À Ti ar vro Kemper, jusqu'au 16 novembre.
Découvrir cette exposition c'est faire un saut de trois mille ans dans un passé qui nous livre le voisinage des mots qui ont voyagé avec leurs locuteurs depuis les steppes des confins de l'Inde jusqu'aux rives de la Manche et de l'Atlantique. Au fil de leur émigration vers - et à travers - le continent européen, les mots ont évolué mais gardé des cousinages étonnants. Les découvrir, c'est découvrir nos racines au sens strict du terme. Les vicissitudes et les répressions que notre langue a dû affronter pour être encore là, et être toujours décidée à exister contre vents et marées.
Afin de ne pas déflorer le sujet et laisser à tous ceux qui voudraient encore passer par cette exposition de grande qualité, œuvre de « Preder » , citons cette analyse d'un universitaire, mise en exergue : « L'idée que le breton serait un descendant direct du gaulois est revenue périodiquement sur le devant de la scène au cours des XIXe et XXe siècles. C'est une idée force de l'idée anti-bretonniste : c'est le cheval de bataille de qui ne voit dans l'identité bretonne qu'une forme de l'identité française, la Bretagne étant seulement plus celtique que les autres provinces françaises puisqu'elle a gardé l'idiome ancestral. L'idéologie bretonniste a elle aussi nourri des positions peu scientifiques. Cette querelle annonce deux courants culturels bretons de l'époque moderne : les courants loyaliste et nationaliste. »
L'exposition - gratuite - est à visiter jusqu'au 15 novembre prochain. Elle vaut le détour. Aussi prévoir environ 1 h 30 afin de bien en faire le tour, découvrir les fabuleux parcours historiques, comparer les mots bretons d'aujourd'hui avec ceux d'hier ; les mots utilisés dans le passé comme maintenant par d'autres peuples européens, que ces langues soient peu ou grandement répandues : on s'aperçoit alors que parler des langues indo-européennes n'est pas un vain mot et que les Européens sont frères.
Télécharcher l'affiche grand format "Interdit de parler breton ou de cracher à terre" (voir le site)