Bretagne Vivante a saisi le Tribunal administratif en raison de l'incompatibilité d'une autorisation pour une rave de 1500 personnes sur la commune de Botmeur avec des mesures Natura 2000 mises en ouvre sous l'autorité du Préfet, avec les engagements internationaux de la France ainsi qu'avec diverses dispositions législatives.
En effet, les parcelles concernées sont au cour d'un secteur identifié comme particulièrement sensible en raison des espaces de landes très proches où nichent deux espèces patrimoniales (busards et courlis). D'autres espèces protégées sont concernées (fauvette pitchou, locustelle tachetée, engoulevent d'Europe, etc). Le Parc naturel régional d'Armorique a d'ailleurs fait connaître son opposition argumentée à toute autorisation pendant la période de nidification.
De plus, on ne saurait ignorer le fait que les participants à de tels rassemblements peuvent très bien pénétrer dans les parcelles limitrophes, tant en raison du manque d'équipements sanitaires que de leur affluence incontrôlable. Il existe de vrais risques d'incendie liés à ce type de milieu.
Les milieux et les espèces concernés ont fait l'objet depuis une vingtaine d'années de nombreux programmes associant l'Europe, l'État, les collectivités, les agriculteurs et les associations. On comprendrait mal que l'État encourage, même ponctuellement, des mesures en totale contradiction avec ces programmes. Les associations qui participent bénévolement à de multiples structures visant à préserver et mettre en valeur le patrimoine des monts d'Arrée s'interrogent sur la réelle volonté de concertation de l'État. La France s'est engagée dans le processus Natura 2000 qui lui donne des obligations de conservation de son patrimoine naturel. Toute activité pouvant mettre ce patrimoine en danger doit faire l'objet d'une étude d'incidence (ou étude d'impact).
Bretagne Vivante n'a pas d'opposition de principe à la tenue de rassemblements musicaux. Il est seulement étonnant que, compte tenu de la montée en puissance de ce type de loisirs et des graves nuisances qui peuvent leur être associées, les services de l'État n'aient pas prévu, corollairement à l'interdiction de zones bien identifiées (Natura 2000, ZNIEFF, réserves pour ce qui est de la dimension « patrimoine naturel »), des espaces clairement désignés pouvant être proposés aux organisateurs.
Pour des raisons d'ordre publique, et uniquement pour cela, le Tribunal administratif ne nous a pas suivis car, faute d'avoir été prévenus à temps, nous l'avions saisi à une date trop proche de la manifestation. Il est clair qu'il ne pourra il y avoir de récidive sur une zone Natura 2000.
François de Beaulieu, secrétaire général de Bretagne Vivante-SEPNB, le 29 avril 2006.
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