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- Communiqué de presse -
Journées historiques des langues de Mme Christine Albanel, une farce grotesque et pitoyable
Nous pensons que l'erreur des défenseurs de la langue bretonne est d'espérer que l'État modifiera un jour l'article 2 de sa Constitution française afin de donner un statut aux langues régionales. La modification en 1992 de cet article marquait au contraire une barrière
Par Michel Herjean pour Ligue Bretonne des droits de l'Homme le 14/05/08 10:23

Nous pensons que l'erreur des défenseurs de la langue bretonne est d'espérer que l'État modifiera un jour l'article 2 de sa Constitution Française afin de donner un statut aux langues régionales. La modification en 1992 de cet article marquait au contraire une barrière pour empêcher une quelconque reconnaissance des langues minoritaires en précisant que « la langue de la République est le français ». Nous rappelons que le président de la République a pris bien soin de le préciser dans son discours de Corte en octobre 2007.

La journée historique à l'Assemblée, présentée comme telle par Marc Le Fur, est une farce de très mauvais gout. Le discours introductif de Mme Christine Albanel, ministre de la Culture, est limpide et sans équivoque « cette ratification engagerait notre noyau dur constitutionnel, qui interdit de conférer des droits particuliers à des groupes spécifiques, et qui plus est sur des territoires déterminés. D'ailleurs, l'expression de “minorité linguistique”, qui tend à faire penser à des minorités opprimées, me paraît contraire à la philosophie et à la réalité de notre République. » Copie conforme de ce que déclarait le président Sarkozy le 13 mars 07 à Besançon.

Nous partageons cependant son analyse sur un point : nous ne sommes pas une minorité linguistique au sens où nous ne sommes pas une minorité d'un ensemble territorial et humain historiquement issu « d'un ensemble- nation France » n'ayant pas de légitimité réelle ou telle que définie dans les textes internationaux sur la définition des Nations.

La France, continuera de se réfugier derrière sa constitution, ne ratifiera pas la Charte européenne des langues minoritaires, alors que cette ratification est maintenant exigée pour les États souhaitant intégrer l'Union européenne. Ce n'est pas une exception, c'est une constante, la France n'a pas signé l'article 27 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté par l'ONU en 1966, ni l'article 30 de la Convention internationale des droits de l'enfant. Ces articles font référence aux minorités nationales et au respect qui leur est dû, dont le respect de la langue.

Notre langue, toujours sans statut officiel, reste soumise aux diktats de représentants de l'État dont la charge semble davantage de veiller au grain afin de limiter la progression des jeunes locuteurs plutôt que d'assurer un service public de qualité d'enseignement en Bretagne se devant, au regard des Droits fondamentaux, de respecter notre identité.

Mme Christine Albanel, ministre de la Culture argumente sur le coût financier d'une telle ratification « Cela représenterait un coût très important pour l'État, proportionnel au nombre de langues retenues. Cette obligation concernerait les textes à venir mais aussi actuels, et entraînerait une sélection forcément subjective des textes les plus importants. Quant aux collectivités territoriales, elles ne seraient certes pas obligées de traduire leurs textes, mais leur refus pourrait sans doute être contesté devant les tribunaux sur le fondement du droit imprescriptible à parler une langue régionale que reconnaît le préambule de la charte. » C'est joliment dit.

Elle avance le nombre de près de 80 langues en France, presqu'autant de langues que de départements une façon habile de noyer le poisson. Elle aurait aussi dû nous annoncer le nombre de locuteurs dans chacune de ces langues en les citant, on ne peut additionner que ce qui est comparable et de même nature.

"Le grand vainqueur dans ce débat c'est la langue de bois celle de nos politiciens de tout bord prêts à tout pour conserver ou prendre le pouvoir. Une mention très spéciale au sénateur Mélenchon, archétype maladif du jacobinisme, qui a affirmé que Diwan est une secte." Les véritables raisons de l'organisation de ces débats historiques (hier l'Assemblée, ce mardi le Sénat), sont probablement ailleurs, les élections régionales arrivent. Il y a un électorat potentiel à récupérer.

La gauche et le PS nous ont fait rêver et espérer, ce qui semble avoir porté ses fruits au moins pendant un moment. Il n'y a pas de raison que l'UMP n'en fasse pas autant. La région Bretagne est une des régions bonnes à prendre ?

Le fondement du problème relève d'une idéologie d'État, d'un État français qui nous refuse obstinément le droit de sauver notre langue. Tous les jours, une trentaine de locuteurs de breton disparaissent et l'État continue de saborder toutes les initiatives pour les renouveler par l'enseignement de la langue.

La LBDH affirme clairement que la politique linguistique de la France ne changera pas. Le cadre normatif français ne peut admettre de peuples différents ou de minorités nationales au sein de la République et par conséquent ne peut tolérer l'expression de signes incontestables de l'existence de ces « minorités », tels les langues. Les revendications territoriales suivraient. L'État français refuse donc de s'engager à leur promotion quand un accompagnement de leur agonie programmée lui convient beaucoup mieux. "Arrêtons de rêver, il ne faut rien attendre de cet État ultra-jacobin et du chant de ses sirènes. La seule chose qui puisse encore sauver la langue c'est le travail et la détermination des militants." La volonté de se prendre en charge existe, nous avons encore des ressources. Le bilan de la Redadeg en est une des meilleures preuves.

Pour la LBDH M. Herjean

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