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- Dépêche -
Les Bretons rencontrent la représentante de l'ONU
Yann Choucq a fait remarquer que la minorité bretonne était majoritaire sur son territoire et relevait d'une histoire bien antérieure à celle de la France mais volontairement occultée par l'État français. "Nous avons été réduits par la force et au nom de l'unité inégalitaire et réductrice, les langues réprimées, le nombre de locuteurs diminuent et la culture recule.
Par Angèle Jacq pour ABP le 24/09/07 18:51

Madame Gay Mc Dougall, a reçu à l’UNESCO à Paris, le jeudi 20 septembre dernier de 18 à 20 heures, une trentaine de personnes représentant les minorités Rom, Noires, Musulmanes ainsi que des représentants des Occitans, des Basques français et une délégation bretonne de sept personnes. Patrick Malrieu, président du Conseil Culturel de Bretagne, Yves Lainé représentant l'Institut Culturel de Bretagne, Jean-Pierre Levesque, délégué par Bretagne Réunie, Angèle Jacq et Me Yann Choucq pour le Collectif breton Démocratie, Droits de l'Homme - Galv Karaez - faisaient partie de cette délégation ainsi que Me Didier Berhaut, de Paris Breton.

D'entrée l'experte a exposé les points qu'elle voulait comprendre et éclaircir : les violences faites, les discrimination et inégalités subies sur les plans civil, socio-économique et culturel. "Les diversités des langues, cultures et des religions sont-elles respectées ?" demande-t-elle. "Concrètement les minorités peuvent-elles vraiment participer à la politique ?" Derrière ces questions, l'experte n'a pas caché l'inquiétude de l'ONU suite à la flambée des banlieues françaises. Et son ultime question : "Quelle est l'identité nationale de la France ? Je voudrais comprendre" , ajoute-t-elle.

Yann Choucq a fait remarquer que la minorité bretonne était majoritaire sur son territoire et relevait d'une histoire bien antérieure à celle de la France mais volontairement occultée par l'État français. "Nous avons été réduits par la force et au nom de l'unité inégalitaire et réductrice, les langues réprimées, le nombre de locuteurs diminuent et la culture recule. Notre histoire n'est pas enseignée. Nous sommes citoyens oui, mais les droits collectifs d'exister sur une Bretagne entière en tant que Bretons nous sont refusés. Aussi tribunaux et autres instances répondent-ils par une incapacité à donner suite à nos plaintes car comment répondre à ce qui n'existe pas ?" Il demande "l'exercice du droit d'ingérence des instances internationales face à ces faits ethnocidaires."

Patrick Malrieu a insisté sur la récurrence de devoir revenir à la charge six ans après une démarche identique auprès de l'ONU en 2001. "Dans six ans devrons-nous revenir vous clamer les mêmes droits bafoués et cela, en nous trouvant dans une situation plus dégradée que la précédente ? Pour quels résultats ?" demande-t-il.

En anglais, Yves Lainé, a annoncé "l'imminence d'une action «en manquement» à l'encontre de la République Française auprès de la Commission de l'UE au regard des refus permanents du gouvernement français d'évoluer sur les questions bretonnes : culture, langue et réunification avec Nantes."

Jean-Pierre Levesque a souligné la subtilité actuelle française qui reconnait, dit-il, "quelques entorses aux droits collectifs mais notre Constitution ne permet pas de reconnaître un autre peuple que le peuple français," est-il répondu. "Or", constate-t-il, "régulièrement la Constitution est revue et corrigée ! Pourquoi ne l'amende-t-on pas pour nous être enfin favorable ?" questionne-t-il.

Mme Gay Mc Dougall, a longuement noté et écouté. "Je dois rendre un rapport, dit-elle qui ne peut excéder 10 000 mots. Mais, néanmoins sachez que c'est en vous et en votre volonté de faire bouger le droit que se trouve une bonne part des solutions à vos problèmes." Autrement dit, "aide-toi et le ciel t'aidera". Au fond de la salle, Jean- Pierre Thomin, conseiller régional chargé de la langue bretonne assistait à cette rencontre. Il s'est rapidement éclipsé après avoir fait remarquer à l'un des Bretons présents "qu'il fallait aussi voir ce qui était positif !"

Le vendredi 21 septembre, d'autres auditions ont lieu auprès d'universitaires spécialistes des minorités avec la présence, notamment du professeur Alain Fenet, de Nantes, qui connaît bien la question bretonne.

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