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Didier Bény - directeur de RTE Ouest.
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La centrale de Cordemais.
- Enquete -
L'Institut de Locarn se penche sur le problème d'approvisionnement en électricité en Bretagne
Au cours d'une journée de débats intitulée Le défi électrique de la Bretagne : diagnostic et préconisations, le fameux think tank breton connu sous le nom de "Institut de Locarn" a actionné la sirène d'alarme sur la crise énergétique qui s'annonce en Bretagne.
Par Philippe Argouarch pour ABP le 28/02/09 12:15

Lors de l’épopée ouverte par le CELIB nous étions à la pointe dans les nouvelles ruptures technologiques : usine marémotrice, Brennilis, Telecoms à Lannion….Les choses ont changé. La Bretagne risque de manquer d'électricité. Au cours d'une journée de débats intitulée Le défi électrique de la Bretagne : diagnostic et préconisations, le fameux think tank breton connu sous le nom de "Institut de Locarn" a actionné la sirène d'alarme sur la crise énergétique qui s'annonce en Bretagne.

Pourquoi la Bretagne est-elle fragilisée sur le plan électrique ?

Le Nord Bretagne est en grave danger. Le fait que la Bretagne ne produise que 7 % de son électricité et qu’elle soit éloignée géographiquement des sources de production principales en France en fait pour Didier Bény - directeur de RTE Ouest - une « péninsule électrique » . Depuis que GDF Suez a dû renoncer à son projet de centrale thermique à Ploufragan en janvier 2009, la Bretagne est dans une situation énergétique vulnérable qui a failli tourner au blackout durant la période de froid intense l'hiver dernier. Voir a ce sujet la conférence de presse de Jean-Yves Le Drian du 28 janvier http://www.abp-tv.com/index.php?video_id=266 sur les intentions de la région à ce sujet. Ainsi, M Le Drian a decidé de créer des laboratoires de travail avec des élus locaux pour qu’ils exposent leurs difficultés, qu’ils prennent conscience des enjeux et surtout que des décisions soient prises rapidement .

Didier Beny, directeur de RTE-Ouest (Réseau de Transport d'Électricité), a expliqué à la centaine de chefs d'entreprises et d'environnementalistes venus s'informer et débattre, les différentes options possibles quant à l'amélioration des lignes de transport de 400 000 volts ou 250 000 volts et la nécessité de la construction d'une nouvelle centrale. L’équilibre entre l’offre et la demande dans les 5 à 15 ans à venir passe irrémédiablement par le développement des énergies renouvelables et plus particulièrement par un renforcement de l’éolien qui devra passer de 5000 MW en 2010 à 20000 en 2020. Cela nécessite l’adaptation du réseau et près d’un milliard d’euros d’investissements !

Les sources actuelles d'électricité de la Bretagne sont :

— Les quatre groupes de la centrale thermique de Cordemais, près de Nantes ;

— Cinq turbines à combustion de Brennilis et de Dirinon (440 MW) ;

— La centrale marémotrice de la Rance (240 MW) ;

— Les centrales nucléaires de Flamanville 1 et 2 (2700 MW). et Flamanville 3 EPR ouvert en 2012 (1600 MW)

_ L'éolien et autres alternatives (5000 MW en 2010, 9% de la consommation à ce jour)

La consommation de la Bretagne, avec des pics de 17 000 megawatts, croît plus vite que la moyenne nationale. Elles est de 2,2 % en moyenne contre 1,6 %.

Les alternatives a un EPR en Bretagne sont nombreuses. Tous les experts sont d'accords sur un point. Le future énergetique doit être basé sur la diversité des sources. L'éolien, un atout en Bretagne comme les énergies marines, hydrolienne et houlomotrice doivent impérativement être développées.


La super dorsale atlantique

En ce qui concerne les énergies alternatives, Philippe Grandidier, président de Valorem, a présenté les perspectives pour la Bretagne, la France et pour l'Europe. On envisage un immense câble sous-marin partant de la Mer du nord et s'étendant jusqu'au Golfe de Gascogne. L'éolien offshore a un avenir certain en Bretagne et la région a mis la barre à 20 %.

Nicholas Chapelat a fait le point sur le développement du projet de méthaniseur Geotexia Mené. La France et particulièrement la Bretagne a pris un retard certain dans le développement de l'énergie générée par la bio-masse. L'usine de méthanisation Géotexia Méné en construction à Saint-Gilles-du-Méné (22) – une première en France – produira 1,3 mégawats d'électricité par an et servira de modèle du genre. 35 000 tonnes par an de lisier et 40 000 tonnes de déchets agro-industriels seront traitées chaque année, soit entre 15 et 16 semi-remorques de lisier par jour. Le méthane produira 1,3 mégawatts d'énergie électrique et l'usine produira aussi 10 000 tonnes d'engrais. Le méthaniseur provient de l'entreprise allemande Schmack.

La première ferme hydrolienne en France

Le projet de ferme hydroliennes d’EDF verra le jour en 2011 à Paimpol-Bréhat. C’est la première ferme hydrolienne française qui produira de l’électricité grâce à l’énergie marine. L’investissement atteint 20 millions d’euros et comprendra quatre hydroliennes de 16 mètres de diamètre qui seront ancrées par 35 mètres de fond. Chacune produira 2 mégawatts/heure.

Énergie houlomotrice

On compte actuellement dans le monde une cinquantaine de projets portant sur l'exploitation de l'énergie produite par les vagues. Ils sont localisés principalement en Écosse, au Portugal et en Amérique du Nord. En Bretagne il y a le projet SEAREV à Nantes ( voir notre article ) .

Philippe Argouarch

Document PDF Compte-rendu de la journée sur la problématique électrique en Bretagne.. Source :Institut de Locarn
Cet article a fait l'objet de 1824 lectures.
logo Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
Vos 1 commentaires
Jean-Loup LE CUFF Le Mardi 31 août 2010 23:27
Une des solutions d'avenir pour l'énergie bretonne est l'hydrolien quarante fois plus rentable que l'éolien selon des études menées en Angleterre ou au Danemark, où cette solution est déjà appliquée: alors que le vent est à tout à fait irrégulier, les courants marins eux sont constants, et particulièrement puissants à certains endroits autour de la Bretagne, péninsule entourée par la mer où la production électrique hydrolienne se ferait à proximité des consommateurs, à l'ouest comme au nord ou au sud. Le lobby nucléaire français est sans doute le premier frein de l'hydrolien breton actuel, le second étant plus politique: l'hydrolien pourrait rendre la Bretagne autonome sur le plan énergétique, et donc autonome à terme sur le plan politique... Quant à la méthanisation du lisier, véritable pétrole breton, oui bien sûr! Tout est bon dans le cochon, le lisier actuel polluant pourrait devenir une source d'énergie propre et disponible à volonté, complétant par là l'autonomie énergétique bretonne de l'hydrolien...
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