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Les élu-e-s de BMO (Brest métropole océane) ont fait leur choix lors du conseil communautaire du 26 juin 2009 : La voie de "contournement" Nord de Brest-Lambézellec passera par la vallée du Restic.
Ce choix, qui n'est pas une surprise, va "massacrer" à jamais cette vallée, à caractère naturel, qui aurait due être protégée dans l'intérêt général et celui de la population environnante en particulier.
Intervention publique du représentant du Collectif "Sauvegarde de la vallée du Restic" (1) lors du conseil communautaire :
Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les élu-e-s, Mesdames et Messieurs,
Le quartier de Lambézellec enserré dans un réseau de voiries à grande circulation se trouve confronté depuis de nombreuses années et en permanence à des problèmes de sécurité et d'environnement. En réponse au fort développement mal maîtrisé du trafic automobile BMO et le conseil général se proposent de réaliser une nouvelle liaison dite de "contournement Nord de Brest-Lambézellec" (un boulevard urbain).
Pour arriver à ses fins durant la période d'information publique, BMO y a mis toutes ses forces et son imagination :
- Pas de panneaux annonçant le projet avant de la consultation publique rue du Restic ;
- Lancer un leurre avec les variantes 1 et 2 (nous n'avons pas été dupes dès le départ) ;
- Diviser la population ;
- Occulter aux élus la richesse de la vallée du Restic ;
- Habillement diriger leur choix ;
- Faire rendre un avis obtenu de façon fallacieuse par le CCQ Conseil consultatif) de Lambézellec ;
- Ne pas prendre en compte les plus de 2.000 signatures d'une pétition rejetant le projet.
Pour ce qui est de la circulation : Il faudra compter sur la progression inéluctable de la circulation que les changements de comportement souhaités et favorisés ne pourront inverser.
Le projet de voie de contournement ne nous convient pas car il ne contourne rien du tout ! Pire il créée un entonnoir au niveau du Spernot et les travaux entrepris actuellement jusqu'au RP de Keresseis, certes amélioreront la fluidité du trafic, mais ne régleront pas la problématique de la circulation dans ce secteur. Encore pire ! 2 flots de circulation, l'un venant de la RD26 en constante augmentation et l'autre venant de l'échangeur de Kergaradec s'engouffrant dans la vallée se trouveront pris au piège du RP de Kérizac. Un piège dont les automobilistes tenteront de s'échapper en prenant les "ribines" (raccourcis), mettant en péril leur sécurité et celle des riverains.
Pour ceux qui ne pourraient s'échapper du piège de la vallée, ils auront le temps d'admirer une vallée stérilisée, remaniée par la main de l'homme pour le seul besoin de ses déplacements encore plus rapides, encore plus polluants.
Ce projet est rétrograde et à minima. C'est un projet à revoir, à repenser autrement au regard des conditions actuelles du boulevard de l'Europe et du bourg de Lambézellec. Que ce soit pour la variante 2 passant par la vallée du Restic ou la variante 1 par des quartiers fortement urbanisé, les brestoises et brestois n'en veulent pas.
Pour ce qui est de la vallée du Restic :
Vous avez jeté votre dévolu sur la vallée du Restic. Dès que vous avez ouvert ce dossier, aussitôt les clignotants se sont mis au rouge ! Vous allez sacrifier la vallée du Restic sur l'autel du développement durable que vous affichez ; vous allez remanier de façon irrémédiable cet endroit naturel.
Valorisation de la vallée ? Pour Qui ? Pour le seul passage de 20.000 véhicules jour/nuit et une noria de camions pour y incinérer les déchets du Finistère à l'usine du Spernot.
Où est la place de l'homme dans ce projet ? Où est la place des riverains futurs et actuels de la vallée et de ce boulevard urbain ? Ils devront prendre encore leur voiture pour chercher plus loin la vraie nature.
L'urbanisation de cette zone aurait du s'appuyer sur la vallée pour en faire l'élément structurant, le lieu qui relie les gens et crée du lien social tout ceci dans une démarche d'éco-quartier.
La vallée du Restic est un poumon vert qui doit être préservé pour nous et les générations à venir ! Si nous ne le faisons pas, "nos enfants nous accuseront".
Mesdames, Messieurs, les élu-e-s, lors de votre visite sur le site de ce projet, vos pas ont été habilement dirigés pour occulter à votre vue le joyau de la vallée et qui est mis en péril aujourd'hui.
Quelques images de synthèse et cette visite vous suffiront-elles pour décider du sort de ce bien précieux qu'est la vallée ?
Le joyau de la vallée est bien tapi au creux de celle-ci avec son eau qui chante, ses sentiers qui enchantent et qui sont la mémoire de Lambézellec, le parfum du foin coupé en ce début d'été 2009 ou la nature donne le meilleur d'elle-même.
Cette vallée a une valeur écologique certaine. La DIREN a d'ailleurs émis un avis défavorable au passage par la vallée. Qu'en ferez-vous ? Le récent refus de la commission départementale des sites, perspectives et paysages du Finistère de déclasser un espace naturel et boisé dans la zone de Prat Pip à Guipavas ne suffit-il pas ?
Elle a une valeur socioculturelle : c'est un espace tampon d'une valeur inestimable dans un secteur en pleine expansion urbaine. Elle offrira à ses riverains et aux brestois des lieux de détente, de promenade, de terrains de jeux...
C'est aussi un lieu de méditation.
Pour des résultats hypothétiques, vous allez sacrifier la vallée du Restic.
Le 4 juin, lors de la dernière réunion publique, les habitants de Lambézellec vous ont manifesté leur refus de ce projet.
Le 7 juin la sanction des urnes est tombée sans appel, tel le couperet du bon sens.
Alors que le monde entier se mobilise pour épargner ce qui nous reste à sauver de la planète, vous allez à l'encontre de ce qui est fait en la matière.
Ici, à Lambézellec, il n'y a pas eu besoin d'effet spectaculaire de film à sensation. Ici, l'effet Restic a joué à plein. Désormais, les consciences sont ébranlées. Ici à Brest, c'est la réalité : toute atteinte à la nature se paie cash ! C'est la réalité !
Dés à présent, il vous faut accepter de construire avec les défenseurs de l'environnement pour l'homme et pas pour des lobbies économiques.
Contrairement à nos détracteurs, nous ne limitons pas la défense de la vallée à la défense des escargots mais nous nous projetons plus loin dans l'avenir. Nous protégeons notre nature pour l'homme en priorité, pour l'humanité (contrairement à ce qui m'a été jeté à la figure lorsque nous avons accueilli vos invités à Kéroual, M. le Président, seul "couac" de ce rassemblement démocratique et sympathique).
Le Collectif "Sauvegarde de la Vallée du Restic" vous rappelle que dans un développement durable digne de ce nom nature et Homme vont de concert et vous demande :
- de suivre le document d'urbanisme adoptée le 7 juillet 2006, mais aussi le SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) en gestation ;
- d'attendre l'effet Tramway sur le déplacement au nord de Brest, de lancer à nouveau des études et de proposer des alternatives à ce projet ;
- de renoncer au passage par la vallée du Restic ;
L'Homme doit avoir toute sa place dans les espaces naturels, serait-ce une utopie ?
Aujourd'hui, peut on construire la métropole contre les brestoises et les brestois ?
En faisant dès le début, sans l'avouer, le choix de la variante 2, BMO n'a t-elle pas faussée le soi-disant débat démocratique ?
Je terminerai en citant Per-Jakez HELIAS dans "Le Cheval d'orgueil" :
"Mais il semble déjà que les convulsions de la société, la destruction aveugle de la nature, le gaspillage des matières premières, la peur atomique et mille autres appréhensions poussent nos contemporains à diverses formes de ressourcement qui assureraient au progrès humain de nouveaux départs puisqu'il semble bien que nous soyons acculés à bien des impasses."
(1) Le collectif regroupe :
- des citoyen-ne-s et de élu-e-s de BMO
- des associations et organisations : Collectif des riverain-e-s de la vallée du Restic, Association Marréguès, Agir pour l'Environnement et le Développement Durable, Brest à Pied et à Vélo, Bretagne Vivante – SEPNB, Costour poumon vert en Finistère, Eau & Rivières de Bretagne, La gauche debout !
- avec le soutien des Vert-e-s du pays de Brest, d'Albert JACQUARD, de Béatrice et Jean-Paul JAUD et de José BOVE.
Contact : collectif.restic [at] free.fr
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