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Des troupes écossaises lors de la reconstitution de la bataille de Waterloo en 2015.
Des troupes écossaises lors de la reconstitution de la bataille de Waterloo en 2015.
- Chronique -
Napoléon Bonaparte, ce mauvais génie français.....
Nous voilà donc deux cents ans après la bataille de Waterloo qui vit la fin de l'aventure napoléonienne, aventure qui aura coûté en 20 ans entre 2,5 et 3,5 millions
Jacques-Yves Le Touze Par JYLT le 20/06/15 14:51

Nous voilà donc deux cents ans après la bataille de Waterloo qui vit la fin de l'aventure napoléonienne, aventure qui aura coûté en 20 ans entre 2,5 et 3,5 millions de morts à travers l'Europe ( soit proportionnellement l'équivalent de nos jours entre 12 et 16 millions de morts...) .

Je ne vais pas revenir sur le déroulement de cette journée décisive pour l'Europe mais plutôt partager quelques réflexions sur ce phénomène "Napoléon" qui n'en finit pas de faire parler de lui et qui aura marqué de façon profonde la mentalité française.

"Dictateur ? oui mais ...."

L'autre samedi, nous nous promenions à Concarneau dans le village partenaires de la course du Figaro et sur le stand justement du Figaro, le vendeur haranguait le chaland pour vendre Le Figaro-magazine de la semaine consacré d'un côté à Concarneau et à la Cornouaille et de l'autre à Napoléon. Ayant décliné son offre du fait de la présence du "petit Caporal", le vendeur de dire "Oui, c'est vrai, c'était un dictateur mais il a fait le Code Napoléon" .....

Jeudi dernier, dans une interview donnée à BFMtv, Jean-Yves Le Drian se trouve bien ennuyé pour parler de Napoléon tout en soulignant ce qu'il a apporté à la législation et à l'état. Voir ici son interview. .

Autre exemple de cette attitude mi-gênée, mi-admirative, Laurent Joffrin, directeur de Libération, ce jeudi matin sur Radio Classique, qui dénonce en Napoléon le dictateur pour dire quelques minutes plus tard que ce Napoléon était quand même dans le camp des "progressistes" ..... Fermez le ban !

Ce ne sont que 3 exemples de réactions qu'ont la plupart des Français quand on leur parle de Napoléon. Une ambiguïté teintée d'admiration et de gêne tout à la fois .

Louis XIV, Napoléon, Jules Ferry, même combat !

C'est que le Corse est entré dans la mythologie nationale française aux côtés d'un Louis XIV ou d'un Jules Ferry, personnages qui incarnent "l'Etat" , "L'Etat" en France , c'est quasiment "l'Etre suprême" de Robespierre, tout au service de l'Etat, chacun au service de l'Etat, de sa gloire, de sa puissance. Que Louis XIV ait été un véritable despote qui a porté la guerre au nord, au sud, à l'ouest et à l'est de son royaume tout en le ruinant, pas grave..... Que Napoléon ait mis l'Europe à feu et à sang, pas important..... Que Jules Ferry ait été un thuriféraire de la colonisation, ce n'est qu'un détail ..... Seule compte la grandeur de la France.

Nous payons encore et toujours cet état d'esprit de nos jours au prix d'une démocratie en grande partie théorique bien loin des démocraties réelles que l'on trouve dans d'autres pays européens. Les exemples ne manquent pas dans les quelques années passées où l'on constate que le citoyen ne compte pas vraiment, que les corps intermédiaires restent faibles, que les contre-pouvoirs sont quasi-inexistants. En résumé, l'Etat créé et conforté par des hommes comme Louis XIV, Napoléon ou Jules Ferry perdure avec ses centres de décision hyper-centralisés où la mentalité "au service de l'Etat" prédomine toujours alors que ce devrait être "l'Etat au service des citoyens"....

Et la Bretagne dans tout ça ?

Eh bien, il est bon de rappeler que les Bretons, en tout cas une partie d'entre eux, face à ces absolutismes qu'ils soient royaux, impériaux ou républicains, se sont montrés souvent de "mauvais citoyens" renâclant face aux décisions de ces pouvoirs entrant en conflit avec les réalités économiques, sociales, culturelles ou linguistiques vécues en Bretagne. On pourrait résumer par une formule du genre "des Bonnets rouges de 1675 aux Bonnets rouges de 2013", une sorte de rébellion rampante qui aura valu à ces Bretons d'être régulièrement réprimés ou voués aux gémonies par la pensée dominante (bande d'arriérés, de chouans, de ploucs, de nazis, de suppôts du grand capital et de l'Europe, au choix suivant les différentes périodes considérées...) .

Pour en revenir à Napoléon

Dictateur, il fut, dictateur il reste malgré ci ou malgré ça . Comme pour d'autres personnages dictatoriaux, "on" lui trouve des choses positives , le "Code Napoléon" par exemple, comme pour Mussolini l'assèchement des marais du Pô, Hitler les autoroutes, etc etc... Du point de vue français "officiel", c'est la mise sur pied d'un état fort qui reste le point positif de ce dictateur militaire et en cela, il est le digne continuateur d'un Louis XIV ou d'un Richelieu. Arrivé au pouvoir sous la menace des armes, Napoléon a fait de la France une sorte de caserne doté d'un système de gestion très organisé et au service d'un petit nombre de gens concentré à Paris. L'Etat français actuel en a hérité son système administratif et une vision peu démocratique des choses. Heureusement, la Bretagne continue à rejeter consciemment ou inconsciemment ce carcan jacobin bonapartiste mortifère, et la construction européenne et la globalisation affaiblissent ce "modèle". Il est grand temps que nous nous débarrassions enfin de cet héritage malsain qui s'est imposé au fil des siècles. Et que l'on ne croit pas que les choses aient véritablement changé: il suffit de voir le sort réservé à nos langues, la partition de notre territoire.....

Pour conclure

Pour conclure ce billet d'humeur, 4 points :

- le 24 décembre 1800, Cadoudal a failli mettre un terme à la carrière du dictateur Bonaparte lors de l'attentat de la rue Sainte-Nicaise, ce qui aurait sans doute évité la série de désastres humains qui suivit durant 15 ans. .

- le 10 juin 1815, soit 8 jours avant Waterloo, près de 10 000 hommes dont les collégiens de Vannes, battent les Impériaux à Muzillac.

- le 18 juin 1815, les Impériaux de Napoléon sont battus à Waterloo par les Anglo-Brittaniques et les Prussiens. Les Britanniques sont sous le commandement du Duc de Wellington dont le nom est Arthur Wellesley. Né à Dublin (où se trouve actuellement le Merrion Hotel pour ceux qui connaissent la capitale irlandaise), il est issu d'une famille de la gentry anglo-irlandaise implantée à Trim dans le comté de Meath, au nord de Dublin. Ses troupes à Waterloo sont composées de près d'un tiers d'Irlandais, le reste regroupant Écossais, Gallois et Anglais. Bien que profondément conservateur, Wellesley s'opposa à la dissolution du Parlement d'Irlande en 1801 et aux lois discriminant les catholiques. Ami de Daniel O'Connell, le "Libérateur", il fait voter en 1829 la Loi d'Émancipation qui redonne une grande partie de leurs droits aux catholiques irlandais et britanniques.

- les 6 et 7 juin derniers, Pontivy a fêté Napoléon .... Quand le ridicule et l'inculture se conjuguent, ça donne ce genre d'événements.... Juste pour mémoire, Napoléon a transformé Pontivy en place-forte militaire pour mâter ces rebelles de Bretons et 200 ans plus tard, on fête le dictateur sans rien mettre en perspective historique.... Pitoyable.....

Voir aussi :
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Démocrate, Lorientais, Breton, Européen, curieux du monde, de ses cultures, engagé pour la démocratie , la construction d'une Europe fédérale, l'émancipation de la Bretagne pour lui redonner toute sa place au sein des nations européennes..... Voilà, n'hésitez pas à commenter, à critiquer, à applaudir, à suggérer ! Voir aussi mon blog (voir le site)
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Vos 23 commentaires :
MANSKER Le Samedi 20 juin 2015 18:19
Belle approche JYLT de la vérité historique sur ces tyrans. Entre un roi soleil qui brillait par son incompétence (il le reconnu lui-même sur son lit de mort), et un rénovateur de l'esclavage, qui fit arbitrairement incorporer des Bretons dans une armée étrangère (ten ar billet), c'est l'histoire qui se répète. Quand à son Code Napoléon, il ne fit que reprendre allègrement des textes modernes qui patiemment attendaient dans les tiroirs poussiéreux, une modernité retrouvée, (ex : Pothier, Orléans).
Quand à son aura, elle serait aussi éphémère qu'une bulle de savon. En Angleterre il est comparé à un autre petit caporal, en Espagne, les retables gardent encore les traces des balles destructrices, ainsi que des incendies qui détruisirent de nombreux édifices et documents anciens. Il faut croire que les petits caporaux lobotomisés ont le vent en poupe. Il suffit d'ailleurs de regarder les uns-faux pour s'en rendre perpétuellement compte.
Ce jour, pas d'officiels français à Waterloo pour représenter la France lors des cérémonies. Oubli ? Mépris ? Honte ? De qui, de quoi ? Mauvais perdants ? Esprits revanchards ? On ne le saura sans doute jamais. C'est remuer le couteau dans la plaie que de se rabaisser à une telle vérité. Verrait-on un jour les Allemands refuser de venir à Verdun, ou à Ouistreham ? C'est bas du niveau, genre caniveau.
Quand à Pont-Tivy, il faut croire qu'il existe une race de sado-mazo en Bretagne, adepte des méthodes dures, digne des plus grands hôtels dont nos grands en raffolent, (suivez mon regard). Mais on ne peut pas leur en vouloir, ils ne savent pas, ou plutôt ils ne veulent pas savoir. C'est pourtant de l'histoire de leurs arrières grand-pères dont il s'agit ! « Mais c'est si vieux mon pov' mosieur, bon j'suis pressé, c'est l'heure de poubelle la vie ... ». Du pain et des jeux, plus mortifère tu meurs !
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SPERED DIEUB Le Samedi 20 juin 2015 19:03
Un petit oubli ,ce Napoléon que Hervé LE Borgne considère à 99% Breton ,a fait ses classes dans le nationalisme corse ,comme quoi en politique parfois on sait ou on commence ,mais pas ou on finit ,du moins en ce qui concerne les opportunistes !!!..Staline ancien séminariste était à l'origine un nationaliste géorgien
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MANSKER Le Samedi 20 juin 2015 19:48
Oui Spered, il serait Mab bro Léon (de Saint Pol), qui a donné Nap po Léon, il existe un bouquin la dessus je crois. Car son père était en campagne 8-9 mois avant sa naissance. Hervé le Borgne n'est pas loin du compte, mais à bien réfléchir il n'est pas breton dans ses actes, malgré qu'il ait pu naître chez nous. Encore un qui a pris la grosse tête. C'est dingue ce miroir aux alouettes, c'est contagieux il paraît.
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konan Lasceau Le Samedi 20 juin 2015 22:19
le dictateur y a réchappé de peu
le 24 décembre 1800 en fin d'après-midi, Carbon a chargé la charrette infernale et son tonneau.
a 19h Napoléon va en carrosse à l'Opéra vers la rue St Honoré avec ses gardes et c'est endormi.
la faute à Limoëlan qui était chargé d'envoyer le signal à St Régeant au passage du Carrosse de Napo et qui a paniqué. 2 minutes précieuses perdues et
La « machine infernale » , un tonneau rempli d'explosif sur une charrette explose, pulvérisant la jeune marianne Peusol 13 ans et la jument qu'elle avait été chargé de garder, pour 12 sous, par Saint-Régeant qui avait allumè la mèche et c'était enfuit.
Au total, l'attentat fait 22 morts et une centaine de blessés, 46 maisons de la rue Saint-Nicaise sont détruites ou rendues inhabitables.
130 citoyens sont déportés vers les Seychelles, la Guyanne et les îles de Ré et d'Oléron.
Fouché explique à Napoléon que ce sont les Chouans qui ont provoqués l'attentat mais celui-ci s'en prend à ses anciens alliés Jacobins, il en profite pour s'en débarrasser car il pense qu'ils ont tenté de l'assassiner et les fait torturer.
Napoléon retire le ministère de la Police à Fouché, qui a osé le contredire. il fait une purge autour de lui.il voit bientôt des comploteurs partout, et en particulier en Corse.
Une nouvelle conjuration royaliste est découverte à Paris en 1804, menée par Georges Cadoudal lui-même. Arrêté le 9 mars 1804, il reconnait avoir été à l'origine de l'attentat contre Bonaparte mais affirme qu'il en désapprouva la méthode. Jugé, il est condamné à mort et guillotiné le 25 juin 1804 avec onze de ses hommes.
« J'avais envoyé, à Paris, quelques-uns de mes officiers pour se défaire de Bonaparte, parce que je croyais la mesure nécessaire ; mais je ne leur avais prescrit aucun moyen d'exécution. Ils ont choisi celui de l'explosion, elle était très blâmable puisqu'elle sacrifiait inutilement des innocents. Mais cette fois, mon projet était d'attaquer le Premier Consul à force ouverte et avec des armes égales à celles des gardes de son escorte. »
BRETONS toujours, JAMAIS Français !
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Damien Kern Le Samedi 20 juin 2015 22:50
Il y a même un breton qui a essayé de saboter la fête :-)
Finalement, il s'est fait virer.
Waterloo 2015: le commentateur francophone viré
http://www.lalibre.be/actu/belgique/waterloo-2015-le-commentateur-francophone-vire-558526e93570f340d73e9af3
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Jeannotin Le Samedi 20 juin 2015 23:31
"Oui Spered, il serait Mab bro Léon (de Saint Pol), qui a donné Nap po Léon, il existe un bouquin la dessus je crois."
Il y a aussi un livre qui explique que Napoléon n'a jamais existé et qu'il n'est qu'une représentation allégorique du soleil. Son nom serait une corruption d'Apollon :
http://www.phdn.org/negation/fous/napoleon.html
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Momo Le Dimanche 21 juin 2015 08:08
Tout le monde se fout du Corse. Singulièrement en Bretagne.
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P. Argouarch Le Dimanche 21 juin 2015 09:55
Ce qui est le plus scandaleux c'est les affirmations répétées en ce moment, que Napoléon aurait apporté le liberté au reste de l'Europe alors que la liberté de la presse fut supprimée partout dans l'empire. Un seul journal papier était autorisé par département et il était sous le contrôle de la préfecture ! Tous les journaux politiques ont été interdits sauf un et à Paris il ne restait en 1811 que 4 journaux : Le Moniteur Universel, le seul journal politique, le Journal de Paris, le Journal de l'Empire, et La Gazette de France , tous soumis avant publication à la censure de Fouché. A la même époque aux Etats-Unis, la liberté de la presse était totale, garantie par le premier amendement à la constitution de 1786 passé en 1791 avec d'autres droits fondamentaux. J'ajoute, ce qui n'est pas dit dans l'article, que Napoléon a rétabli la torture (pour les prisonniers politiques) et l'esclavage qui avaient été abolis par la révolution.
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Jacques-Yves Le Touze Le Dimanche 21 juin 2015 11:42
@SperedDieub: sauf erreur de ma part, les Bonaparte se sont finalement opposés à Paoli ce qui a provoqué le départ de Napoléon pour la France. Pour mémoire, Paoli, l'un des fondateurs de la démocratie moderne selon les penseurs des Lumières, a finalement choisi le camp anglais face aux errements de la révolution française et au non-respect des libertés corses; il est enterré à l'abbaye de Westminster.
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Jacques-Yves Le Touze Le Dimanche 21 juin 2015 11:43
@Philippe Argouar'chIl y aurait en effet beaucoup à dire sur le régime napoléonien mais ce texte n'est qu'un billet d'humeur qui ne pouvait tout couvrir.
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MANSKER Le Dimanche 21 juin 2015 13:30
Mais quelle est donc cette mentalité française qui se prévaut de ces ignobles dictateurs sanguinaires ? C'est pourtant ce qui se passe dans un bon nombre de pays... Comprenne qui voudra. Bon, on conçoit que le peuple veuille des chefs capables, mais les limites sont trop rapidement franchies à mon goût. Bon nombre d'historiens (des vrais de vrai) se posent aujourd'hui la question : Mais pourquoi le roi de France n'a t-il pas copié le systeme anglais (monarchie parlementaire), qui avait court depuis déjà des lustres. On ne peut que constater que déroger aux droits du peuple souverain mène le plus souvent à des situations sans retour. Bref Mab of Léon n'avait pas lieu d'exister si les égos étaient plus souples et à l'écoute du peuple. Les temps n'ont guerre changés avouons-le...
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SPERED DIEUB Le Dimanche 21 juin 2015 15:30
Sauf erreur de ma part, les Bonaparte se sont finalement opposés à Paoli ce qui a provoqué le départ de Napoléon pour la France.
Oui tout à fait ,cependant au départ il était bel bien un nationaliste corse de conviction ,c'est justement la rivalité contre Paoli qui a été un élément essentiel de son retournement
http://www.napoleon.org/fr/salle_lecture/articles/files/NapoCorse_SN457_Krajewska.asp
http://www.matierevolution.org/spip.php?article4151
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iliou marc Le Dimanche 21 juin 2015 21:13
Les français passent leur temps à adorer des dictateurs style Louis 14 , Napoléon , Robespierre etc c'est ce qui est grave dans ce pays ou on intoxique le peuple qu'il soit français ou colonisé de l'intérieur ou de l'extérieur ! cela prouve que ce régime de la 5 ème république n'est toujours pas sorti de son syndrome colonialiste et jacobin d'un autre siècle ! quand est ce que ce pays va tendrez à être une démocratie ?
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MANSKER Le Dimanche 21 juin 2015 23:41
JYLT, il faut être extrêmement prudent avec la notion de centralisation. Je m'explique. La plupart des Bretons et des Français fustigent ce centralisme. On est bien d'accord que c'est un handicap si on se compare avec les Ländern allemands. Mais cela vient aussi de l'indécision des troupes. Si chacun y va de son petit couplet, on peut attendre longtemps qu'une décision soit prise.
Dans le marasme d'après la révolution, on peut considérer que cela était fort utile voire nécessaire. Malgré que les Bretons étaient quand même attaché à leur tyranique roi de France, qu'ils considéraient comme leur duc, du fait du mariage de Anne de Bretagne avec le roi de France des années auparavant. D'où l'occupation de la Bretagne comme à Pontivy.
Par la suite, la politique évoluant, chacun retrouverait ses prérogatives. Mais les différentes guerres, la colonisation et ses effets que l'on digère encore difficilement, ont annulé tous ces élans démocratiques.
Si la Bretagne a été souvent fragilisée, c'est aussi un manque de coordination qui est à mettre dans la balance. Et cela ne date pas d'hier, la guerre fraticide de succession (1341-1364), puis l'épisode de Saint-Aubin du Cormier sont révélateurs de ces dissensions anciennes. Bien sûr nous ne sommes plus en ces siècles troublés, mais apparemment le mal persiste. En clair, le peuple nécessite un chef, ainsi soit-il, bon ou mauvais. Il suffit de regarder les votes permanents droite-gauche, malgré l'appréhension des électeurs.
Pour preuve, il suffit de voir que même les dictateurs ont toujours leurs gruppies : Franco en Espagne, Mussolini en Italie, Adolf en Allemagne, Napoléon en France, Kim jong en Corée du Nord, Mao Ze Dong en Chine, Staline en Russie, etc...
Alors que fait-on ? Les bons chefs existent, il faut les déceler et les suivre. Le plus souvent ils cassent les dogmes établis et mènent leur peuple dans des voies diverses, salutaires ou catastrophiques.
Le modernisme politique étant plus que jamais et toujours d'actualité, sommes nous prêts aujourd'hui à suivre, enfin, une voie salutaire, avec un chef hors normes ? Viendra t-il ce libérateur rénovateur ? Si nous voulons du changement, sommes-nous prêts à des sacrifices ? A penser autrement, et jusqu'à quel point...
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SPERED DIEUB Le Lundi 22 juin 2015 09:22
Oui il faut être prudent avec la notion de centralisation ,à son apogée l'état breton était également centralisé. Pierre Landais visionnaire, malgré qu'il avait un coté tyran , en était le symbole Logiquement s'il avait existé en 1789 il aurait été membre du club ,breton et évidemment la suite de l'histoire aurait été différente ,pour la Bretagne, mais peut être aussi pour la France
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Herve Le Borgne Le Lundi 22 juin 2015 10:44
Etant mis en cause dans deux commentaires, je précise que je n'ai jamais dit que Napoléon était Breton, au contraire, seulement qu'il était plus que vraisemblablement né à Ste Sève ou à Morlaix. Mais comme le dit le proverbe anglais "ce n'est pas parce que la chatte a fait ses petits dans la cuisinière que ça va faire des gâteaux". J'ai découvert récemment que la splendide maison que Marbeuf possédait sur les Champs Elysées a été rachetée par Wellington, le vainqueur de Waterloo. Hasard ?
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MANSKER Le Lundi 22 juin 2015 15:10
Ah ! j'oubliais la dictature financière, vu que nous avons un spécialiste sur le coude. Je serais curieux de savoir ce qu'il en pense... On s'écarte du sujet, mais c'est aussi notre quotidien. A diffuser sans modération et aux partis bretons histoire d'avoir un bon programme de rénovation. Pour sûr ils auront toute la Bretagne avec eux ! chiche !
https://youtu.be/9rGNF-C6Xek
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Yann le Bleiz Le Lundi 22 juin 2015 18:24
@ JYLT
Un Général Prussien aurait dit que Waterloo fut gagné principalement du fait que face à un équilibre des forces entre les Français et les Alliés, il manquait à Napoléon une de ses armées qui avait du rester en Bretagne pour combattre les Bretons.
Ce fait m'avait été rapporté par un ami français. Du fait, je n'ai pas la référence de ce Général, mais cela ne semble pas faux du fait des combats importants en Bretagne dont vous faites références et qui se soldèrent par une victoire annonciatrice de la suivante 1 semaine plus tard!
Quoi qu'il en soit, il est un fait que les Français se souviendrons des Chouans comme une menace à prendre au sérieux, bien mieux que les Bretons eux-mêmes malheureusement.
Bretons qui devenu ennemi de l'intérieur n'auront de cesse de se justifier comme "bon Français", rejoint en cela plus tard par les Alsaciens!
Il me semble que ces événements sont à l'origine d'une psychose française autour du Chouan qui sera à l'origine du camps de concentration de Conlis (Gambetta ne cachant pas cette présentation), une psychose qui continuera jusqu'à la 2GM : Un vieux parisien m'ayant affirmé de manière bien trop naturelle et spontanée, qu'en 1939 la peur à Paris était de voir les Bretons s'allier aux Allemands! (Il n'y avait dans ses paroles aucun racisme anti-breton seulement le souvenir d'une peur d'enfance. Mais cette peur, il ne l'avait sans doute pas inventé de lui-même!).
Les événements du 10 juin 1815 seraient à développer pour permettre leur retour dans le souvenir des Bretons et leurs conséquences géostratégiques à étudier sous l'angle Britto-Européen!
Les Bretons sont peut-être les grands absents de la reconstitution de la bataille de Waterloo, car ayant combattu pour cette victoire à plus de 800km de là!
Qu'en pensez-vous?
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Corentin Cariou Le Mardi 23 juin 2015 15:26
Excellents commentaires et analyses que je partage entierement
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Jacques-Yves Le Touze Le Mardi 23 juin 2015 15:42
@Yann Le Bleiz . Pour Conlie, il est évident que la psychose du Chouan a poussé Gambetta à laisser pourrir les soldats bretons sans armes. Concernant les événements de 1815 en Bretagne, c'est comme pour l'histoire de Bretagne en général, un grand silence et quasi aucun enseignement. Et c'est encore pire pour la période 1789-1815, comme me le disait Jean-Jacques Monnier, la Chouannerie, l'élimination des girondins bretons, etc... c'est un domaine quasi-tabou, le mot d'ordre étant "ne pas en parler" ....
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Yann le Bleiz Le Mardi 23 juin 2015 17:51
@ JYLT
"ne pas en parler"...
On n'est pas obliger de suivre ce mot d'ordre!
Tout le monde est d'accord pour dire que priver un peuple de son histoire est inacceptable, mais les Bretons eux-mêmes se posent la question si ce principe à du sens quand il s'agit de Bretons!
C'est dire si nous sommes perturbés psychologiquement!
JJ Monnier fait un bon travail, mais cela reste discret, à l'image du personnage!
Mais c'est un début intéressant : CD audio, conférences!
JJ-Monier est un ancien professeur, mais est-ce suffisant faire en sorte que les autres professeurs d'histoire fasse leur "Coming-Out" et se mettent à parler à leurs élèves de l'histoire de Bretagne en assumant la légitimité de leur désobéissance au mot d'ordre?!
Car derrière l'histoire de Bretagne, ce que tout le monde sait parfaitement (Bretons comme Français), c'est que le jour où les professeurs et les Bretons feront leur "Coming-out", l'Europe comptera un pays de plus!
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jo charruau Le Jeudi 25 juin 2015 12:29
@ Yann le Bleiz
En réponse à votre interrogation c'est le général commandant en Chef Lamarque qui dirigeait son armée pour les bonarpatistes contre les royalistes le 19 et 20 juin 1815, au lendemain de la défaite de Waterloo, encore ignorée dans le pays.
L'insurrection en Vendée Militaire a commencé le 7 juin 1815 à la limite 44 et 85.
La bataille sanglante et importante, quant aux conséquences, se déroula entre Vieillevigne et Rocheservière. Elle mit aux prises les trois corps royalistes de Suzannet, saint-Hubert et d'Autichamp avec les troupes réunies ( 6000 hommes d'infanterie et 700 cavaliers ) des généraux Lamarque, Travot, Brayer et Eslève. Les royalistes ont été défaits, Napoléon également à Waterloo.
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An Floc'h Le Vendredi 26 juin 2015 10:25
@MANSKER
"Dans le marasme d'après la révolution, on peut considérer que cela était fort utile voire nécessaire."
On ne va pas refaire l'Histoire mais on peut aussi penser que le marasme est un petit peu de la faute des plus forts partisans d'un Etat fort et centralisé.
Si on avait écouté un peu plus un Condorcet, on l'aurait peut-être évité ce marasme.
"Pour preuve, il suffit de voir que même les dictateurs ont toujours leurs gruppies : Franco en Espagne, Mussolini en Italie, Adolf en Allemagne, Napoléon en France, Kim jong en Corée du Nord, Mao Ze Dong en Chine, Staline en Russie, etc..."
On n'a pas la même définition de preuves.
Au mieux, cela démontre qu'il reste toujours quelque chose du travail de propagande.
Les groupies d'Adolf en Allemagne ne sont pas plus nombreuses qu'en France ou ailleurs dans le monde blanc (voir le monde en général, on en trouve en Israël, et pas seulement des Arabes).
En Corée du Nord, ce n'est pas pour des raisons d'éventuelles réussites, c'est qu'il n'y a personne d'autres à admirer.
Mao, c'est évident parce la Chine a récupéré la place qui était la sienne et que la dictature communiste s'en ai toujours servi depuis sa disparition comme celui qui vendait un rêve égalitaire (et si les classes populaires chinoises ne sont pas complètement naïves face aux inégalités, leurs relatives améliorations de conditions de vie leur font encore croire que c'est possible, au moins pour leurs enfants).
Alors que la Chine moderne, c'est Sun Yat-sen et Den Xiao Ping (durant la Révolution et au pouvoir) et que Mao a la plupart du temps été assez catastrophique. Son avantage est aussi que la Chine était encore semi-féodale et anarchique. On est à des lis de l'Occident pour pouvoir comparer.
Staline est réhabilité (parce qu'il a bien été critiqué et mis au placard) pour son aura militaire.
Le point commun de la Russie et de la Chine est que ce sont deux Etats modernes jeunes. Leurs figures dictatoriales sont arrivées à mi-chemin d'un processus et ils en ont profité. Vu les résultats, la figure de Mao me semble plus incontestée que celle de Staline (mais je ne connais pas assez ces deux pays).
Mussolini, c'est un peu la même chose. L'Italie est jeune et il est le premier à l'avoir concrètement centralisé. Il a pour lui aussi la chance: l'apparition d'Hitler a fortement relativisé sa brutalité. Son incompétence militaire en a bénéficié, on en parle pas (la colonisation éthiopienne par l'Italie est sûrement le seul exemple d'échec lamentable d'une puissance européenne en Afrique, même la Belgique a fait mieux... ok, les Ethiopiens et la corne de l'Afrique, fallait peur-être vouloir si frotter).
Mais une grosse part du boulot a été faite avant lui aussi.
L'Espagne moderne, c'est un sacré boxon constitutionnel, ils ont tenté beaucoup de choses et Franco a, pour beaucoup, essentiellement ramené la stabilité et la paix.
Non, il n'y a pas de grands hommes qui peuvent amener les Nations à se surpasser. Il y a, au mieux, des circonstances et surtout, chaque Nation a les leaders qu'elle mérite. C'est la Nation qui produit un grand homme, pas l'inverse. Et certainement pas le pouvoir absolu.
Washington, Churchill, De Gaulle (même si c'est plus relatif) brillent largement autant dans leur pays respectif que les exemples que vous avez donné.
A mon sens, le problème est que si l'Occident n'a plus de bons "chefs", c'est à cause des circonstances.
Les esprits brillants sont dans l'entreprise et citoyens du monde.
Regardez Pinault. Bolloré est un tout petit plus enraciné. Le mieux que l'on ait dans le domaine, c'est Troadec. S'il est sympathique et malin, il n'est pas non plus assez brillant pour en espérer beaucoup plus que de secouer un peu les puces, pas assez pour tenir en laisse.
On n'a plus les numéro 1 en politique.
Si on veut attraper les numéros 2 (là, on a au mieux les numéros 3, et je suis optimistes), pour espérer qu'ils veulent se faire les 1, il faut réactiver le contrat social et rebooter les institutions démocratiques. Il faut vendre un idéal.
Et se trouver un ennemi: l'ultralibéralisme économique et sociétale.
Après, où définir le curser ? Enfin certainement pas à la coco ou fasco.
Pour moi, très grossièrement (je n'ai pas la prétention de définir un programme sur quelque chose d'instinctif ou même qu'on puisse en tirer un programme substantiel) c'est à un niveau charnel: c'est-à-dire s'opposer frontalement aux groupes agros, aux nouvelles technologies et à l'organisation étatique qui se borne à la fonction policière.
Il faut vendre du citoyen local, le national et le mondial ne marchant plus. Malheureusement, le continental a pris cher récemment, c'est un drame. Il se couple pourtant bien avec le niveau local, et par extension régional (avec conscience du monde, l'esprit humain doit quand même se raccrocher à un grand espace).
Et prévenir les nouvelles inégalités sociales qui ne vont pas tarder à apparaitre (à la Huxley ou Gattaca pour aller vite).
Ce qui passe aussi par le charnel et donc les vieilles traditions ancrées, dont les religions, qui doivent être préservées mais de façon positive. Pas "parce que c'est notre culture, notre patrimoine" et tout ce qu'on entend à droite généralement. Mais parce que c'est utile car ça peut nous protéger des déviances que ne manqueront pas d'emprunter les technologies, comme c'est toujours le cas.
Le monde change incroyablement vite.
Il faut se calmer. On sait que potentiellement, toute l'humanité peut manger à sa faim, être éduquée et vivre assez longtemps pour rencontrer ses arrières petits-enfants. Le Progrès, c'était bon à l'époque de Jules Verne, aujourd'hui, il faut se poser et profiter de ce que l'on a. Pas besoin de nouveaux trucs (ou alors c'est pour aller sur Mars, et ça veut donc dire qu'on est prêt à tout laisser pourrir... oui, je lis de la SF en ce moment, ça change de l'Histoire).
Il faut d'abord une vision, des idées partagées. Et là, le grand bonhomme (ou bonne femme) émergera de lui-même.
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