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- Communiqué de presse -
Menaces d'expulsion d'un militant kurde et d'une étudiante berbère inscrite en DU de breton. Réaction de Kristian Guyonvarc'h
La Bretagne veut rester ouverte au Monde Le 21 février le ministre français de la Culture doit honorer de sa présence l’inauguration du centre de documentation de la Maison des Cultures du Monde à Vitré. Cette institution dont le siège est à Paris, créée par l’Etat en 1982, se veut
Hervé Le Gall pour Krisitian Guyonvarch le 16/02/05 19:06

Le 21 février le ministre français de la Culture doit honorer de sa présence l’inauguration du centre de documentation de la Maison des Cultures du Monde à Vitré. Cette institution dont le siège est à Paris, créée par l’Etat en 1982, se veut « un espace ouvert sur d’autres horizons, d’autres civilisations ». Elle a deux devises qui parlent aux Bretons : « C’est en s’affirmant soi-même que l’on devient universel » et « Enrichissons-nous de nos différences ».

La visite du ministre de la Culture en terre bretonne serait un motif de réjouissances si elle n’intervenait dans un contexte marqué par des menaces d’expulsion pesant sur des acteurs de la vie culturelle et sociale en Bretagne.

Cetin Dogan est un citoyen turc d’origine kurde. Parce qu’il refusait de porter les armes contre son propre peuple et que le statut d’objecteur de conscience lui était refusé, il a dû se résoudre à prendre le chemin de l’exil. Celui-ci l’a conduit jusqu’en Bretagne, où il réside depuis 1999, auprès de son oncle, installé en France depuis 1989. Depuis son arrivée chez nous Cetin Dogan a contribué à insérer la communauté kurde dans notre société en jouant un rôle privilégié d’intermédiaire auprès des administrations grâce à sa maîtrise du français. Il s’est aussi beaucoup investi dans l’animation du Festival international de cinéma des minorités de Douarnenez en 2003, année où le cinéma kurde fut à l’honneur, puis en 2004. En dépit des menaces qui pèsent sur sa liberté et son intégrité physique en Turquie, l’Etat français s’apprête à le livrer aux autorités de ce pays.

Ferroudja Ait Aoudia est une citoyenne algérienne d’origine berbère. Elle réside depuis 2001 en France où elle a rejoint son père et ses trois frères, de nationalité française, et sa mère qui dispose d’une carte de résidence. Après l’obtention d’une maîtrise en électronique puis d’un DESS en télécommunications dans des universités parisiennes Ferroudja a rejoint la Bretagne et son frère, étudiant à l’Ecole nationale supérieure des sciences appliquées et de technologie (ENSSAT) de Lannion. Tombée amoureuse de notre région, elle a décidé d’y vivre et d’y apprendre le breton pour en faire son métier. Dans ce but elle s’est inscrite en D.U. Métiers et Langue Bretonne auprès de l’Université Catholique de l’Ouest à Guingamp. Comment pourrait-elle mieux exprimer sa volonté de s’insérer dans notre société et d’y prendre toute sa place? Pourtant, dans l’attente de sa naturalisation française depuis deux ans, Ferroudja vient de se voir signifier par le Préfet des Côtes d’Armor le rejet d’une demande de renouvellement de son certificat de résidence au motif que « le caractère réel et sérieux de sa nouvelle inscription universitaire est mis en cause ». L’apprentissage de la langue bretonne et l’enseignement de connaissances dans cette langue ne sont donc pas, pour le représentant de l’Etat, un projet professionnel « sérieux ». Ferroudja Ait Aoudia est deux fois discriminée : parce qu’Algérienne d’origine berbère et parce que désireuse d’enseigner en breton. Quel aveu !

Ces deux cas individuels viennent illustrer une situation générale où les refus de visas par l’Etat sont légion tant pour des artistes que pour des acteurs de la solidarité internationale dûment invités en Bretagne. Notre région subit une politique qui ne lui ressemble pas.

La Bretagne se souvient qu’elle doit ses périodes de prospérité économique et de rayonnement culturel au grand large et qu’elle a payé cher, a contrario, tous les replis sur le pré carré national que différents régimes politiques lui ont imposés au fil des siècles. Depuis cinquante ans la Bretagne a retrouvé la voie du développement en même temps qu’une dimension européenne et internationale qu’elle veut renforcer. Elle désire ardemment cultiver cet esprit d’ouverture, fidèle en cela au grand poète Saint-Pol-Roux, Breton d’adoption, pour qui « Bretagne est univers ».

Christian GUYONVARC’H

Vice-président chargé des affaires européennes et internationales

Besprezidant evit Europa hag ar bed

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