Lundi 3 décembre, à Lyon, en marge du sommet franco-italien pour la ratification d'un accord sur la construction d'une Ligne à Grande Vitesse appelée « LGV Lyon-Turin » plusieurs milliers de d'opposants au projet, Piémontais, Savoyards, Occitans, Français et Italiens se sont rassemblés pour faire entendre leur hostilité.
Ce projet, estimé à environ 30 Milliards d'Euro, s'inscrit dans la liste des nombreux Grands Projets Inutiles à côté de celui du Grand Paris, des LGV PACA et Pays-Basque, d'ITER, des EPR, des Gaz de Schiste, etc.
Pour Régions et Peuples Solidaires (R&PS), ces grands projets ne sont pas qu'inutiles. Ils sont également ruineux budgétairement, désastreux écologiquement et ont en commun le fait d'être tous imposés par Paris.
Alors qu'un peu partout en Europe, la gouvernance tend à l'horizontalité, les Etats associant les territoires à la prise de décisions, en France, la gouvernance reste verticale et descendante, le pouvoir s'exerçant toujours de l'Etat vers les territoires. En France, l'Etat concentre à lui seul, quasiment tous les pouvoirs, y compris celui d'imposer une décision à l'insu des territoires et leurs habitants.
Car la France, contrairement à d'autres pays européens comme l'Italie notamment, ne permet pas le référendum d'initiative populaire. Quant aux Collectivités Territoriales, si elles peuvent émettre des avis, ces derniers n'ont aucune valeur opposable.
Le Gouvernement Ayrault, sous la responsabilité de Mme Lebranchu, Ministre de la Réforme de l'Etat, de la Décentralisation et de la Fonction Publique a lancé un acte III de la décentralisation. R&PS attend de cette réforme de vrais changements en profondeur. En préalable, à une réforme qui vise l'égalité entre les territoires, il faut que soit abolit le principe selon lequel en « Province », l'avis des citoyens et de leurs représentants siégeant dans les Collectivités Territoriales importe moins que celui de Paris ! La dépendance des territoires vis-à-vis de Paris doit cesser. Chaque territoire doit pouvoir s'auto-administrer et se constituer en Collectivité Territoriale. L'Etat devra dialoguer sans mépris avec ses territoires et rechercher le compromis entre intérêts collectifs et intérêts particuliers.
C'est au prix d'une vraie démocratie territoriale que cesseront les grands chantiers inutiles et que des alternatives durables pourront voir le jour.