- Communiqué de presse -
OUTREAU, ou comment refermer la boite de Pandore
Il est au moins deux raisons de craindre que la routine d’une institution sortant chaque jour de ses missions cardinales ne soit pas entravée par le martyre qu’ont vécu les très nombreuses victimes de la justice à Outreau. 1) Récemment, notre association a adressé le
Par Pascal Dazin pour alphabet du respect des enfants le 2/01/06 13:34

OUTREAU

ou comment refermer le couvercle de la boite de Pandore

Il est au moins deux raisons de craindre que la routine d’une institution sortant chaque jour de ses missions cardinales ne soit pas entravée par les suites politiques données au martyre qu’ont vécu les très nombreuses victimes de la justice, à Outreau.

1) Récemment, notre association a adressé le courrier suivant au Ministre de la Justice et Garde des Sceaux actuel, Monsieur Pascal Clément.

« Parmi les nombreux progrès que le procès d’Outreau peut et doit induire, il en est un qui aurait selon nous dû couler de source depuis fort longtemps. Il s’agit de la prise réelle de responsabilité des médecins psychiatres commettant des expertises sur demande judiciaire.

En effet, dans le cadre de mes activités associatives, je déplore régulièrement la très mauvaise qualité, la partialité d’expertises « à charge exclusive ou très prédominante » , commises par des psychiatres agréés, qui s’avéreraient à coup sûr condamnés par l’Ordre des Médecins s’ils osaient écrire leurs rapports sur des certificats médicaux classiques, hors protectorat judiciaire de fait..

Dans le cadre des séparations parentales judiciarisées, j’ai pu comparer très souvent la malhonnêteté de certificats médicaux de complaisance, qui entraînaient un blâme de praticiens psychiatres les ayant commis pour satisfaire un patient, avec celle de rapports d’expertise psychiatrique totalement farfelus, mais utilisés dans les palais de justice. L’un d’eux fut d’ailleurs signalé à l’ordre départemental des médecins, qui ne put que le transmettre à l’ordre régional, instance disciplinaire : ce rapport d’expert dit « agréé » violait plus de dix articles du Code de Déontologie Médicale. Au dernier moment, et au grand soulagement de ce « psychiatre agréé » , ses avocats ont déclaré devant cette instance disciplinaire qu’un médecin ne peut répondre de la qualité déontologique de ses actes quand il agit en tant qu’auxiliaire de justice.

Ceci est totalement inadmissible, et très dangereux.

On sait à quel point certains praticiens peuvent être intéressés par les retombées financières de leur agrément (dont il est méprisant et scandaleux de les comparer aux plus bas salaires d’ouvrières non qualifiées, d’autant plus qu’un certain nombre de ces praticiens se valorisent sur leur papier à en-tête, totalement artificiellement, d’être « agréés par la justice » comme si cet agrément était gage de qualité professionnelle). On sait également, et tout sp��cialement en matière de justice dite « familiale » , que les experts agréés, pour le rester, sont implicitement incités à flatter le conformisme judiciaire et donc à complaire dans leurs rapports aux juges qui les nomment pour ce travail très bien rémunéré.

Nous formons donc des voeux pour qu’au moins les médecins psychiatres soient responsabilisés quand ils commettent des expertises judiciaires, et ce d’autant plus que chacun sait que la psychiatrie, et surtout la psychiatrie contemporaine est la discipline la moins scientifique de l’ensemble des spécialités médicales ».

Le cabinet de ce ministère nous a répondu, dans un courrier-type, que nos préoccupations sont au cœur des réflexions actuelles…Aucun autre engagement ni commentaire….

2) Le député Vallini, un avocat de métier, qui préside la « commission d’enquête sur le procès en appel d’Outreau » a déjà informé la grande presse qu’il ne s’agissait absolument pas de critiquer la justice, qui fonctionne bien dans notre pays, mais de rechercher les dysfonctionnements spécifiques de ce seul procès…

Ce président de commission d’enquête sait donc déjà qu’ il va présenter un rapport aseptisé. Mais surtout, cet avocat plaid eencore pour une justice qui viole quotidiennement deux conventions ratifiées , à seule fin d’ exploiter les parents en difficulté conjugale. Car dans les chambres familiales, on compte des centaines d’Outreau par jour.

Les centaines d’experts qui commettent chaque jour des rapports comparables à ceux des martyres d’Outreau pourront continuer à normaliser. Les dizaines de milliers d’avocats pourront continuer à nuire et affabuler sans rien risquer, les milliers de juges pourront continuer à discriminer des parents placés de force en posture totalement artificielle de justiciables…Et tous ces professionnels judiciaires et para-judiciaires, intervenant à Outreau ou ailleurs, au pénal comme au civil, resteront impunis, comme ceux qui ont été complices des sévices institutionnels infligés aux victimes d’Outreau, et même de l’homicide de la victime s’étant donné la mort.

Alors bonne année au personnel de la justice d’en haut et de celle d’en bas, et comme depuis toujours, y compris pendant la collaboration, n’ayez aucune inquiétude : vous êtes la Caste des « Intouchables » de notre société dérégulée !

Pascal Dazin

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