L'environnement de la Bretagne ne peut s'améliorer sans un changement significatif de son agriculture.
Soleil éclatant des premiers beaux jours dehors. Pourtant, dans la salle des fêtes de Baye, ils sont une centaine dans l'obscurité à écouter les militants actifs du pays : des agriculteurs de Bannalec et Riec, Ellé vivante, ceux qui reconstruisent des kilomètres de talus, les veilleurs, les lanceurs d'alertes, les compilateurs de dossiers...
C'est l'assemblée générale d'Eau et Rivières. Ils ne sont pas dans l'autosatisfaction alors qu'ils pourraient l'être : ils ont fait annuler le projet de GDE à Plouray (NPCB), ils ont suspendu le projet de carrière d'Arzano (Ellé vivante), supprimé le projet d'extraction de sable d'Erdeven (les amis des dunes).
Il y a tant à faire, comme pour ce projet géant d'aquaculture de coquillages et d'algues sur la commune de Moelan sur mer, mettant en péril les rias de Brigneau, Merrien et Doëlan.
Les enjeux sont de taille, et il faut, selon, Lylian le Goff "marquer les politiques à la culotte". Il a réussi à faire en sorte que les cantines de Lorient et le restaurant universitaire mangent bio. Alors que la France était en avance sur l'agriculture biologique il y a vingt ans, elle a perdu cette avance. Des grandes villes d'Allemagne et d'Autriche ont une ceinture verte autour de leurs grandes villes, fournissant l'alimentation de l'agglomération en améliorant la qualité de l'eau et surtout la santé des habitants.
Alors que les media taisent les suicides des agriculteurs (deux par jour en France), la féminisation et la stérilisation du vivant (50 % de spermatozoïdes en moins chez les hommes depuis cinquante ans), l'alimentation industrielle a des coûts de santé (obésité, cancer ...) exorbitants.
Et en plus, le bio crée des emplois. Alors, il faudra encore beaucoup de militants et beaucoup d'assemblées générales, et beaucoup de politiques courageux et ambitieux pour oser une Bretagne qui parie sur la santé de ses habitants et la démocratie retrouvée.