Dans un courrier adressé le 16 avril à la Coordination des Berbères de France, Nicolas Sarkozy confirme son opposition à la ratification par la France de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires.
Voici les principaux extraits de la lettre de M. Sarkozy concernant les langues régionales et minoritaires (c'est nous qui soulignons en gras) :
"(...) La langue française est l’âme de la France , sa culture, sa pensée et plus encore sa liberté. La diversité linguistique a toujours été un facteur de liberté de pensée et la condition du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Je ne crois pas à la langue unique, y compris au prétexte de son efficacité. Chaque langue a des subtilités d’interprétation. La politique de la langue unique est, en réalité, un leurre qui masque la volonté de domination de la pensée unique.
J’ai bien conscience que le patrimoine linguistique de la France , ce n’est pas seulement le Français.. C’est aussi l’extraordinaire richesse de ses langues régionales et des langues parlées de tous ceux qui sont issus de l’immigration. L’ignorer, se résigner à leur disparition, constituerait un immense appauvrissement, y compris pour la langue française. Je souhaite que leur enseignement soit correctement pris en charge par l’éducation nationale. Je souhaite que l’on soutienne leur pratique et leur diffusion.
Pour autant, il n’est pas question de confronter le Français aux autres langues régionales. Nous avons le devoir de veiller à l’unité française que nous avons mis si longtemps à construire et qui reste le bien le plus précieux mais aussi le plus fragile que nous ayons à léguer à nos enfants.
Si je suis élu, je ne serai pas favorable à la charte européenne des langues régionales. Je ne conteste pas les langues régionales. Au contraire, je veux les soutenir et les développer. Mais je crains que l’adoption de cette charte n’ait des conséquences sur le Pacte national.
Force est de constater que la question des minorités en France n’est pas celle des minorités en Europe. Et je crains que le juge européen chargé d’appliquer cette charte, en considérant des expériences historiques du problème des minorités différentes des notre, ne conclue qu’une langue régionales peut être considérée comme langue de la République au même titre que le Français. Au-delà de la lettre des textes, il y a la dynamique des interprétations et des jurisprudences qui peut aller très loin. La question des langues et de la place du Français est consubstantielle à notre pacte national.
Nicolas SARKOZY
- Candidat à l’élection présidentielle
Cette position du candidat UMP étant ainsi des plus claires, nous aimerions également lire celle de tous les députés sortants UMP de Bretagne, et notamment ceux qui furent signataires de l'amendement Le Fur en décembre dernier à l'assemblée nationale... Certains auraient-ils un double discours ?
Retrouvez la position de tous les candidats à l'élection présidentielle sur le Pacte des Langues. Sur le même site, vous pouvez aussi interroger ou écrire un commentaire sur un candidat aux prochaines élections législatives dans toutes les circonscriptions. (voir le site)
- Pour lire l'intégralité de la réponse de Nicolas Sarkozy sur le site de la CBF, suivez ce lien (voir le site)