Association des Elus Municipaux Bretons (A.E.M.B.)
Section de la Loire-Atlantique
Nantes, le 13 octobre 2004
Communiqué de presse
Réunification de la Bretagne
L’Association des Elus Municipaux Bretons, section de Loire-Atlantique, se félicite du vote unanime (83 membres) par le Conseil régional de Bretagne de la résolution en faveur de la réunification de la Bretagne. Ce texte initié par le groupe U.D.B. n’est donc plus celui de telle ou telle famille politique, mais par ce vote, est devenu celui de la collectivité tout entière.
Les élus de l’A.E.M.B. de Loire-Atlantique se disent prêts à relever le défi et dès aujourd’hui ils se mobilisent pour aider là où ils sont élus à favoriser la construction de coopération concrète susceptible de favoriser un rapprochement entre nos cinq départements bretons.
Nous soutenons la proposition de l’organisation d’une consultation populaire comme le prévoit la loi (cf. article 72-1 de la constitution) sur la question de la réunification administrative de la Bretagne, en Loire-Atlantique d’une part et sur le territoire de la Région Bretagne d’autre part.
L’A.E.M.B. regrette la réaction de M. Auxiette, notamment ses propos en ce qui concerne une soit-disante « annexion » de notre département. Si annexion il y a, elle vient bien du fait de l’actuel découpage qui a séparé la Loire-Atlantique de la Bretagne en la « collant » dans une région artificielle technocratique. L’A.E.M.B. déplore que M. Auxiette, par ses propos, s’appuie et légitime ainsi le décret inique du régime de Vichy (décret n° 2727 du 30 juin 1941 signé par Pétain et Darlan) qui sépara la Loire Inférieure devenue Loire-Atlantique du reste du territoire breton, brisant ainsi une histoire commune de plus de 1 000 ans (1). L’AEMB souligne la contradiction de M. Auxiette qui reconnaît d’une part que les Bretons ont du monde une vision ouverte, mais leur refuse le droit à se réunir, bien qu’il reconnaisse l’unité culturelle et historique de l’appartenance de la Loire-Atlantique à la Bretagne, sous prétexte de vieilles peurs ancestrales, oubliant par la même que le droit au redécoupage des régions est inscrit dans la Constitution de la République française.
L’A.E.M.B., sans vouloir donner de leçon de démocratie à quiconque, rappelle que le rôle d’un élu est d’écouter et d’entendre la volonté de ses concitoyens, et que ce n’est pas parce que l’on a gagné une élection, que l’on doit décider unilatéralement que certains dossiers ne sont plus d’actualité et les classer sans suite. La réunification est toujours à l’ordre du jour et elle est non seulement souhaitée par l’ensemble des habitants de la Bretagne administrative actuelle, mais aussi par les habitants de Loire-Atlantique (les sondages l’ont démontré), mais aussi par de nombreux élus qui ont signé la charte pour la réunification ou qui ont voté des vœux dans leurs communes ainsi que le Conseil général de Loire-Atlantique.
Les membres de l’A.E.M.B., tous issus du suffrage universel, n’ont pas une vue étroite du territoire, car cela fait de nombreuses années que nous avançons l’idée de la création d’une Eurorégion qui comprendrait la Normandie réunifiée, la Bretagne à cinq départements, la région Vendée Poitou Charente et la région Val de Loire (Région centre actuelle plus La Mayenne Sarthe et Maine et Loire) et pourrait traiter un certain nombre de grands projets (port, aéroport, réseau ferroviaire, etc..).
La réunification est donc un projet innovant qui sera le levier d’un redécoupage créant de vraies régions, assurant un débouché européen à celles-ci.
Nous pensons à l’AEMB que ce projet rejoint l’aspiration de nombre de nos concitoyens bien au-delà de nos territoires puisqu’il fait de six espaces sans cohérence un projet de Régions et d’une Eurorégion digne de ce nom et porteur d’avenir dans une grande Europe de demain (2).
L’A.E.M.B. invite donc M. Auxiette à remettre ces projets sur le métier, et au Conseil général, de ne pas attendre plus longtemps pour réaliser des liens avec les quatre autres départements bretons afin de préparer la réunification.
Patrick PELLEN,
Vice-président de l’A.E.M.B.
Conseiller municipal délégué de Nantes
Conseiller communautaire de Nantes Métropole
(1) Le caractère breton du Pays de Nantes et du Pays de Retz (sud de la Loire-Atlantique) ainsi que du Pays de Rennes a été reconnu par le traité de paix d’Angers en 851, signé par Charles II le Chauve, roi des Francs, et Erispoé, roi des Bretons. L’intégrité du territoire breton n’avait pas été remise en cause par le traité d’union de la Bretagne à la France en 1532 ni par la création des départements en 1790.