L'entreprise est audacieuse : raconter Taliesin devant une centaine d'enfants de 7 à 50 ans...
Louis-Jacques est bien connu des amateurs de danse et de musique bretonne. Il chante en kan ha diskan un répertoire plinn depuis longtemps avec ses compères Lintanff et Robin, il a commis deux CD remarqués où il compose des airs et des chansons nouvelles qui montrent que la créativité en breton est possible, sur des registres différents de la musique traditionnelle, s'aventurant à parler basque, russe, et souvent anglais.
Ici, c'est le Louis-Jacques conteur, ou plutôt lecteur qui distribue aux enfants des feuilles de chêne de l'arbre le plus vieux, le plus vieil être vivant de Bretagne. Ils devront après le spectacle les loger sous l'oreiller et raconter demain leurs rêves à leurs parents.
Et le conte commence : adossé contre l'écorce de l'arbre, il entend les guerriers celtes passer. Puis il va rencontrer Gwion, cet enfant qui deviendra Taliesin à cause de son front, où est bizarrement gravée une étoile à cinq branches comme dans la pomme qu'il ouvrira ensuite. Métamorphoses de Koridwenn et Taliesin les plus vieux magiciens de 1500 ans qui se transforment en oiseaux, en poisson et en loutre, pour terminer en grain de blé et en poule. Koridwen enceinte donnera naissance à Gwion...
Belles musiques de son compère, belle voix et belle présence : il ne manque finalement à l'auteur compositeur interprète que quelques racontées supplémentaires pour que l'enchantement naisse, qu'il quitte sa feuille pour le regard des grands enfants que nous sommes tous restés, pour écouter les merveilles de cette mythologie celtique si étonnante...