Cette affiche aurait été placardée dans certaines écoles de Basse-Bretagne, le fait qu'aucun original n'a été retrouvé ne prouve pas qu'elle n'ait pas existée, d'autant plus que placardées dans des préaux, leur durée de vie a du être limitée.
- Point de vue -
Après l'intégration, l'assimilation, et après l'assimilation, la destruction
ABP a refusé plusieurs dessinateurs de presse tout simplement parce que la politique française ne fait pas rire du tout nos lecteurs. Nous cherchons des dessinateurs de presse qui fassent réfléchir, pas des créateurs de gauloiseries.
Par Philippe Argouarch pour ABP le 11/04/15 12:52
ABP a refusé plusieurs dessinateurs de presse tout simplement parce que la politique française ne fait pas rire du tout nos lecteurs. Nous cherchons des dessinateurs de presse qui fassent réfléchir, pas des créateurs de gauloiseries. Ils sont rares. A défaut, il est intéressant de ressortir les vieilles affiches des tiroirs et musées locaux. Certaines valent leur pesant d'or. Ici la propagande républicaine étalée en couverture destinée aux enfants en Alsace après son rattachement à la République en 1918.
Sémantique
La république a deux mots distincts pour désigner les territoires : Les "collectivités territoriales" qui sont les communautés officielles reconnues par la constitution et l'État (commune, villes, départements, régions administratives, France) et les "communautés" qui sont les territoires et ensembles culturels ou religieux, non reconnus, et voués à la destruction avec tout le langage à utiliser comme "communautarisme". Une communauté officielle est dite "républicaine", une communauté non officialisée est dite "communautariste".
Communauté de destin
Le rattachement de l'Alsace dans une région technocratique anonyme et disparate équivaut à sa destruction en tant que communauté distincte, culturellement et historiquement différente. C'est l'aboutissement d'un siècle d'assimilation forcée dans le moule républicain. La Bretagne est destinée au même sort dans les discussions au plus haut niveau du Conseil d'Etat, le gouvernement fantôme qui gère en coulisse la survie du système jacobin et dicte la conduite, du moins de la politique intérieure, des gouvernements de gauche comme de droite. L'Alsace comme la Bretagne sont dans la dernière phase d'intégration. Quand tout sera fini, il ne restera que des coiffes, quelques danses locales et des recettes de cuisine.
Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
Philippe, je vous signale que nous savons aujourd'hui que cette affiche il est défendu de cracher par terre et de parler breton est un faux. Ceci ne retire rien à la responsabilité de l'école en matière d'éradication des langues régionales mais c'était beaucoup plus subtil.
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Alwenn Le Samedi 11 avril 2015 15:12
Pourquoi pointez-vous particulièrement le Conseil d'Etat ? Car ce sont les élites françaises dans leur ensemble, ou quasi, c'est l'oligarchie française qui veut notre disparition, le Conseil d'Etat en fait partie. Mais d'où viennent les membres du Conseil d'Etat ?
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youn Talec Le Samedi 11 avril 2015 15:14
Sommes-nous si sûr que c'est un faux, car quand on parle avec des anciens pas du tout politisés, ils sont un certain nombre non négligeable à témoigner de l'existence de cette consigne d'interdiction de parler breton et de cracher par terre...? Je signale également que l'étude de F. Broudic qui prétend qu'il n'y a eu brimade et humiliation par rapport au fait de parler breton (symbole...) que dans un cas sur deux, me parait être une tentative assez suspecte de minimiser la responsabilité de la république française dans l'ethnocide culturel qu'a vécu la Bretagne. J'ai eu en effet l'occasion d'aborder ce sujet de l'humiliation avec un échantillon de locuteurs natifs non négligeable des 4 coins de la Bretagne. L'humiliation utilisée par les hussards noirs représente à minima 8 cas sur 10, ce qui ne colle pas du tout avec l'étude de Broudic... Chercher l'erreur...
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Yannig Baron Le Samedi 11 avril 2015 16:31
Je souligne que chez les Peuls au fond du Sénégal c'est une tête de singe que l'on pendait autour du coup des élèves qui osaient parler leur langue plutôt que celle du colonisateur... Yannig Baron
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MANSKER Le Samedi 11 avril 2015 17:57
Youn Talec, vous n'êtes pas loin de la vérité. Quand on sait que les jeunes femmes bretonnes (plutôt les chefs de famille désireux d'un avenir serein pour leurs filles), refusaient le mariage à un prétendant bretonnant. Je me souviens encore demandant à ma mère le pourquoi d'étudier une langue que je ne connaissais pas (le français), réponse : « tu n'iras pas loin avec le breton ! », fermez le ban. Pourtant il me semble que les premiers écrits républicains préconisaient la protection des minorités, sous peine de voir ces derniers se révolter un jour. La langue est bien sûr un indéniable outil relationnel. Qui le nierait ? Le breton est, en ce qui me concerne, un outil indispensable pour « ouvrir les portes ». Parler français avec un ancien breton, il vous regardera de long en large et en travers, en se demandant qui c'est ce doryphore, ou ce termaji, qui vient l'emmerder. Vous me suivez ? Non, bon, maintenant glissez lui quelques mots comme, a penoz, plijadur, ou, braou an amzer, et alors là, vous verrez ses yeux briller comme le phare d'Eckmuhl, un sourire jusqu'aux oreilles. Point de magie dans tout cela, mais un respect de la personne, du Breton, aussi plouc soit-il, aussi crotté soit-il. Vous vous placer à son niveau, au niveau de l'être humain, fier de ses racines et fier de vous voir adhérez à cette grande famille, à ce peuple breton ! Un sauf conduit breton, Kenavo, était également utilisé pendant la dernière guerre comme mot de passe, pour reconnaître les collabos des résistants (appelés terroristes par la gendarmerie de Vichy). Il est effectivement désolant monsieur Argouarch de voir un jour la Bretagne uniquement symbolisée par son folklore, ses crêpes et ses Pardons typiques, mais ne doutez pas que pas très loin un bon baz-youd est prêt à servir au cas ou pour rétablir le bon droit ! Le Breton, en général, à un gros « défaut », il est patient, mais sa patience à des limites.
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Philippe Guilloux Le Samedi 11 avril 2015 18:45
Il n'est pas question de minimiser la responsabilité de l'école de la République. Une véritable étude reste à faire sur le sujet. Il n'y a pas eu une pratique uniforme sur tout le territoire, pas plus qu'au long des années. Les choses ont bougé, changé. Il faudrait par exemple mettre ces pratiques en rapport avec la situation politique et des événements comme la nécessité, avant la guerre de 14, d'avoir de futurs soldats comprenant les ordres (cf : le livre des maitres de I Carré à ce sujet). La consigne a existé, tout comme le port de la "vache" mais l'affiche, pour le moment, personne n'en a trouvé trace.
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Pôtr ar skluj Le Samedi 11 avril 2015 20:36
Il ne faut pas non plus accabler le grand dessinateur Hansi qui, en patriote alsacien, a dénoncé avec talent la colonisation de son pays par les Allemands ; même s'il a pu être moins lucide sur la situatuion de l'Alasce redevenu française.
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Philippe Guilloux Le Samedi 11 avril 2015 22:03
potr ar skluj : pourquoi parler de la colonisation par les allemands et pas de recolonisation française? L'Alsace est l'exemple typique d'une région qui doit subir l'hégémonie. Et quelle soit allemande ou française, elle est dans les deux cas une colonisation. Rappelons aussi que la reprise en main après la première guerre a été d'une violence particulière de la part de l'administration française. Et si on regarde l'Allemagne aujourd'hui, il serait préférable pour l'Alsace d'être allemande : elle serait une région autonome avec des moyens sans commune mesure avec ceux d'une région française
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konan Lasceau Le Samedi 11 avril 2015 22:22
d'une Amie du finistère : à l'école lorsqu'un enfant parlait breton, on lui mettait un caillou dans la bouche sur la langue et il ne pouvait sans défaire que quand un autre enfant avait lui aussi parlé breton ! moins traumatisant que le sabot autour du cou, y a t'il des affiches Bretagne heureuse ?
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PIERRE CAMARET Le Dimanche 12 avril 2015 02:06
Mes amis Alsaciens , prenez garde la machine a ecraser est en marche et cela a commence par "l'achat "( pratique de Rome ) de vos "elites ". Mr Ph.RICHERT UMP , semble accepter la soupe Socialiste qui va lui offrir une Region cinq fois plus grande que son Alsace Natale , avec Strabourg comme Capitale ( la sucette). Ne soyez pas dupe , vous allez perdre petit a petit , vos droits locaux , vos traditions pour la Une et Indivisible Jacobine .Certains Alsaciens naïfs disent , c'est pour une question d'allegement de formalites administratives ...... ne le croyez pas, c'est le depart du processus d'absorption totale . D'ailleurs le Premier Ministre francais ( dont j'ai oublie le nom) l'a dit , je connais l'Histoire de l'Alsace , il n'y a pas de peuple alsacien , mais un peuple francais en Alsace .Plus arrogant que moi ..... tu meurres.
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Alwenn Le Dimanche 12 avril 2015 11:30
"Mes amis Alsaciens , prenez garde la machine a ecraser est en marche et cela a commence par «l'achat »( pratique de Rome ) de vos «elites »." Pratique de Rome et de tous les colonisateurs impérialistes, pratiques des français depuis des siècles, la Bretagne en sait quelque chose. C'est là le point central, le point fondamental : la trahison des élites ! C'est de ce cercle vicieux dont ils faut sortir, car l' "achat" des "élites" permet la domination et le génocide culturel sans que personne ne s'en aperçoive, ou presque. Nous sommes quelques uns à le savoir, nous devons le faire savoir à tout le monde. Le prix Dugesclin (attribué à Lebranchu) est une excellente chose car il met précisément le doigt sur ce fait fondamental : il existe des traitres bretons, ceux qui se vendent aux français pour un ministère ou un poste de député. Sans la trahison des "élites", il n'y aurait pas d'intégration, ni d'assimilation, ni de génocide.
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SPERED DIEUB Le Dimanche 12 avril 2015 12:19
Pour Lebranchu je suis d'accord mais pour Duguesclin c'est bien moins simple ,bien que c'était un tyran Ceux qui ont fait liquider Pierre Landais représenteraient bien davantage l'esprit de la trahison ,car c'était à ce moment que la Bretagne était en train de devenir un état dans le sens moderne du terme ,c'est là que son destin s'est joué ,ceci dit Pierre Landais n'était pas non plus un enfant de choeur ,il a eu tort de martyriser Chauvin ,il aurait pu l'écarter de part des méthodes plus civilisées
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Alwenn Le Dimanche 12 avril 2015 14:56
"Pour Lebranchu je suis d'accord mais pour Duguesclin c'est bien moins simple" Dugesclin était un mercenaire qui s'est mis au service du plus offrant. Il avait son propre biographe qui devait faire le récit de ses exploits. Il a été soupçonné d'avoir laissé revenir le duc breton, contre l'intérêt des français, comme quoi, il pouvait être à l'occasion sujet à un sentiment breton ! Le système hiérarchique de l'époque n'était pas du tout clair et limpide, avec ce système d'hommage, d'hommage lige, ce qui brouilait le sentiment nationaliste, en partie, mais pas complètement.
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Jean-Louis G. Le Lundi 13 avril 2015 15:55
Attention, l'affiche "Il est interdit de parler breton et de cracher à terre" est un faux, démontré comme tel par Fanch Broudic.
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Jean Albert Le Mardi 14 avril 2015 16:20
Pour rappel de la petite histoire : l'affiche et d'autres variantes de cette sorte sont inspirées du titre de l'anthologie bilingue des poèmes de combat écrits en breton entre 1950 et 1970 par Yann-Ber Piriou « Défense de cracher par terre et de parler breton » [1971] . L'amalgame fait dans ce titre est toujours symbolique. Quant aux affiches qui en sont inspirées, ce n'est pas toujours simple de prouver qu'elles ne datent pas de l'époque de l'interdiction du breton à l'école.
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Philippe Guilloux Le Mercredi 15 avril 2015 09:30
Si cette affiche avait existé, il y en aurait plusieurs exemplaires retrouvés ce qui n'est pas le cas. On retrouve tout ce qui a trait à l'éducation des enfants depuis 1882, notamment dans les écrits forts nombreux de cette administration. Donc pas de trace de cette affiche. Par contre, on retrouve des écrits très clairs sur la politique à mener pour éradiquer les langues régionales. Ainsi, les propos de l'inspecteur général Carré, l'inventeur du Certificat d'études dans le livre des maitres : est-il nécessaire que tous les petits français, même les Bretons, les Flamands, les Basques, les Arabes, comprennent et sachant parler le français ? Oui ! Parce que leur intérêt est qu'ils puissent entretenir plus tard des relations avec les habitants du reste de la France. Parce qu'ils seront soldats et que les commandements militaires se font en français. Parce que les lois qui les obligent sont écrites en français. Enfin parce qu'on n'est pas complètement français quand on ne connait pas la langue de la France. Notez au passage que la nécessité de connaitre le français pour des raisons militaires. Après la perte de la guerre en 70, ce fut une des principales missions de l'école : former les futurs combattants d'une guerre qui était inéluctable car, outre le fait qu'elle devait permettre de reprendre l'Alsace et la Moselle, elle désignait surtout un ennemi permettant à une république vacillante de forger l'esprit national.
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PIERRE CAMARET Le Mercredi 15 avril 2015 11:23
Philippe GUILLOUX . Votre dernier paragraphe , je suis d' accord a plus de 100 %
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Jean Albert Le Mercredi 15 avril 2015 16:29
à signaler et c'est instructif (!!!) : une variante de l'affiche dans la très récente Histoire de Bretagne en DVD de J-J Monnier http: //www.agencebretagnepresse.com/id=36562&searchkey=histoire%20de%20la%20bretagne @Ph Guilloux : Le livre des maitres (c'est avant 1900) d'Irénée Carré que vous citez (merci) est il accessible sur la toile ? Au passage l' I.G. Carré s'est élevé contre l'usage du symbole et ce que celà dénotait ... Juste une remarque sur ce qu'est une preuve : vraisemblance n'est pas preuve. Dans les années 1970, il était sans doute possible de trouver papier et en encre de plus de 50 ans, vielle imprimante de feuilles volantes; que diriez vous si des manipulateurs prévoyants avaient alors imprimé une seule ou plusieurs affiches et vous les montraient aujourd'hui ?
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Pôtr ar skluj Le Mercredi 15 avril 2015 19:31
À Philippe Guilloux "potr ar skluj : pourquoi parler de la colonisation par les allemands et pas de recolonisation française?" Je parle de colonisation par les Allemands car l'Allemagne a organisé une immigration de peuplement visant à faire disparaître le particularisme alsacien. La France a certes procédé à des expulsions après la Première Guerre Mondiale, mais elle n'a jamais utilisé l'arme démographique contre l'Alsace. On peut parler d'un processus d'aliénation de l'Alsace redevenue française mais il n'a pu se produire sans le consentement au moins tacite des Alsaciens.
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Christophe G. Le Jeudi 23 avril 2015 13:19
> outre le fait qu'elle devait permettre de reprendre l'Alsace et la Moselle Petit rappel : l'Alsace et la Lorraine sont devenues effectivement françaises pour la première fois 23 ans avant la révolution française (l'annexion débute en 1648 par le traité de Wesphalie, et devient totale en 1766 à la mort du duc Stanislas, qui abandonne l'administration du duché de Lorraine à son gendre, Louis XV) ! Mais dès 1814 (traité de Paris), de nombreux cantons sont reperdus au profit de la Prusse suite aux défaites napoléoniennes. Parler de la "reprise" de ces territoires par la France ne va donc pas de soi, comme vous le laissez entendre. Ce sont des régions qui ont toujours été de culture "germanique", et leur patois germanique (le francique, langue des Francs) ne date pas de la période 1870-1914, comme on veut souvent nous le faire croire. Et pour en revenir aux vexations et autres petites tortures évoquées par nos amis bretons, j'ai moi-même souvent eu droit dans les années 60 à la méthode des instituteurs français ("de l'intérieur" comme on dit chez nous), pour nous interdire l'usage de notre patois francique : l'enfant, pris à parler patois, devait se mettre à genoux, et présenter sa main fermée, les doigts réunis vers le haut. Et l'instituteur lui assénait un coup violent sur les doigts avec sa règle métallique. Certains copains ont perdu un ongle... Mais à l'époque, aucun parent n'aurait osé porter plainte pour violence à l'école, tellement on les avait convaincus que parler patois, "c'était mal" !
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PIERRE CAMARET Le Dimanche 26 avril 2015 02:48
Visite de la "LE BRANCHU" en Alsace . Le Senateur KENNEL (UMP) President de ADIRA denonce : l'INCOMPETENCE ET LE MEPRIS de la Ministre Maryline LEBRANCHU et l'invite a rentrer a PARIS . Dernieres Nouvelles d'Alsace le 26/4/2015. La BRETAGNE devrait faire la meme chose lorsqu'elle osera se presenter en Bretagne .