Le 9 mai 2006
Je veux, je n’ai pas, alors je boude……
Le recours à la grève de la faim a connu un regain en Inde avec Gandhi et ses amis, puis avec Boby Sands en 1981 à la prison de Long Kesh, près de Lisburn à 10 miles de Belfast.
Ce moyen d’action est loin de faire l’unanimité. Il génère de fortes réserves, des réticences et des désaccords profonds, et aussi des désaveux radicaux.
D’aucuns l’assimilent à un chantage sordide. Sordide parce que ce jeu avec la vie, quand la grève est tenace, peut aboutir à la mort. Sordide, parce que quand la grève est stoppée, elle apparaît alors comme un simulacre.
Il est évident qu’elle dérange.
1) elle est exclusivement une action personnalisée.
Non seulement la grève de la faim médiatise son auteur, mais encore porte-t-elle le discrédit sur les actions menées par les organisations qui luttent pour le même objectif. Elles deviennent discréditées parce que leurs moyens d’action souffrent le ridicule et qu’ils sont effacés par l’exception radicale de cette grève. Reprendre ultérieurement le cours de la revendication démocratique sous l’épée de Damoclès d’une possible grève de la faim à venir, perturbe la démocratie elle-même.
2) elle prétend au contraire de ce qu’elle est.
Elle n’est pas une action non-violente. Il y a bel et bien violence dans la mort même quand elle d’origine suicidaire. La référence au chantage trouve son origine dans l’humanité des deux parties opposées. Soit c’est une bouderie d’adolescent gâté qui va s’arrêter aux premiers signes de défaillance, soit c’est une décision d’adulte qui ne recherche aucune publicité et va y laisser sa vie. Mais le piège est posé. Si le gréviste stoppe sa grève, il deviendra la risée de tous et on pourra alors parler de chantage malsain et foncièrement anti-démocratique.
Nul doute que Yannig Baron et Dihun savent ce qu’ils font.
L’enseignement catholique peut aussi être appelé confessionnel ou privé. Il est le décideur chez lui. Les parents d’élèves qui veulent plus d’enseignement en langue bretonne peuvent envoyer leurs enfants à Diwan, ou, à défaut, dans l’enseignement public quand l’enseignement du breton y est dispensé.
La Bretagne a mis des années à s’émanciper de la calotte.
Il ne serait pas souhaitable que sous prétexte de langue bretonne elle redevienne vassalisée par un pouvoir religieux qui n’a fait qu’utiliser la langue bretonne que pour asseoir son pouvoir.
La Bretagne a profondément souffert de cette honteuse manipulation.
L’hiver dernier, le premier mort de faim dans l’hexagone est décédé sur un trottoir de Saint Brieuc.
Il ne faisait pas grève.
Peut-être que c’était nous, Bretons, qui faisions grève de solidarité et de dignité.
Il y a des immaturités inacceptables.
On ne peut conjurer des malaises par des comportements infantiles.
Le principe de responsabilité passe par le débat démocratique.
Toujours, et exclusivement. Jean-Yves QUIGUER Président du Mouvement Fédéraliste de Bretagne