; son pilote, Alain Moyne était breton. Découverte de l'Amérique par M. Bataillon.

Vers 1538, Jean Maillart, contemporain de Jacques Cartier, poète de la cour de François Ier, écrit un routier rimé où il cite la "Terre aux Bretons". Jean et Sébastien Cabot, leur origine et leurs voyages : étude d'histoire ... par Henry Harrisse.

"La Terre des Bretons" citée dans Tierra Nveva, 1561, de Girolamo Ruscelli.

1562, "La Floride relevait pourtant initialement des territoires espagnols depuis le traité de Tordesillas (1494). Ce monopole ibérique sur le Nouveau Monde avait été une première fois remis en cause par François Ier, d'autant que la « Terre des Bretons » (la Floride) n'était pas occupée par les Espagnols comme l'était Cuba ou le Mexique". Floride, un rêve français (1562-1565), Antoine Rivault.

"En termes de découverte, la France pouvait se prévaloir des voyages des frères Verrazzano et distinguait par la toponymie, à l'instar d'André Thevet, la Floride espagnole de la zone où s'exerçait le droit de primauté de découverte française, tour à tour baptisée Terre des Bretons, Montagne d'Hercule ou Francescane". Les expéditions françaises en Floride (1562-1568), Hélène Lhoumeau.

"La Couronne de France n'avait jamais admis les prétendus droits de l'Espagne sur les côtes de l'Amérique du Nord. C'était une opinion reçue alors dans le royaume que, bien avant les Espagnols, nos navires du Cap Breton et des ports de la Manche, en particulier ceux des pilotes Denys et Aubert, avaient visité ces côtes de la Floride qu'en souvenir des voyages de nos marins on appelait encore en France, Terre des Bretons". Études coloniales.... 1, Origines du Canada, Ch. Camouilly.

Le nom de Terre des Bretons attribué à cette partie de l'Amérique est fort ancien. Nous lisons dans une note adressée par Catherine de Médicis (1519-1589) à Forquevaulx, ambassadeur de France en Espagne "Aussi ne seroit-il raisonnable que sa majesté Catholique voulut tellement empescher, brider et coarcter aux subjets de sa majesté la liberté de la navigation qu'ils ne puissent aller naviguer et s'acommoder ès autres lieux, même en celluy qui a esté découvert passé cent ans par ses subjets, et qui est dés ce temps en tesmoignage de la descouverte faicte par les François appelée la terre et coste aux Bretons".

28 novembre 1565, André Thevet, éd. Gaffarel. Les Singularités de la France antarctique. Nouvelle édition avec notes et commentaires par Paul Gaffarel. 1878.

Ce ne fut pas sans raison que le sieur de Forquevaulx, ambassadeur du roy très chrétien, put rappeler à « Su Majestad cattolica » qu'"il appert de l'ancienne conquête par le nom de ladicte coste, qui s'appelle la terre des Bretons, la Franciscane ou la Neufve-France", Un Français dans la Floride, notes de voyage, Edmond Johanet.

«Qu'au Castillan connue, elle fust des François, et tout ce grand climat en leurs cartes s'appelle et terre des Bretons et la France nouvelle», Diogène, poésie tirée de Recueil de poésies françoises des XVe et XVIe siècles par M. Anatole de Montaiglon.

Notes

• Abp : Histoire Maritime de la Bretagne avant 1532 - 7/10. Et Abp : Histoire maritime de la Bretagne - 8/10. "La Terre aux Bretons" suite.

1. Lucien Campeau :

(voir le site)

Et

(voir le site) sur Cabot

2. Les découvreurs français du XIVe au XVIe siècle : côtes de Guinée, du Brésil et de l'Amérique du Nord, par Paul Gaffarel, 1888

3. Nova Francia, alio nomine dicta Terra nova: anno 1504 à Britonibus primum detecta ... de Petrus Plancius ; Cornelis Claesz.?, Amsterdam : [1592-1594].

- (voir le site) id=100083810

- (voir le site)

4. (voir le site)

5. Cartes marines, constructions navales, voyages de découverte chez les Normands, 1500-1650. Tome 2, par Anthiaume

6. (voir le site)

Voir aussi :
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Informaticien, marié, aime l'écriture (prose poétique, essais, traduction), la langue bretonne, l'histoire, de la Bretagne en particulier, etc
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Vos 3 commentaires
René Le Honzec Le Samedi 19 avril 2014 02:03
Très intéressant, merci
(1) 

Rick Tess Le Mardi 20 mars 2018 03:08
Bravo ! Très bel article riche en références historiques. J'en déduirai donc que les Bretons se sont fait spolier leurs découvertes au détriment du Royaume de France !
(0) 

Daniel Sellier Le Vendredi 25 février 2022 20:53
Merci de cet excellent article sur les navigateurs bretons qui ont précédé Jacques Cartier. Celui-ci a pris le relais de Giovanni Verrazano qui périt lors de son deuxième voyage pour le Roy de France en 1538. N'eut été ce destin funeste, Jacques Cartier n'aurait peut-être pas reçu commission de François 1er pour conquérir des Terres neuves.
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