« Le bon fonctionnement d'une démocratie passe par l'existence d'un lien de confiance entre les citoyens et ceux qui gouvernent » . Charte de déontologie signée par les membres du gouvernement Ayrault.
Lors de la campagne présidentielle les deux candidats des deux partis majoritaires, qui gouvernent en alternance depuis plus de 30 ans, n'ont pas daigné répondre et encore moins s'engager sur les propositions de réformes indispensables présentées par l'association Blanc c'est exprimé. Réformes qui sont de nature à remettre en cause le propre statut, les agissements irresponsables, les intérêts et privilèges des parlementaires, et à redonner « la confiance dans la classe politique. » .
Notre Pays en crise financière et économique, va entrer dans une phase d'austérité qui, repoussée le temps d'un scrutin, ne peut être niée. Ce sont les Français qui vont le plus subir.
Une nouvelle fois, le 10 juin prochain, la caution des électeurs est sollicitée pour donner un « blanc seing » de cinq ans... sans remise en cause de ceux qui souvent ont une part de responsabilité dans la situation actuelle.
Or les changements attendus par les citoyens ne peuvent être le résultat que de leur propre volonté.
Pour reconquérir par les urnes… la Démocratie qui leur a été confisquée, il faut, démocratiquement, un changement radical.
Il appartient aux électeurs d'oublier leur appartenance partisane, leurs intérêts corporatistes, sectoriels ou d'accepter, demain plus encore qu'aujourd'hui, leur condition de citoyens au rabais, utiles seulement au moment des scrutins au cours desquels ils ne peuvent d'ailleurs, s'exprimer que par défaut !
Au nombre de toutes les réformes proposées depuis 1989, il en est une qui peut permettre aux électeurs de faire la démonstration, le dimanche 10 juin, qu'ils sont réellement des citoyens. Il s'agit de la loi de 1995 concernant le financement public des partis politiques.
Il faut savoir que cette loi - votée à l'unisson par les deux partis majoritaires - véritable OPA financière sur la vie politique, leur a permis en 2008 et, depuis chaque année, de se partager le jackpot de 80 millions d'€uros.
Lors des élections législatives de 2007, il y a eu au premier tour, qui sert de référence pour les attributions des aides, un taux d'abstentions de 39,58 %. l'UMP a réuni 39,54 % des suffrages exprimés soit 23,44 % des inscrits, le P.S. a réuni 24,73 % des exprimés soit 14,66 % des inscrits ! …
En tenant compte de ces résultats et en cumulant les deux fractions et en l’absence d’une dose de proportionnelle, les retombées y afférentes, les deux partis majoritaires se sont réparti, pour l’année 2008 et depuis, 76,43 % des aides publiques : l’UMP a touché 46,09 % et le PS et apparentés 30,34 % des aides publiques. La répartition budgétaire, pour la première fraction, se faisant en effet sur les suffrages exprimés et non sur les inscrits.
Ainsi entre les deux premiers tours de scrutins législatifs qui servent de référence pour le financement public, alors qu’il y a eu une augmentation des abstentions de 4 % entre 2002 et de 2007, les deux partis majoritaires ont vu la part des aides qui leur ont été attribuées augmenter dans le même temps de 3,52 %.
A noter que du fait de l’absence regrettée de proportionnelle, ce qui est un déni de Démocratie, près de 60 % des Français qui sont amenés à « voter par défaut » au deuxième tour ne sont pas représentés à l’Assemblée nationale mais abondent au financement. Le P.S.avec 240 députés et l'UMP avec 320 députés ayant "ramassé la donne"...cela malgré une abstention en augmentation à 40.02 % et 3.42% de vote blancs et nuls!
Il faut rappeler que le financement public des partis politiques est assuré par les impôts de « tous les Français » !
Aussi, pour le 1er tour des législatives, les électeurs seront-ils appelés, en déposant leur bulletin de vote, à être les banquiers des partis. Ils peuvent « leur couper les vivres » et les ramener à plus de solidarité au moment où de très gros efforts vont être imposés à tous.
Le rapport du Service Central de la Prévention de la Corruption (SCPC) du Ministère de la Justice stipule qu’au niveau des risques du financement public …/… « De plus le financement public augmente d’une certaine manière la distance entre les partis politiques et le grand public, l’élite politique et le citoyen qu’il s’agit de représenter. Ce n’est plus le citoyen qui est sollicité mais le contribuable qui participe de manière passive et obligatoire aux financements de partis politiques avec qui il n’a pas forcément des affinités politiques » l’association ajoute : … qui n’ont plus la confiance des citoyens !
Pour le premier tour du 10 juin, l’association Blanc C’est exprimé, pour la première fois depuis 1989, n’appellera pas à voter.
En effet au cours de l’analyse du dossier sur le financement, elle s’est rendu compte qu’en luttant contre l'abstention, en appelant les électeurs à voter, et – seulement au cas où ils veulent s’abstenir, à voter blanc – elle participait directement, un comble, à abonder au pactole des partis qui portent la plus grande part de la responsabilité des maux dont souffre notre société… qui engendrent lesdites abstentions qu’elle combat ! Ubuesque !
Il est trop tard pour qu'une loi mette fin à la situation actuelle. Un décret devra mettre fin rapidement à cette loi inique.
Pour autant d’ores et déjà les électeurs pourront avoir une attitude citoyenne.
Il leur appartiendra de ne pas voter pour des candidats à qui ils reprochent :
– de faire profession de la politique : Ils sont à l’Assemblée nationale depuis déjà plus de 2 législatures et y font carrière. Certains y sont depuis plus de 15 ans voire 20 ans ;
– de cumuler les mandats et fonctions : Ils sont déjà maires, présidents de conseils régionaux, de conseils généraux à moins de s’engager de manière solennelle à démissionner au cas où… pour ne pas tomber sous le coup du bénéfice « d’un emploi fictif » … ;
Diwan– d’être de hauts fonctionnaires : souvent énarques, « amateurs du pantouflage » , ils doivent démissionner et choisir entre « être au service de leurs propres intérêts » ou « au seul service de l’Etat. »
– d’être fonctionnaires : aujourd’hui à l’Assemblée nationale il y a 240 fonctionnaires sur 577 députés, soit 41 %.
Soit ils y restent et, de facto, cela confirme que leur poste n’est pas utile et il faut le supprimer ? Le statut de l’élu proposé n’ayant jamais été mis en chantier, il s’agit du simple respect de l’égalité républicaine. Un salarié du privé ne peut se mettre en disponibilité et ne retrouve pas sa place...
– de faire partie du monde de la Justice : ils sont magistrats, avocats et « juges et parties » puisqu'ils votent des lois. Ils peuvent être, de ce fait, amenés à être impliqués dans des affaires de conflit d'intérêt. Ils doivent choisir…
Le 10 juin, il faut que les électeurs soient de vrais « citoyens responsables ! »
Voir : (voir le site)