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La marche de Bretagne
La marche de Bretagne
- Communiqué de presse -
L'Histoire formatée pour la télévision d'État
Le mensonge se retrouve souvent dans l'omission plus que dans la désinformation car en Histoire il est devenu facile de vérifier les faits. Dernièrement, deux émissions "Secrets d'histoire" , une
Par Gilles Delahaye pour OMEB le 7/10/15 1:34

Le mensonge se retrouve plus souvent dans l'omission que dans la désinformation car en Histoire il est devenu facile de vérifier les faits. Dernièrement deux émissions "Secrets d'histoire", émission de télévision diffusée sur France 2 et présentée par Stéphane Bern, ont attiré l'attention de l'OMEB. Ce qui est particulièrement choquant, ce n'est pas tant que l'histoire de Bretagne ne soit pas enseignée, mais qu'elle soit systématiquement extirpée de toute Histoire de France destinée au grand public ou aux écoliers. Tout ce qui différencie la Bretagne est omis de l'Histoire de France.

Total silence sur les exactions de Charlemagne en Bretagne

Le 8 septembre, Secrets d'histoire diffusait une émission entièrement consacrée à Charlemagne. L'empereur y est présenté comme un défenseur de la chrétienté. Expédition en Espagne contre les Maures, expédition au nord de l'Europe pour réduire les Saxons païens et les convertir de force par des méthodes des plus expéditives. Rien sur les trois invasions de la Bretagne sous Charlemagne. Une terre pourtant chrétienne mais qui pratiquait un christianisme légèrement différent, importé d'Irlande, ce christianisme celtique était surtout monastique et décentralisé. Les moines et ermites suivent la règle de Saint Colomban (1) et non pas celle de Saint Benoît recommandée par Rome. Par ailleurs, les Bretons comme les Irlandais, calculaient la date de Pâques différemment et les moines avaient une tonsure sur tout le devant du crâne, probablement héritée des druides. Rome voulant affirmer son autorité demanda à Charlemagne de mettre la Bretagne au pas -pour ne pas dire à genoux. Tous les prétextes étaient bons. Henry II d'Angleterre fera la même chose avec l'Irlande quelques siècles plus tard muni de la fameuse bulle papale Laudabiliter.

Des expéditions militaires franques sont régulièrement organisées contre les Bretons en 753, 786, 799, 811, 818, 825, 830. (voir le site) du CHB . En 753 Pépin Le Bref prend Vannes et créé la Marche de Bretagne (2), dont le but est tout simplement la conquête de ce qui reste de la Bretagne. Les armées de Charlemagne tentent de conquérir le réduit breton par trois fois avec Audulf en 786, en 799 et 811 avec Guy de Nantes, comte de la Marche de Bretagne après la mort de Roland, tué par les Basques à Roncevaux.

Les expéditions en Bretagne sont aussi brutales que celles envoyées pour convertir les Saxons. Les monastères sont brûlés et pillés sauf pour ceux qui se convertiront à la règle bénédictine et obtiendront un "certificat d'immunité". L'abbé de Landévennec adoptera finalement la règle de Saint Benoît en 818. Les Francs ficheront la paix à Nominoë car c'est lui qui va généraliser le christianisme bénédictin romain. Une sorte de compromis : on accepte les règles de Rome et de Saint Benoît mais vous nous laissez tranquilles. Par contre, une des conséquences de toutes ces guerres entre Francs et Bretons sera un affaiblissement général de la Bretagne. Décimée par la guerre et les pillages, la Bretagne deviendra facilement la proie des Vikings seulement une génération plus tard.

Les Bonnets rouges passés à la trappe

Pour l'émission du 1er septembre 2015 à l'occasion du 300e anniversaire de la mort de Louis XIV, une panoplie d'éminents historiens avait été invitée dont le Breton Joël Cornette, auteur d'une histoire de Bretagne remarquée et aussi d'un livre sur Louis XIV. Sa section sur la révolte des Bonnets rouges de 1675 a été poussée dans les oubliettes. On y parla beaucoup de Versailles bien sûr mais aussi des problèmes anaux du grand monarque, mais rien ne fut dit sur la grande révolte dite des Bonnets rouges. Elle ne fut même pas mentionnée.

Notes

(1) Saint Colomban n'a toujours pas de statue à la Vallée des Saints (voir le site) . Son culte a resurgi en Bretagne depuis qu'il est devenu le patron des motards. Le pardon rassemble tous les ans 1000 motards à Camaret.

(2) Marche qui vient du germanique march veut dire frontière. Elle était commandée par un chef de guerre dit marchi qui donnera le mot français marquis.

Sources

Naissance de la Bretagne, de Noël-Yves Tonnerre. Presses de l'université d'Angers.

Des mégalithes aux Cathédrales, éd. Skol Vreizh.

La Bretagne des saints et des rois, de André Chédeville.

Histoire de Bretagne et des Bretons, de Joël Cornette.

Voir aussi :
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L'Observatoire des Médias en Bretagne est basé à Rennes. Il est composé d'un collectif de plusieurs journalistes.
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Vos 7 commentaires
Léon-Paul Creton Le Mercredi 7 octobre 2015 08:57
Également, dans l'émission sur Aliénor d"Aquitaine, l'omission de S.Bern de préciser l'identité du "neveu" assassiné par Jean sans terres, et qui était ni plus ni moins que Arthur de Bretagne âgé de quinze ans, et qui revendiquait à la mort de Richard C½ur de Lion, ses droits sur le trône britannique...
Si cela s'était réalisé l'Histoire de Bretagne aurait été quelque peu changée, pour le moins, et peut-être de l'Europe.
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MANSKER Le Mercredi 7 octobre 2015 14:05
A dire vrai je ne sais pas s'il s'agit d'un formatage. Et si il faut compter sur Mr Bern pour avoir une précision historique, vous pouvez toujours rêver. Pas plus avec les historiens modernes par ailleurs. C'est franchement déprimant. Je savais que le niveau des Universités baissait, mais à ce point...
Quand à Léon : Aliénor haïssait son neveu Arthur et préférait son fils Jean sans Terre sur le trône. C'était une maîtresse femme, dans tous les sens du terme... De là à vouloir la mort d'Arthur...
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Léon-Paul Creton Le Mercredi 7 octobre 2015 21:47
Mansker il me semble qu'Arthur de Bretagne n'était pas le neveu d'Aliènor d' Aquitaine, qui épousa en secondes noces Henri II d' Angleterre, mais son petit fils !
Et celui de Henri II Plantagenets, comte d'Anjou et roi d'Angleterre, par la même occasion.
Aliénor et Henri eurent quatre fils : Henri, Richard(C de Lion), Geoffroi (Duc de Bretagne en épousant Constance de Bretagne) et père du petit Arthur, et enfin le fameux Jean sans terre.
Qu'Aliénor haïsse son petit fils cela ne serait pas étonnant, mais quoi qu'il en soit, il est considéré qu'Arthur fût assassiné par son oncle Jean sans terre! Et abandonné à son sort par Philippe Auguste en échange de droits sur l'Auvergne et le Berry.
Sauf erreur de ma part, car n'étant pas historien…
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MANSKER Le Jeudi 8 octobre 2015 11:38
Effectivement Léon, je confond avec Jean sans Terre dont le neveu était Arthur. Merci pour cette correction. Il est certain que la mort d'Arthur a quelque peu bouleversé l'ordre des choses, quand on sait que part la suite les Bretons ont aidés les Français à virer le fameux Jean sans Terre du royaume de France. Ainsi fortifié le Royaume de France pouvait tourner ses appétits vers la Bourgogne et la Bretagne, deux puissances considérables.
Quand à la mort d'Arthur plusieurs versions existent.
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Damien Kern Le Jeudi 8 octobre 2015 21:28
Quand on a suivi le cursus scolaire français et surtout avant l'avénement d'internet, des choses s'installent par défaut parfois pour la vie, faute d'avoir l'intérêt ou le temps d'approfondir. Au collège, il y a des examens, difficile de répéter autre chose que le programme officiel.
Il y a 1 ou 2 ans, avant que je découvre ABP, je ne connaissais rien de l'histoire de la Bretagne. Je connaissais des éléments éparpillés transmis oralement, parfois des bêtises, de la vieille propagande aussi, et sans pouvoir y mettre de structure.
Charlemagne est devenu mon test favori. Pas plus tard que la semaine dernière, j'ai posé les questions suivantes à des bretons.
- Quelle était la langue maternelle Charlemagne ? Réponse hésitante : français.
- Charlemagne était-il un roi français ? Réponse : Oui.
- La Bretagne était dans le royaume de Charlemagne ? Réponse : Oui.
Et les gens ajoutent en rigolant : "Il a inventé l'école." (sous entendu en France).
Voilà le package suffisant pour un électeur discipliné.
Le package est encore plus complet avec ce nom d'Aix La Chapelle, en territoire germanique. Au lieu de Aachen en allemand. Et puis finalement ce nom Charlemagne qui un sonne un peu différemment du nom germanique : Karl der Grosse, Karel de Grote ...
--
Par contre, je ne suis pas d'accord avec la présentation de Charlemagne qui persécute les bretons. En France, c'est l'overdose des lieux communs sur la victimisation, quelle lourdeur dans ce pays ! On parle de l'an 800 ! Peut-on citer un empire historique qui n'ait pas été une dictature ?
Depuis internet, il est beaucoup plus efficace de diriger les gens pour qu'ils se forment eux-mêmes. Ainsi je préfère qu'on démolisse ce flou du Charlemagne roi français qui est largement diffusé dans la tête des gens comme il l'était dans la mienne.
Je n'ai rien contre l'enseignement de Karl der Grosse, ni d'Alexandre, etc ... Mais il serait aussi intéressant qu'on arrête d'enseigner(par omission) que Charlemagne règnait sur la Bretagne qu'il n'a jamais conquise.
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Léon-Paul Creton Le Vendredi 9 octobre 2015 10:20
Tout à fait d'accord Damien Kern, et puisque vous parlez de Charlemagne, juste une réflexion personnelle…
Il est curieux qu'Alcuin _prétendument issu des Angles (Germains) ayant pénétré en Île de Bretagne au cinquième siècle_ soit bien plus cultivé que des Francs (germains aussi) du huitième et neuvième siècle.
Et cela au point que Alcuin devint le conseiller le plus important de Charlemagne, et que celui-ci n'aurait sans doute pas eu la notoriété qu'il a acquise, s'il n'avait pas rencontré ce conseiller, cet érudit. Alcuin se choisit un surnom latin Albinus
Alcuin est présenté comme un Anglo-saxon de Northumbrie pays duquel un roi breton Kadwallon Ap Kaldfan Jura sixième siècle de chasser les Anglais de leur pays (Ap= fils de… En Breton Ab, comme Ab Élard et Éloïse). Mais ALcuin lui-même dans un poème « autobiographique » ne se présente pas comme tel dans ce qu'il écrit
:
« Le poète Albinus vint d'une contrée étrangère,
Envoyé sur cette terre par l'illustre Bretagne ;
Charles, le célèbre roi de cette contrée, l'accueillit alors
Pieusement, pour l'amour de la sainte sagesse. »
Nb : Albinus et « …l'illustre Bretagne ». « …cette contrée, »
Suivant ses inclinaisons, l'on peut aussi déduire et affirmer en lisant ce poème qu'il était Romain, Britto-romain ou Breton ? Mais non ! Je n'ai rien trouvé de tel. Qu'éventuellement, il soit né en Northumbrie, dans le Yorkshire, cela n'en fait ni un Romain, ni un Angle, ni un Saxon, ni un Viking ! Il avait plus de « chances » de naître BRETON !
Quatre cents ans auparavant, les moines (déjà) et ermites irlandais et bretons déjà christianisés et fort érudits venaient fonder la Bretagne, une église celtique un peu différente de celle de Rome, et poursuivre l'éducation de leurs peuples, mais il n'est fait mention nulle part du développement intellectuel de ces clercs là… Je suppose donc que ce sont les Angles, les Saxons et les Vikings… Et puis plus tard les Francs Français qui ont civilisé, éduqué les Bretons et Irlandais …
Les « histoires » de ce qui allait devenir la France plusieurs siècles après, étaient déjà en marche, en préparation !
A suivre pour ne pas faire long…
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Léon-paul Creton Le Vendredi 9 octobre 2015 14:41
Voilà quelques temps que je me suis intéressé à Alcuin/Albinus, et me suis penché plutôt sur son nom.
Albinus est dérivé du latin Alba, Albus, qui veut dire : blanc ou aube
AL, avec AN et AR est l'un des trois articles du breton, utilisés fréquemment l'un à la places des autres suivant les lieux et les personnes, même aujourd'hui…
« J'ai noté également que le frère de Al-cuin avait pour nom Ar-non, la première syllabe ressemble également comme deux gouttes d'eau à un article breton, un élément de plus. Arnon, lui aussi, a pris un surnom latin : Aquila »
Si je considère que par différents éléments , ALcuin serait Breton et que donc je décompose son nom en AL (article : Le) et Cuin j'obtiens Al Cuin. Et que je prends Cuin comme écriture et prononciation francisée de Guen ou Gwen en Guin et Cuin, (ce qui se passe souvent pour Gueguen, Gloaguen, Goasguen, et pourquoi pas Gauguin,etc…), j'obtiendrais donc: Le Blanc.
Alcuin, Alguin, Alguen, Alwenn, Arwenn, Le Guen … Le Blanc
Alba, Albus, Albinus,etc…Le Blanc
Alors Angle ou Breton,
The big Charles avait une épée appelée « Joyeuse ».
C'était au temps où les lames faisaient la loi ! C'était au temps où les lames avaient un nom !
Et leur nom avait une signification.
Celle de son neveu qui paraît-il était le fameux Roland de la chanson fût nommée « Durandal ». Ce neveu sain de cor et d'épée, montait la garde aux Marches de Bretagne en qualité de comte et surveillait les Bretons. Je n'ai pas trouvé de signification pour cette épée…
Le Roi Arthur, de légende s'il en fût, avait Excalibur ! Quelle signification me direz-vous ? De prime abord on ne la perçoit pas ! Excalibur, Scalibor, ?...
Si on lui donne son nom breton,elle devient: Kaled B/Voulc'h ! Les Français ayant toujours des difficultés de prononciation avec d'autres langues que la leur, ça devient tout de suite quelques chose qui n'a aucune signification ! En breton il en va tout autrement.
Kaled =Dur(e)---Boulc'h= Entame = Dure Entame= Celle qui tranche, entame sans faiblir.
Excalibur appelée encore « L'épée du Rocher » qui tranche toute matière ! Faite sur mesure pour Rolland à Roncevaux
Durandal ? Dure Entame ??? Cela a été bel et bon de servir aux Marches de Bretagne, et se servir de la matière des Bretons ! Nous allons à Sant Iago de Compostella bien plus facilement grâce à …Durandal ! ( ;0))
Cela ramènerai le Roman du Roi Arthur bien avant huit ou neuvième siècle, et que tout au plus, Aliénor d'Aquitaine se serait elle aussi servi aussi de lui bien des siècles plus tard…
Aaahh ! Sacré, sacré Charlemagneee…
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