Ouest-France s’est saisi du sujet des mega-bassines en posant dans son article du 12 avril les arguments des pros et opposants. L’article, bien traité dans son ensemble, avance « qu’une irrigation assurée par les bassines permet d’encourager les conversions vers l’agriculture biologique » . Une affirmation sans fondement qui va à l’encontre de l’esprit même de l’agriculture biologique.
Avec cet argument, l’agriculture intensive cherche ici, une fois de plus, à légitimer des pratiques pseudo-écologiques en arguant qu’elles répondent aux besoins de l’agriculture biologique. Une position qu’AGROBIO 35 (principal syndicat de producteurs bio d’Ille-et-Vilaine) et la filière bio dans son ensemble dénoncent sans équivoque : nous souscrivons à l’ensemble des arguments à l’encontre des bassines, développés dans l’article.
« Ces réserves d’eau, conçues pour une minorité d’agriculteurs et d’agricultrices, constituent une aberration économique et écologique, qu’il convient de combattre ! »
Sonia Frétay, éleveuse à Saint-Georges de Reintambault et présidente d’Agrobio35
Pour maintenir des niveaux d’irrigation suffisants aux cultures de tous et de toutes, l’économie de l’eau doit être la priorité. De par ses pratiques (maintien et préservation de la biodiversité, entretien à dessein de zones humides, moindre labour des sols, maintien de la matière organique des sols, ...), l’agriculture biologique répond à cet enjeu et doit à ce titre être réellement priorisée et soutenue.
C’est notamment ce que soulignait la Cour des Comptes dans son rapport de juin 2022, où l’instance soulignait l’insuffisance des politiques de soutien à l’agriculture biologique en France. Depuis, les pouvoirs publics sont aux abonnés absents vis-à-vis du bio. Loin de suivre les recommandations de la Cour des Comptes, ils incitent au contraire au développement de grands projets qui, telles les méga bassines nous enferment dans un modèle agricole à bout de souffle, totalement inadapté aux enjeux climatiques et environnementaux à venir.
Pourtant ce n’est pas comme si les solutions n’existaient pas... Virginie Roussel, maraîchère bio bretillienne, arrose par exemple ses cultures sans avoir à pomper une seule goutte dans les nappes phréatiques. Par un réseau de gouttières performant et par un système d’irrigation optimisé, elle alimente en eau de pluie un bassin de 500m² qui irrigue, à son tour, l’ensemble de sa production tout au long de l’année.
Elle ouvre les portes de sa ferme le 20 juin prochain, avis aux journalistes intéressés !
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