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- Communiqué de presse -
Un mariage entre théatre et paysage
Festival Shakespeare du Trégor La Mégère apprivoisée, juillet 2005 L'intrigue Baptista Minola, riche citoyen de Padoue, a deux filles. La cadette, Bianca, est douce et soumise, et les prétendants se pressent à sa porte. En revanche, Catharina, sa s?ur aînée, est hargneuse, colérique et rebelle. Elle a grand peine,
Par Keith Bradford pour Shakespeare en Tregor le 10/06/05 15:53

Festival Shakespeare du Trégor

La Mégère apprivoisée, juillet 2005

L'intrigue

Baptista Minola, riche citoyen de Padoue, a deux filles. La cadette, Bianca, est douce et soumise, et les prétendants se pressent à sa porte. En revanche, Catharina, sa s?ur aînée, est hargneuse, colérique et rebelle. Elle a grand peine, quant à elle, à trouver un mari. Baptista décide donc qu'il ne donnera en mariage Bianca qu'à la condition que Catharina trouve d'abord un mari. Or, Petruchio, cinéaste de Vérone, paillard et à l'imagination fertile, vient à Padoue pour s'enrichir en épousant une femme fortunée. Il relève donc le défi de dompter Catharina, permettant ainsi au jeune Lucentio, étudiant, de conquérir le c?ur de Bianca...

Dans un premier temps c'est la fortune de la dame qui attire Petruchio mais lui et Catharina soupçonnent bientôt que ce sont des âmes s?urs. Seulement, auront-ils le courage de l'avouer ?

Mot du metteur en scène

La Mégère apprivoisée a souvent été traitée de pièce injouable ? surtout depuis la libération de la femme et l'égalité des sexes. "La dernière scène est tout à fait dégoûtante aux sentiments modernes ? dit George Bernard Shaw en 1887 ? aucun homme moyennement décent ne peut y assister en présence d'une femme sans avoir extrêmement honte de lui-même".

Comment en 2005 peut-on montrer une femme domptée comme un fauve, menacée de coups, traînée dans la boue, affamée... et pourtant prétendre qu'il s'agit d'une des comédies les plus hilarantes que Shakespeare ait écrite ? Pour plaire aux beaufs? Sûrement pas (eux ne vont pas au théâtre d'ailleurs).

Tout simplement parce qu'il est ainsi.

Plus on pénètre dans le texte de cette pièce et plus on se rend compte que la relation entre les protagonistes est délicate, fluide, ambiguë. Que fait-il en effet, Petruchio, cet apprivoiseur, ce dompteur de fauves ? Contrairement aux héros d'autres farces de ce même genre créées un peu avant l'époque de Shakespeare, il n'use pas de force ? au contraire c'est Catharina qui violente sa s?ur, son professeur de guitare, son pr??tendu. Petruchio n'est pas si fanfaron que l'on n'imagine, non plus ? il hésite, se questionne et à plusieurs reprises demande aux auditeurs de le conseiller. Et quand, après trois journées tempétueuses de vie mariée, le couple arrive (littéralement) à un carrefour, le public a le droit de se demander : "qui apprivoise qui ?".

Et cette fameuse dernière scène ? Catharina renonce-t-elle à son indépendance, à ses droits ? Nous laissons au public de décider mais pour moi, elle affirme plutôt que le mariage n'est pas une campagne politique et que le lit conjugal n'est pas un champ de bataille. N'oublions pas que le mot "shrew" en anglais signifie "mégère" mais aussi "musaraigne". Apprivoiser une "shrew" c'est également dompter la bête (humaine), soumettre son côté animal au jugement et au bon sens pour devenir un être civilisé à part entière.

Le texte

La Mégère Apprivois??e est la première des comédies de Shakespeare, écrite aux alentours de 1592. Le rapport entre cette pièce et "Une Mégère apprivoisée" ? une farce anonyme qui connut une certaine renommée vers la même époque ? reste incertain. Shakespeare aurait-il adapté la pièce d'un autre ? Ou était-elle en réalité une version piratée de son ?uvre ? Certains ont suggéré que Shakespeare ait écrit les deux et qu'elles ne sont que le brouillon et la version finale d'une même comédie. Il est certain qu'elles se ressemblent presque scène par scène et nous nous sommes permis de reprendre quelques lignes d'Une Mégère pour compléter notre représentation.

Que les spectateurs qui nous soupçonnent d'avoir re-écrit l'?uvre de Shakespeare se détrompent ! Si nous avons modifié une douzaine de mots pour y donner un petit air breton, la presque totalité reste une traduction fidèle de l'original ? une traduction pour la plupart de François-Victor Hugo (1828-1873) et en partie faite par nos acteurs.

La représentation

En 2004 j'ai sillonné la région pour trouver un site qui corresponde à l'ambiance exubérante de cette comédie. Enfin, c'est la place du bourg de Lanvellec (22) qui a retenu mon intérêt. On y trouve un bar moderne face à une maison bourgeoise du 19e, portes sculptées, balcon et tout ? symbolisant le contraste de générations qui est tissé dans la structure de l'intrigue.

Comme toujours, notre compagnie joue en plein air, les tribunes étant dressées dans la rue. Le spectacle a lieu les 1er, 2, 3, 4 juillet 2005 (ven, sam, dim, lun) à 21h30 et dure environ 2 heures 30 minutes avec un entr'acte. Les billets sont de 10 euros les adultes et 5 euros les moins de 15 ans. Attention, certaines scènes sont « osées » !!

Les personnes se déplaçant pour assister à la pièce pourraient penser à en faire une journée entière. Dans un rayon d'un kilomètre on trouve le château de Rosanbô (ouvert au public), l'église Saint Brandan avec son orgue Dallam, une exposition sur les associations de la commune, ateliers de poterie et d'aquarelles... Un restaurant/salon de thé et un bar vous accueilleront sur le site du spectacle même.

La Mégère Apprivoisée, de William SHAKESPEARE

Les 1er, 2, 3, 4 juillet 2005 au bourg de LANVELLEC (22) à 21h30

euros pour les moins de 15 ans. Attention : certaines scènes sont « osées » !!)

Pour tout contact : Keith-Marc BRADFORD - (voir le site) - fsdt2005 [at] tele2.fr

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