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Pollution en Pays Bigouden, site de la Torche
Des boulettes de mazout de plusieurs centimètres sont arrivées aujourd'hui dans la baie d'Audierne. Elles polluent les plages de Penhors à la Torche. La baie d'Audierne n'avait pas besoin de ça car le pays bigouden en général, le site de la Torche en particulier, est en train de connaître une catastrophe environnementale et sanitaire mjeure.r
Par Philippe Argouarch pour Martine Le Scoul le 23/08/04 20:30

Des boulettes de mazout de plusieurs centimètres sont arrivées aujourd'hui dans la baie d'Audierne. Elles polluent les plages de Penhors à la Torche.

La baie d'Audierne n'avait pas besoin de ça car le pays bigouden en général, le site de la Torche en particulier, est en train de connaître une catastrophe environnementale et sanitaire mjeure.

Les méthodes de l'agriculture traditionnelle sont hélas connues. Les pesticides sont utilisés à fortes doses : fongicides pour les champignons et maladies, herbicides pour détruire les mauvaises herbes, insecticides pour détruire les insectes et acariens et réducteurs de croissance pour les céréales. (Les insecticides détruisent également les vers de terres, les chenilles et les papillons).

Des épandages de composts urbains non-analysés mais donnés gratuitement, ainsi que des boues de stations d'épurations sont pratiqués. Les incidences sur l'eau sont déjà connues en terre Bretonne. Les excès de nitrates provoquent la propagation des algues vertes sur tout le littoral de la Baie d'Audierne. Les surfeurs de la Torche connaissent ce problème qui va en empirant. Ils subiront bientôt la pollution par les pesticides.

La flore environnante ainsi que la faune est en grand danger dans cette zone.

Mais le pays bigouden subit également une culture terriblement destructrice pour l’environnement : la bulbiculture. En effet, 500 hectares de bulbes sont cultivés intensivement sur le site de la Torche, à proximité du littoral et des habitations. Les épandages sont les mêmes que pour l'agriculture mais plus nombreux...

Ces surfaces cultivées depuis plus de 20 ans assimilent tous ces produits, qui peuvent rester très longtemps dans le sol et s'accumulent au fil des années. Les sols étant totalement pollués, les bulbiculteurs sont obligés d’utiliser de plus en plus des pesticides. En cultures alternatives, des légumes et céréales sont mis en places. Ces légumes sont vendus après récolte. Que donneraient les analyses de ces produits s'ils étaient correctement analysés ? Pensons aux consommateurs !

Il faut savoir qu'un produit pulvérisé en plein champ n'atteint la plante qu’à 50 % au plus, le reste diffusé dans l'atmosphère, pollue tout l’environnement, et ceci sur des kilomètres aux alentours.

De plus, le sol bigouden très sablonneux ne filtre rien. Tous les résidus hautement toxiques se retrouvent à la mer, dans la nappe phréatique, ou dans nos ruisseaux. Les puits des habitations de la Torche sont pollués. Certains habitants n'ont pas l'eau courante. Comment font-ils ?

.Le climat breton aggrave également le problème : vent, humidité, brouillard. La propagation de ces produits toxiques en est facilitée.

Depuis les années 50 et 60. le rôle de l'agriculteur était de nourrir la population. Depuis nous connaissons de très grandes dérives, l'hyper productivisme règne en maître. Pourtant il n'a plus de raisons d'être. Nous avons des excédents qui nous coûtent très cher en production et en stockage. Nous donnons beaucoup de subventions à une agriculture qui pollue et qui cause d'énormes dégâts à notre environnement. Qui payera la remise en état de tous ces terrains ? Comme d'habitude le contribuable français et européen ! Les porcheries et les poulaillers génèrent une pollution que nous ne maîtrisons plus. Pourquoi autoriser des extensions de ces structures alors que le marché est saturé et les prix en fortes baisse ?

Impacts sur la santé.

Les pesticides utilisés par l’agriculture en général génèrent des pathologies de toutes sortes. Les populations les plus exposées sont les agriculteurs, les horticulteurs et surtout les enfants vivant dans ou près de ces structures de ces surfaces exploitées. Il devient très dangereux de vivre à la campagne. Les pesticides agissent par contact, ingestion, inhalation et provoquent des lésions cutanées, des effets neurologiques, des troubles hépatiques. Les personnes régulièrement exposées risquent fort de développer des cancers.

Tous ces produits sont des C.M.R. : cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques.

Le professeur BELPOMME , cancérologue, chargé du plan cancer (auteur de : Ces maladies crées par l’homme) nous met en garde devant ce problème de SANTE PUBLIQUE MAJEUR. Il démontre que 70% des cancers ont des origines environnementales.

Le Professeur SULAN de Montpellier constate une explosion des cancers des testicules. Il observe également la raréfaction des spermatozoïdes, ce qui engendre des stérilités masculines. Il observe également un nombre important de malformations génitales chez le nouveau-né.De plus, de nombreuses malformations sont observées sur le fétus, le placenta étant une vraie éponge. . Tous ces problèmes apparaissent surtout chez les agriculteurs et chez les personnes habitant la campagne..

De nombreux chercheurs constatent par leurs recherches une féminisation des espèces.

Ce qui est très dangereux, c’est l’effet « cocktail » , c’est-à-dire le mélange désordonné de toutes ces molécules. Nous n’en connaissons pas l’incidence exacte, mais cela pourrait s’avérer être de vraies bombes.

Solutions ?

Il faudra vérifier la composition des composts urbains qui ne sont pas suffisamment compostés faute de temps et de place, en faire une analyse poussée pour éviter l’épandage de produits qui s’avèrent toxiques. Je pense qu’à long terme, il faudra privilégier l’épandage de compost végétal analysé, plus adapté à la nature du sol. Mais cela aura un coût que ne veulent pas assumer les agriculteurs. Pourquoi ne pas le leur donner. Nous ferions des économies à long terme.

Il faut donc arriver à produire moins, des produits de meilleure qualité et ne plus utiliser de pesticides. Le problème est que les contrôles qui seront nécessaires sont très difficiles à mettre en place. Nos agriculteurs ont pris de mauvaises habitudes. Les pesticides ont remplacé la main de l’homme dans les champs. Mais le machinisme agricole s’est fort bien adapté pour une culture sans traitements. Nous devrons arriver peu à peu aller vers une culture propre, avec des rotations de cultures, jachères pour le repos des terres et des pratiques qui protègent nos terres.

Il est démontré que les rendements des agriculteurs biologiques atteignent de très bons niveaux pour des produits de qualités qui leur sont payés plus cher. Les agriculteurs traditionnels voient leurs résultats diminuer de par l’appauvrissement de leurs terres . La dépollution demandera beaucoup de temps et d’argent. Donc réfléchissons et agissons.

Il est vrai que les lobbies agricoles sont nombreux et puissants. Les enjeux économiques sont énormes. Nos hommes politiques ne veulent pas voir la gravité du problème. La remise en cause sera très longue et très difficile. Mais nous n’aurons pas le choix.

C’est à nous citoyens de ce pays à nous poser les questions, parce que l’homme est en bout de chaîne. Il subit toutes les conséquences de ces agissements, tant dans son environnement que dans son alimentation. La santé et la vie sont tout de même plus importantes que tous ces profits qui tôt ou tard auront un effet boomerang. Ne nous laissons pas empoisonner, parce que d’autres solutions existent. Il suffit de travailler sur d’autres procédés, ce qui est tout à fait faisable. Il est très dommage que nos décisions environnementales sont conçues pour le court terme. Il serait temps d’anticiper. Notre survie en dépend.

Citation du Professeur BELPOMME dans son livre : "CE SIECLE SERA ECOLOGIQUE OU NOUS NE SERONS PLUS".

Martine Le Scoul

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