Compte-rendu de l'entretien avec le conseiller de M. Cuvillier du 19 octobre 2012.
Des représentants du collectif Le Peuple des Dunes en Trégor ont été reçus, ce vendredi 19 octobre, par un conseiller de M. Frédéric Cuvillier, Ministre délégué auprès de la ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche lors du déplacement de ce dernier aux congrès de l'Association des Elus du Littoral à Perros-Guirec.
Assistaient également à cette réunion, une représentante du cabinet du Préfet des Côtes d'Armor et un représentant du cabinet du Préfet de Région. Un dossier du collectif a été remis aux participants. Le conseiller possède une bonne connaissance de notre dossier transmis par voie postale en date du 18 juin 2012. Il précise que, le dossier d'extraction étant toujours en instruction, aucune réponse n'avait pu être formulée. La décision du Ministère en charge des mines devrait intervenir au plus tard le 15 janvier 2013 ; celle de M. Cuvillier vers avril 2013.
Nous avons rappelé que nous ne sommes pas contre l'extraction de granulats marins, mais contre l'exploitation à cet endroit précis à proximité des côtes entre deux zones Natura 2000, compte-tenu des conséquences irréversibles prévisibles et non aléatoires.
Nous avons réitéré tous les arguments de notre dossier en insistant sur le fait que les marées noires, les marées vertes et puis maintenant les extractions de sable, ça suffit ! Un critère que nous avons développé semble également retenir l'attention du ministère : les emplois. Le groupe Roullier exerce un fort lobbying auprès de toutes les autorités en faisant valoir son poids de 6 000 emplois. Dit brutalement, c'est grotesque étant réparti sur 42 pays, mais cet argument est entendu en haut lieu en cette période difficile où chaque jour apporte son lot de plans sociaux.
Nous avons développé nos arguments sur le nombre d'emplois locaux et non délocalisables que ce projet menacerait s'il était accordé. Le conseiller nous demande « de continuer à alimenter le débat » afin de rééquilibrer l'ensemble et que toutes les parties soient entendues.
Nous avons également développé un nouvel élément : la CCI de Morlaix a dénoncé à la CAN, en juin avec effet au 1er janvier 2013, la convention autorisant le déchargement de sable sur le port du Bloscon. Le port de Roscoff,accessible à toute heure, a orienté son développement stratégique vers : le tourisme, la pêche et la plaisance. Ceci contrarie fortement la CAN qui ne pourrait plus décharger le sable extrait du site des Duons (Morlaix) et celui prévu à la pointe d'Armor. Deux autres ports, évoqués dans le dossier d'enquête publique (ports à marée) Lézardrieux et Pontrieux envisagent également de dénoncer une même convention pour des raisons similaires.
De ces faits nouveaux, il résulte que l'extraction de la baie de Lannion ne présente plus les mêmes intérêts économiques pour la CAN.
D'autre part, un courrier du président de LTA adressé au ministre a été remis en séance, rappelant que notre collectif Le Peuple des Dunes en Trégor avait le soutien total de toutes les communes concernées par ce projet.
En conclusion, le conseiller nous a déclaré, en résumant notre échange :
- que ce dossier avait rencontré des difficultés lors de l'enquête publique ; a rappelé les conclusions du rapport initial de la DREAL –qui préconise d'autres sites plus au large- et de l'IFREMER qui a émis un avis réservé sur la demande de titre minier et très réservé sur la demande d'ouverture des travaux.
- qu'il était « sceptique » avant de nous rencontrer sur le sens de notre démarche ; nous ne sommes pas « clivants » , que nous avions pris de la hauteur sur ce dossier et c'est ce qui lui a plu
- être « satisfait de nos échanges utiles et constructifs » sur un dossier très « clivant »
- Le ministre du Redressement Productif intervient via le CGEIET (Conseil général de l'Economie, de l'Industrie, de l'Energie et des Technologies ex. Conseil général des Mines)
- qu'il se ferait le relais de notre réunion auprès du ministère de l'Industrie et de la Mer
- que notre démarche est légitime ; il nous demande d'alimenter le débat sur le dossier en général et aussi sur la réforme du code minier en cours (l'environnement marin n'est pas assez pris en compte actuellement)
- que nous serions consultés notamment sur l'importante Conférence sur la Mer qui doit se tenir prochainement au niveau régional
- que l'environnement marin ne peut pas être que contraintes
- que les pouvoirs transmis aux préfets départementaux ou de la région sont importants, rappelant que le nouveau gouvernement est attaché à la gouvernance locale et régionale.
Il est bien évident que cette étape de notre démarche dans ce combat ne peut que renforcer notre détermination à défendre nos emplois locaux (sans les opposer à d'autres), la qualité de nos sites maritimes, la biodiversité qui y siège, l'avenir de nos ressources naturelles et des générations futures.
Le Président,
Alain Bidal