En ces temps de célébration des 850 ans de la construction de Notre-Dame de Paris, on peut rappeler que le duc de Bretagne Geoffroy II Plantagenêt, ami et allié du roi de France Philippe Auguste y fut enterré en 1186.
Le duc était alors en rébellion ouverte contre son père Henri II Plantagenêt, qui lui refusait l'Anjou dont il revendiquait l'héritage. Cet Henri II était roi d'Angleterre, mais aussi duc de Normandie et d'Aquitaine (du chef de sa femme la célèbre Aliénor d'Aquitaine), comte d'Anjou, du Maine et du Poitou! Bref, en plus de l'Angleterre Henri II Plantagenêt possédait plus de la moitié du royaume de France ce qui en faisait un adversaire redoutable pour Philippe Auguste. Celui-ci fut donc tout content d'accueillir à sa cour le duc de Bretagne, disposé à combattre son propre père à ses côtés.
Mais, au cours de son séjour à Paris, Geoffroy II meurt d'un accident de tournoi alors qu'il est en train de mettre au point un plan d'attaque. Il fut enterré dans le chœur de la cathédrale, en cours de construction. Pendant les obsèques, Philippe Auguste, fou de douleur, doit être empêché de se jeter dans la fosse où a été placé le cercueil! Geoffroy meurt sans savoir que son épouse, la duchesse Constance est enceinte d'un fils, le futur Arthur de Bretagne, qui naîtra l'année suivante. (voir Arthur de Bretagne (1187-1203), l'espoir breton assassiné, Yoran Embanner, 2012, pages 90 à 94).
Son tombeau disparut lors du nouvel aménagement du chœur de la cathédrale en 1699. Le 6 juin 1699, les ossements exhumés de tous les tombeaux détruits furent regroupés dans un tombeau de pierre de taille d'environ 1.65 m de long pour 0.66 m de large, qu'on plaça sous terre dans le sanctuaire, près du grand autel. C'est à cet endroit que repose désormais Geoffroy de Bretagne.