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- Communiqué de presse -
Les langues régionales, des sous-langues ?
Une tribune libre du journal québécois, Le Devoir, donnait ce jour la parole à un linguiste (sic) du nom de Jean-Claude Monneret. Mais les arguments évoqués dans cet article sont tout à fait révélateurs de l'état d'esprit dans lequel se trouvent les opposants aux langues régionales
Mikael Bodlore-Penlaez pour Eurominority le 2/07/08 6:56

Une tribune libre dans le journal québécois Le Devoir, donnait ce jour la parole à un linguiste (sic) français du nom de Jean-Claude Monneret, réagissant à un article paru quelques jours plus tôt. Sa qualité de linguiste aurait dû a priori lui conférer une certaine légitimité pour évoquer un sujet qu'il est censé connaître, à savoir les langues régionales.

Cependant les arguments évoqués dans cet article sont tout à fait révélateurs de l'état d'esprit dans lequel se trouvent les opposants aux langues régionales, très loin de l'universalisme qu'ils prônent à tout vent. En effet, M. Monneret estime que "toutes les langues n'ont pas la même dignité." Les langues régionales seraient-elles des sous-langues pour être qualifiées ainsi ?

Et l'auteur de cet article de continuer en affirmant que "on ne peut mettre sur le même plan ce qui est une grande langue de culture et un dialecte appauvri." Il estime en effet que Tocqueville, Balzac, Stendhal ou Montesquieu n'ont pas d'équivalent en basque, catalan ou breton ! Pourtant l'évocation de quelques noms d'écrivains et de poètes ayant écrit en langues régionales permet d'infirmer ces préjugés hâtifs et sectaires.

Gabriel Aresti Segurola, Pio Baroja, Anjela Duval, Gabriel Ferrater, Yann-Ber Kalloc'h, Juan Antonio Mogel, Josep Palau i Fabre, Josep Pla i Casadevall, Mercè Rodoreda i Gurguí n'évoquent certainement rien pour les monolingues frustrés. Il s'agit pourtant d'auteurs basques, bretons et catalans de tout premier ordre. L'égocentrisme ne permet souvent pas de découvrir les merveilles du monde. La littérature n'est pas l'apanage d'une seule langue, la poésie non plus d'ailleurs...

"Si une grande langue est vecteur de culture, on voit mal ce que les langues régionales auraient à nous proposer au-delà du folklore touristique." Cette dernière phrase permet de conclure ce court article. En effet, le fait de ne pas enseigner les langues régionales coupe des générations entières de trésors de littérature que certains essaient d'occulter pour imposer l'unilinguisme en s'estimant supérieur. Quelle leçon d'ouverture et de démocratie !

Nos Sénateurs sont-ils sensibles à de tels arguments pour refuser de donner une légitimité aux langues régionales dans la Constitution ?

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Vos 1 commentaires :
mark kerrain Le Mardi 31 août 2010 23:27
Voir réponse d'un lecteur au grand linguiste
http://www.ledevoir.com/2008/07/04/196347.html
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