LA COLONISATION a eu, et a encore, un "rôle positif"
Les députés viennent de rejeter, après un débat récemment ouvert, la proposition de loi
tendant à supprimer un texte sur «le rôle positif de la présence française dans ses colo-nies.»
Il n’est pas dans le propos de réécrire, en quelques phrases, l’Histoire de la colonisation française. On ne peut, toutefois, sur le plan strictement humain, oublier, ni ne pas condam-ner, certains faits hautement négatifs comme la traite des noirs, l’éradication des langues et des cultures cela au nom de la création d’une République «Une et indivisible» imposant, avant l’heure de la mondialisation, sa seule et unique culture. On ne peut oublier l’ enrôle-ment forcé, lors des conflits mondiaux, des tirailleurs sénégalais et autres ressor-tissants de l’Afrique du Nord.
Dans le même temps, il ne peut être nié qu’il y a eu, c’est certain, des côtés positifs. Il en est même qui actuellement perdurent… et interpellent.
Leur maintien procède, en effet, d’une approche colonialiste.
Il en va ainsi du privilège détenu par les fonctionnaires, dont ceux de l’éducation nationale, sur le plan de leurs retraites.
Il est, en effet difficilement acceptable, au nom de l’éthique et du simple respect de la dignité humaine, que pour eux, choisir de résider durant leur retraite, dans certains dépar-tements d’Outre - Mer, puisse justifier d’une bonification d’annuités de 35% à la Réunion et à Mayotte et jusqu’à 75% à Tahiti ou en Nouvelle Calédonie. Cela n’est pas très répu-blicain. De la délocalisation à rebours. Cela, sans que les ressortissants de la fonction publique de ces départements bénéficient du même dispositif lorsqu’ils viennent s’instal-ler en Métropole.
Il eût été intéressant que les députés intégrent, lors de leurs débats, ces éléments de nature discriminatoire. Ne serait-ce qu’au nom de la simple équité.
En France, pays où on le sait «certains sont plus égaux que d’autres.» et s’en accomodent.
Saint - Brieuc le 5 décembre 2005
GERARD GAUTIER
Ancien Conseiller Régional de Bretagne