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- Dépêche -
La réappropriation linguistique : les Basques venus partager leur expérience
Sociolinguistique et psycholinguistique : quand parler sa langue est d'abord une histoire personnelle
Par Fanny Chauffin pour ABP le 31/10/11 0:15

"6600 langues dont 95 % sont parlées par 6 % de la population mondiale. Celles qui se portent bien, ont réussi leur réappropriation par les générations actuelles ? Elles se comptent à peine sur les deux mains : l'hébreu, le basque, le catalan..."

Il ne mâche pas ses mots, l'ingénieur venu à Carhaix parler du livre nouvellement traduit en breton qui a été lu par de nombreuses personnes sur Internet, écrit en basque puis traduit en espagnol pour l'Amérique du sud et en français pour les minorités linguistiques françaises.

Que faut-il pour qu'une langue en perte de vitesse soit reparlée ? Économie, moyens de communication, écoles, cours du soir, ... ? Mais encore ?

A Bilbao et à San Sebastian, ce sont des gens qui ont appris le basque qui ont mis en place la récupération linguistique dans les années 60. Il faut aussi favoriser quelques lieux où la langue est parlée de façon très intense et avec une grande qualité plutôt qu'essayer de parler partout avec de nombreux cas de diglossie (mélange de français et de breton, de langue majoritaire et minoritaire).

Le travail le plus important est le travail de réflexion de chacun : être conscient de pourquoi on fait les choses, "pourquoi c'est important que je conduise mon fils à l'Ikastola", pourquoi aujourd'hui les filières immersives en basque augmentent leurs effectifs alors que les filières bilingues à parité horaire diminuent. La prise de conscience aboutit au refus d'abandonner sa langue, au fait de s'affirmer basque, "Je m'appelle Amaya, et si tu veux mieux me connaître, il faut que tu parles basque avec moi", il faut partir de la volonté d'être basque, breton.

Il faut aussi intégrer tous les locuteurs, ceux qui comprennent et ne parlent pas, ceux qui font des efforts, ceux qui parlent le basque de leur enfance et ont une richesse en terminologie plus grande que les universitaires, il faut tenir compte de tous ceux qui tiennent à cette langue et leur donner des occasions de la parler et de l'écouter.

Ce sont les deux Basques invités qui ont eu le dernier mot : "Et vous, Bretons, quel est votre rêve ?" Difficile de répondre à chaud. Avoir plus d'enseignants bretonnants pour Rémy Guillou, pouvoir parler breton sans se justifier sans arrêt pour d'autres...

Voir aussi sur le même sujet : langues régionales,Pays basque,salon du livre,Karaes
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Youtubeuse, docteure d'Etat en breton-celtique à l'Université Rennes 2 / Haute Bretagne, enseignante, militante des droits humains à Cent pour un toit Pays de Quimperlé, des langues de Bretagne avec Diwan, Aita, GBB, ...., féministe, enseignante, vidéaste, réalisatrice, conteuse, chanteuse, comédienne amateure, responsable depuis vingt ans du concours de haikus de Taol Kurun, des prix littéraires Priz ar Vugale et Priz ar Yaouankiz, ...
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