Skoazell Vreizh désapprouve la décision du Juge d'Application des peines d'avoir refusé la demande de liberté conditionnelle formulée par Kristian Georgeault, prisonnier politique breton.
Cette décision est d'autant plus incompréhensible que les motivations de la juge d'application des peines sont pour le moins confuses et largement discutables :
* Il est précisé dans le rejet de la demande de libération " Qu'il n'a (...) exécuté que 6 années d'emprisonnement sur les 17 auxquelles il a été condamné ".
Pourtant, si K. Georgeault a bien été condamné le " 26 mars 2004 par arrêt de la cour d'Assises de Paris à la peine de 11 ans de réclusion criminelle " et le " 29 juin 2005 par arrêt de la Cour d'Assises de Paris à la peine de 6 ans d'emprisonnement ", ces deux condamnations ont été confondues, à la demande même du procureur de la cour d'assises spécialement constituée en juin 2005 (confusion motivée par le fait que K. Georgeault a été jugé deux fois pour les mêmes faits). La confusion porte donc la peine totale de K. Georgeault a 11 ans ; il a déjà effectué plus de la moitié de cette peine, celui-ci est donc en droit, comme la loi le lui permet comme pour tout détenu, de prétendre à une réponse positive à sa demande.
* En outre la Juge d'application des peines motive son rejet par ces autres arguments : " - Attendu (...) que Monsieur Kristian Georgeault indique qu'il est toujours en lien avec le milieu indépendantiste breton et que c'est son comité de soutien qui lui adresse des mandats mensuels grâce auxquels il indemnise les parties civiles ;"
" (...) Qu'il conviendra par conséquent de rejeter sa demande de libération conditionnelle. "
Il conviendra surtout de souligner que cet argument rappelle bien que Kristian Georgeault est un prisonnier d'opinion autrement dit un prisonnier politique. Les mandats perçus par K. Georgeault sont envoyés par Skoazell Vreizh et proviennent de la solidarité bretonne, qu'il ne s'agit pas de cautionner des choix de luttes mais bien d'un soutien moral et financier. La solidarité ne plaît pas et devient même un argument de refus de liberté conditionnelle !!! Pourtant, voici ce que l'intéressé précise dans sa demande de liberté conditionnelle : " Qu'il (Kristian Georgeault) précise avoir renoncé pour l'avenir à toute action terroriste (...) ".
A noter également que Kristian Georgeault " (...) justifie d'une promesse d'embauche en contrat à durée indéterminée et indique qu'il indemnise régulièrement les victimes. "
Le conseil d'administration de Skoazell Vreizh déplore l'attitude scandaleuse de la justice française vis à vis du Prisonnier Politique Breton Kristian Georgeault et réclame que sa demande de mise en liberté soit acceptée comme elle l'aurait légitimement été pour tout autre détenu.
E Karaez, d'ar 6 a viz Mae Carhaix , le 6 mai 2006