Ce que le nouveau président de la République va honorer en son début de quinquennat
– Jules Ferry, a dû démissionner de son poste de président du conseil, ministre de l'Éducation et des Affaires étrangères le 30 mars 1885, car ses appétits de “conquistador” ont fatigué les députés de gauche et sa majorité a fini par s'effriter.
Néanmoins, il réitère devant les députés le 28 juillet 1885. Voici ses propos tels qu'ils sont transcrits au Journal Officiel, ce qui constitue les fondements de la pensée coloniale de la IIIe République :
« La première forme de la colonisation, c'est celle qui offre un asile et du travail au surcroît de population des pays pauvres ou de ceux qui renferment une population exubérante.[...]
« Mais il y a une autre forme de colonisation, c'est celle qui s'adapte aux peuples qui ont, ou bien un excédent de capitaux, ou bien un excédent de produits.[...] Les colonies sont pour les pays riches un placement de capitaux des plus avantageux.[...] Dans la crise que traversent toutes les industries européennes, la fondation d'une colonie, c'est la création d'un débouché.[...]
« Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu'en effet les races supérieures ont un droit vis à vis des races inférieures [...] [Remous sur plusieurs bancs à l'extrême gauche] parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont un devoir de civiliser les races inférieures.[...].
« Ces devoirs ont souvent été méconnus dans l'histoire des siècles précédents, et certainement, quand les soldats et les explorateurs espagnols introduisaient l'esclavage dans l'Amérique centrale, ils n'accomplissaient pas leur devoir d'hommes de race supérieure. Mais de nos jours, je soutiens que les nations européennes s'acquittent avec largeur, grandeur et honnêteté de ce devoir supérieur de la civilisation .[...]
Entre la journée de l'esclavage et celle de Jules Ferry c'est tout de même un début de quinquennat costaud !
Cela se passe de commentaires.