L'avenir laisse un goût amer. Et, au moment de terminer l’année, l’horizon n’est toujours pas éclairci.
Les forces politiques auxquelles le peuple corse a confié une large majorité en 2021, 68% des voix, ont tiré à hue et à dia douze mois durant. Et ça continue, encore et encore ! Le fil de la feuille de route politique du mouvement nationaliste, qui a arraché l’autonomie de la Corse durant la mandature 2021-2028, est compromis par ces tergiversations politiques, et cela ouvre grand la porte à des populismes sans lendemain.
Le summum en a été les scores faramineux obtenus par des candidats RN aux législatives anticipées de l’été, alors qu’ils n’avaient aucune légitimité dans le débat politique corse, après des élections européennes dominées par l’extrême droite.
Nous avons sauvé l’essentiel grâce à la réélection de Michel Castellani et de Paul André Colombani, mais le siège de Corti-Balagna a été perdu au profit d’un opposant notoire à l’autonomie. Ce siège de Jean Félix Acquaviva était plus fragile que les deux autres, mais s’il a été perdu au profit de la coalition des anti-autonomie, extrême-droite RN et forces anciennes clanistes, c’est aussi parce que beaucoup de nos électeurs ont été égarés dans des querelles secondaires.
S’il n’est pas remis de l’ordre dans ce « cumbugliu nustrale » , les jeux sont faits d’avance pour la prochaine élection territoriale, et la parenthèse historique des « nationalistes au pouvoir » se fermera pour longtemps, peut-être pour toujours car l’Histoire ne repasse pas les plats.
Il faut sortir par le haut de la crise actuelle du mouvement nationaliste dont l’avenir dépend du crédit qu’il aura conservé au terme de cette mandature conduite par Gilles Simeoni à la tête de l’Exécutif de la Corse. Qu’on le veuille ou non, la réalité est là : l’avenir du peuple corse dépendra du bilan de cette mandature, et parier sur l’échec de Gilles Simeoni, c’est parier sur la fin des espoirs de 50 années de lutte.
D’autant plus que la tâche n’est pas facile, et qu’elle s’est singulièrement compliquée avec la crise politique qui est installée à Paris depuis l’été. Aucun interlocuteur n’a à cette heure la légitimité et la stabilité nécessaires pour faire déboucher le processus de Beauvau.
Fort heureusement, celui-ci est arrivé avant l’été et la dissolution de l’Assemblée Nationale par Emmanuel Macron à un accord signé par l’Etat et validé par un vote très large de l’Assemblée de Corse. Il ne faut surtout pas s’en écarter. Les résistances sont grandes à Paris, et les priorités du débat politique en France sont pour l’instant ailleurs. Cependant, le calendrier reste ouvert durant l’année 2025 pour la réforme constitutionnelle qui a été annoncée à la Corse.
En ces temps difficiles, gardons en tête la priorité politique qui est la nôtre depuis toujours : l’avvene di u pòpulu corsu.
Bon Capu d’Annu !
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