Un collectif actif, avec des juristes, des citoyens, des lanceurs d'alerte veut informer les Bretons sur ce qui se passe à Rennes en terme de politique migratoire :
"Ce vendredi 5 février à 12 h 30, le Collectif de soutien aux personnes sans-papiers de Rennes a occupé la préfecture de Beauregard pour dénoncer diverses pratiques à l’encontre des demandeurs d’asile, en particulier la multiplication des arrestations en préfecture et des procédures de réadmission vers d’autres pays européens, notamment la Hongrie. Nous dénonçons aussi l’usage du fichier visabiométrique qui permet à la préfecture de prendre en compte la manière dont un demandeur d’asile a fui son pays – et non plus seulement la manière dont il est entré en Europe – avant d’accepter ou non sa demande d’asile.
A cause de la mise en place d’un nouveau portique de sécurité, la quinzaine d’occupant-e-s a dû se grouper dans le SAS de contrôle à l’entrée de la préfecture où nous avons déployé des banderoles et distribué des tracts. Comme d’habitude, nous n’avons aucunement bloqué l’entrée dans la préfecture ou le fonctionnement des guichets.
Le vigile a essayé d’arracher une de nos banderoles mais a fini par renoncer quand nous lui avons rappelé qu’il n’avait pas le droit de nous toucher et qu'il n'avait qu'à appeler la police. Puis le Directeur des libertés publiques est venu nous annoncer qu’il considérait que nous troublions l’ordre public et qu’il allait faire fermer les guichets.
Au bout de cinq minutes, tous les guichets de la préfecture ont donc été fermés au public, y compris les guichets cartes grises, ce qui constitue une première dans l’histoire des rapports de force entre notre Collectif et la préfecture. A la suite de cette innovation répressive, quelques usager-e-s des guichets cartes grises ont commencé à nous apostropher et le ton est monté, ce qui a failli engendrer, pour le coup, un véritable « trouble à l’ordre public ».
La police est ensuite arrivée et a demandé que nous sortions. Après discussion collective, nous avons décidé d’accepter de sortir à la condition que les guichets ouvrent à nouveau. La chef de cabinet du Préfet est venue à notre rencontre et s’est engagée à réouvrir les guichets dès notre sortie. Elle a aussi proposé de rencontrer deux personnes quelques minutes pour récolter nos doléances.
Nous avons alors évacué (après une demi-heure d’occupation). Lors de la rencontre avec la chef de cabinet, il nous a été proposé de communiquer plus en détail nos doléances et de demander une audience à la hiérarchie préfectorale. Nous avons accepté la première proposition et nous avons décidé d’attendre la prochaine assemblée générale du Collectif pour réfléchir à la seconde.
Vous trouverez en fichier joint un courrier que nous allons adresser au Préfet et qui explique la reprise de nos actions intempestives contre les pratiques préfectorales à l’encontre des usager-e-s étranger-e-s."
Un nouveau rassemblement aura lieu lundi 8 février à 12 h 30 devant la préfecture de Beauregard sur les mêmes bases revendicatives.