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- Communiqué de presse -
Classe bilingue publique à Bannalec : nous demandons au maire de soutenir la demande des parents
Bannalec. Ce soir, se tiendra une réunion de la Commission scolaire municipale pour étudier le projet de classe bilingue à la maternelle publique. 23 enfants sont déjà-pré-inscrits sur le projet. Les parents entendent bien profiter de cette réunion pour obtenir le soutien de la mairie. Par courrier en date
Pierrick Le Feuvre Par Oui au breton le 29/01/08 11:16

Bannalec. Ce soir, se tiendra une réunion de la Commission scolaire municipale pour étudier le projet de classe bilingue à la maternelle publique. 23 enfants sont déjà-pré-inscrits sur le projet. Les parents entendent bien profiter de cette réunion pour obtenir le soutien de la mairie.

Par courrier en date du 5 décembre dernier, Mme Didierjean, inspectrice de l'éducation nationale de la circonscription de Quimper 2, confirmait à M. Le Bris, maire PS de Bannalec, qu'elle n'était pas "à ce jour mandatée par l'Inspecteur d'Académie pour instruire le dossier d'ouverture d'une classe bilingue à l'école maternelle publique de BANNALEC. (...) En l'état actuel des choses, la procédure départementale n'a pas été respectée et je ne peux que comprendre votre réaction face à la précipitation engendrée par la démarche entreprise en dehors de votre consentement."

Ainsi, si l'on suit Mme Didierjean, des parents qui souhaitent l'ouverture d'une classe bilingue dans leur école devrait d'abord demander l'autorisation à leur maire avant d'entamer la moindre démarche en direction de l'administration concernée. Voilà un encadrement de la volonté citoyenne qui semble bien policé et surtout bien éloigné de la vie démocratique. Mais Mme Didierjean ne manque pas de constance ni d'audace. "Quant au recensement des enfants qui seraient susceptibles de fréquenter une classe bilingue dans la commune, je confirme qu'il n'est pas d'actualité à ce jour", complète-t-elle avant de préciser que "la seule personne habilitée à mettre en œuvre la procédure est l'IEN de la circonscription sous l'autorité de l'Inspecteur Académique." En un mot : elle. Si elle le veut bien. Parce qu'elle le vaut bien ?

Inutile donc que des parents se réunissent et se regroupent pour obtenir l'ouverture d'une classe bilingue !... Alors que c'est ce qui se pratique depuis plus de 20 ans en Bretagne et que la quasi-totalité des classes bilingues se sont ouvertes dans ces conditions.

Non. dorénavant, sous le régime Didierjean, c'est interdit. Comme il est inutile de demander la tenue d'un conseil d'école, comme le prévoit les textes de l'éducation nationale. "J'ai demandé que soit suspendu le Conseil d'école extraordinaire sur la question," termine cette inspectrice avec autorité. Circulez ! Et silence dans les rangs.

Rendre sa place à la raison

Les fantasmes autoritaires de cette fonctionnaire trop zélée ne doivent pas impressionner les parents. Ils sont dans leur bon droit.

Ce soir, malgré les intimidations de Mme Didierjean, une réunion de la Commission scolaire se tiendra en mairie. Elle permettra aux parents de défendre leur point de vue devant le bureau municipal. Sont aussi conviés à cette réunion les directeurs des écoles maternelles et élémentaires publiques, les DDEN et des membres de l'association Div Yezh.

Les parents doivent être écoutés. Ils doivent être entendus et soutenus. Car la situation est simple.

23 enfants sont aujourd'hui pré-inscrits sur ce projet de classe bilingue. Ce sont tous des enfants de Bannalec appelés, quoi qu'il arrive, à fréquenter la maternelle publique.

Exiger des parents qu'ils quittent l'école publique pour aller à l'école Diwan n'est pas une proposition sérieuse. En premier lieu, parce qu'il n'y a pas à opposer une école contre une autre. Les pédagogies ne sont pas les mêmes dans les deux systèmes et les parents doivent pouvoir exercer leur liberté de choix. L'école Diwan doit bien sûr être soutenue, en sachant que, comme c'est déjà le cas, à Bannalec comme dans d'autres lieux, sa vocation est intercommunale. Parions que l'ouverture de l'école publique au bilinguisme créera une dynamique profitable aux deux systèmes, permettant des échanges entre les enfants des deux écoles. Quel défenseur sincère de la langue bretonne refuserait d'en voir les avantages ?

Exiger, comme le fait l'inspectrice de circonscription, que les parents inscrivent leur enfant à Quimperlé, relève cette fois de la galégeade ! Pourquoi ces enfants devraient-ils quitter leur école ? La mairie de Bannalec accepterait-elle de payer une contribution à la ville de Quimperlé pour l'accueil de ces enfants ? Accepterait-elle de financer un transport collectif ? M. Le Bris a déjà répondu qu'il n'accepterait pas que l'école de Bannalec accueille des enfants venant d'autres communes. Cela vaut bien sûr dans l'autres sens.

Certains enseignants de l'élémentaire ne seraient pas favorables au projet ? Demandons leur pourquoi.

Parce qu'ils sont opposés à l'enseignement du breton ? Ils vous répondront que non. Parce que les parents n'ont qu'à inscrire leur enfant à Diwan ou à Quimperlé s'ils veulent un enseignement bilingue ? Veulent-ils que chaque année, une vingtaine d'enfants s'inscrivent ailleurs que dans leur école ? Cela signifierait, très rapidement, la fermeture d'une classe, puis d'une autre dans les prochaines années... Parce qu'ils craignent de changer leurs habitudes de travail ? C'est probablement la raison véritable. Mais refusent-ils l'enseignement de l'anglais, devenu obligatoire aujourd'hui en élémentaire, au motif qu'il s'agit bien souvent de postes fléchés, obligeant certains à changer d'établissement ?

Faisons œuvre de pédagogie avec les pédagogues. N'est-ce- pas l'intérêt des enfants qui doit passer avant toute autre considération ? Expliquons les avantages du bilinguisme précoce français-breton. Expliquons pourquoi la langue bretonne reprend sa place en Bretagne. Le monde change, les écoles aussi.

Pour la généralisation l'enseignement bilingue français-breton dans toutes les écoles

L'équipe enseignante de la maternelle est favorable au projet. C'est la meilleure garantie pour que la classe bilingue s'intègre facilement dans l'école. Sans risquer cette" ghetoïsation" des enfants bilingues que le maire semblait craindre dans un récent courrier. Faisons confiance aux équipes pédagogiques.

Il serait incompréhensible que le maire de Bannalec, qui soutient l'école Diwan de Bannalec depuis 20 ans, et donc le bilinguisme à l'école, ne comprenne pas ces arguments.

Il y a suffisamment d'enfants à Bannalec pour alimenter, et faire grossir, les deux filières bilingues. Il y a suffisamment d'enfants en Bretagne pour sauver la langue bretonne.

Déjà aujourd'hui, la majorité des parents des enfants qui sont en classes bilingues ne parlent plus le breton. Pour autant, une large part des parents est favorable à l'enseignement du breton à leur enfant, à condition que cela soit possible dans leur école.

C'est ce qu'il faut comprendre aujourd'hui, à Bannalec comme ailleurs. Et c'est avec ces parents, qui ne sont pas des militants de la langue bretonne, que nous sauverons la langue bretonne. A condition que les élus aient du courage politique face à l'administration de l'éducation nationale, et qu'ils se placent, résolument, aux côtés des parents.

C'est ce que nous demandons aujourd'hui à M. Le Bris, maire de Bannalec. Nous ne doutons pas que nous serons entendus.

SI vous le souhaitez, vous pouvez réagir publiquement à cet article grâce à un forum ouvert à la suite du même article publié sur Ouiaubreton (voir le site)

PS. Copie de ce communiqué a été adressé à M. Yves le Bris, maire de Bannalec, ce jour à 11 h 30.

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