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- Communiqué de presse -
La Bretagne : un nain politique
Au festival de Lorient, il est des lieux où l'on réfléchit, analyse, cherche à comprendre pourquoi le surinvestissement associatif a détourné du politique, à moins que ce ne soit le contraire...
Par Fanny Chauffin pour Taol Kurun le 10/08/13 8:50
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Au festival de Lorient, il est des lieux où l'on réfléchit, analyse, cherche à comprendre pourquoi le surinvestissement associatif a détourné du politique.

A moins que ce ne soit le contraire...

L'université d'été du festival est à la Chambre de Commerce. Là, chaque année, dans l'amphithéâtre, invités par Patrick Malrieu se succèdent universitaires, spécialistes des questions bretonnes, culturelles, sociales, politiques ou économiques.

Ce vendredi, à 17 h , devant une assemblée d'une cinquantaine de personnes, Tudi Kernalegenn, jeune docteur en sciences politiques, prend la parole. Il raconte l'après guerre, comment le CELIB s'est constitué et a fédéré l'image d'une Bretagne forte allant au dessus des clivages politiques : Citroën s'installe à Rennes, le Joint français à Saint-Brieuc, les télécoms à Lannion.

L'agriculture peine et la guerre de l'artichaut fait rage. Puis, les grandes manifestations vont se succéder et on va voir des drapeaux bretons côtoyer les drapeaux rouges. La lutte du Joint français est emblématique : trois mois de grève générale soutenue par des conseils municipaux bretons de droite et de gauche, aidée en vivres par tous les Bretons qui font acheminer légumes, café, nourriture. Et cette lutte qui aboutit à la victoire (un treizième mois et 70 centimes d'augmentation) a été accompagnée de chanteurs et musiciens, galas de soutiens, festoù-noz, matchs de foot...

La Bretagne politique est née là. Pour défendre l'emploi au pays. Puis ce sont les luttes écologiques qui prennent la suite avec l'Amoco Cadiz et Plogoff.

Mais que reste-t-il, quarante ans plus tard, de cette "Bretagne socialiste à venir" que chantaient Paol Keineg et Alan Stivell ? Les acteurs bretons se sont investis dans l'associatif massivement (écoles Diwan, Dastum, BAS, Kendalc'h, maisons d'édition, mouvements humanitaires, gouren,...) et les partis autonomistes dépassent difficilement 2 % et comptent quatre postes au Conseil régional. Le paradoxe breton souligné par Ollivro, Ronan Le Coadic est réel : les sondages montrent à quel point les Bretons sont attachés à leur région, à leur langue, mais ils sont légalistes et ne vont pas plus loin que ce constat.

Dans l'assemblée, cinq personnes vont prendre la parole. Pour déplorer la situation, pour chercher à comprendre pourquoi la crise agricole n'est pas soutenue par les Bretons, pour savoir pourquoi dans une ville étudiante comme Rennes aucun jeune n'est dans la salle, hormis le conférencier...

Dans le public, une femme prend la parole : "la Bretagne est un nain politique. Arrêtons d'accuser les autres, et regardons-nous. Au pays basque nord, sur un demi département les enfants scolarisés en basque représentent 13 % de la population scolaire. Les politiques commencent à bouger. Nous sommes très forts en Bretagne, pour la danse, la musique, l'édition, la solidarité... mais le jeu des partis français ne laisse pas de place à cette immense richesse et potentiel d'énergies en Bretagne qui s'investit ailleurs que dans le politique".

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