Mercredi 14 mai, Christian Troadec, conseiller général du Finistère et maire de Carhaix, a tenu un point-presse, en plein air, juste à côté du Conseil général, à Quimper. Il souhaitait, avant tout réagir à l'annonce des propositions de la commission de l'Assemblée nationale qui demande au gouvernement de mettre en place l'écotaxe, de la rebaptiser « éco-redevance » (!!!?) et de l'assortir d'une franchise mensuelle de 400 km ( voir notre article ).
L'organisateur principal de la manifestation des Bonnets rouges, à Carhaix, dont il a rappelé qu'elle avait réuni 40 000 personnes (et 30 000 à Quimper), a répété qu'il n'était pas question que les routes ne soient plus gratuites en Bretagne et qu'un prélèvement sur les bénéfices faramineux des sociétés autoroutières, comme l'a proposé la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, lui semble une piste intéressante.
Il a insisté sur le fait que toute taxation est mortelle pour l'économie d'une péninsule qui est, par nature, hors des flux de transports, rendant ipso facto la vie plus chère. Usant de son esprit satirique habituel, il a brocardé les décideurs parisiens qui ne savent marcher que «sur la moquette épaisse des ministères ».
Étant candidat à un poste de député européen et à la tête d'une liste intitulée « Nous te ferons, Europe », il n'est plus l'un des porte-paroles officiels du Collectif « Vivre, décider et travailler en Bretagne » et il n'a pas voulu commenter le retrait d'Olivier Le Bras, ex-délégué syndical de l'abattoir Gad,mais, précisant qu'il en comprenait les raisons et qu'il avait beaucoup d'estime pour lui, ainsi que pour Nadine Hourmant, délégué syndicale de l'industriel du poulet, Doux.
Concernant sa campagne pour les européennes, il a précisé que les bulletins de vote seraient proposés dans tous les départements de la circonscription Ouest, à l'exception de quelques villes où le vote est électronique. Il a pris soin de répondre à ceux qui avaient douté du fait qu'il se présenterait aux européennes, qu'étant un homme politique, il est normal qu'il concoure aux compétitions électorales, actuelles et futures comme les régionales.
Deux de ses colistières étaient présentes pour parler des questions de la pêche (Valérie Bescond) et de l'agro-alimentaire (Corinne Nicole).La pêche bretonne est toujours en danger, menacée par les rachats des bateaux par des armements étrangers qui emportent avec eux les quotas de pêche. Les artisans pêcheurs sont très insatisfaits de la nouvelle organisation des comités de pêche qui ne prend pas en compte les difficultés concrètes des petites entreprises.
Corinne Nicole, délégué syndicale CGT de Tilly-Sabco et conseillère municipale de Scrignac, a confié son inquiétude sur les abattoirs de poulets du Finistère, car, les aides accordées ne sont pas en rapport avec les pertes occasionnées par la volte-face de l'Europe sur les restitutions, qui n'a pris aucune mesure d'accompagnement, alors qu'un millier d'emplois sont en jeu. Elle souligne que, puisque les actions du propriétaire ont été transférées dans une fiducie de gestion qui a reçu des fonds publics importants, il sera difficile à l'État de ne pas assumer la casse éventuelle.
La faillite de Frangosul, création de Doux au Brésil, même si Doux n'en est plus l'actionnaire majoritaire, risque de rendre plus difficile la sortie de crise et Corinne Nicole s'attend à de mauvaises nouvelles dans les mois qui viennent.
Christian Troadec s'est étonné qu'aucun sondage pré-électoral n'est encore été publié pour la circonscription Ouest, mais, comme il dit que « c'est sur les marchés qu'on sent l'atmosphère », certains de nos lecteurs peuvent s'attendre à le croiser bientôt.
Christian Rogel